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mercredi 13 juillet 2022

Vendetta de Jared Cohn (2022) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

C'est en me lançant dans le visionnage de l'infâme Alien Conquest de Mario N. Bonassin (lequel a eu raison de ma patience après seulement quinze minutes et n'aura donc pas droit au moindre article) que j'ai décidé d'aller faire un tour du côté du cinéma d'action et du thriller...


On le sait désormais, Bruce Willis a mis un terme à sa carrière d'acteur. Ce qui ne l'a pas empêché d'apparaître rien qu'en cette année 2022 dans pas moins de dix longs-métrages dont au moins les trois quart sont des purges absolues. Avant que l'on apprenne la triste nouvelle de la maladie qui l'handicape et l'a donc contraint de prendre sa retraite, il était facile de lui mettre sur le dos l'indigence de Deadlock, de Apex, de Fortress, de Surviving the Game, de Cosmic Sin, de Anti Life et de quelques dizaines d'autres films dans lesquels il apparaît plus ou moins longuement. L'on sait aujourd'hui que son apathie ne fut pas consécutive à de piètres interprétations mais parce que celui qui incarna brillamment John McLane dans la série des Die Hard est atteint d'aphasie. Non, les véritables responsable du désastre artistique qui a transformé l'une des plus grandes stars du cinéma d'action en pantin tout juste bon à réciter quelques phrases avant de s'asseoir épuisé, éreinté, achevé, sur une chaise, ce sont les réalisateurs ! Vendetta est dans la droite lignée de ce qui depuis les dernières années semble être le fond de commerce d'opportunistes se servant du nom de Bruce Willis pour s'assurer des rentrées d'argent. Mais contrairement à la plupart des longs-métrages à avoir récemment vu le jour, l'acteur américain n'en n'est ni la vedette, ni un personnage foncièrement sympathique puisqu'il incarne le rôle de Donnie Fetter. Le chef d'un gang réputé violent qui sévit dans le sud des États-Unis, dans l'état de Géorgie. Père de deux fils qui comme lui ont pris le chemin de la criminalité, le plus jeune doit aujourd'hui faire ses preuves en abattant un innocent. Sa victime ? Kat (l'actrice Maddie Nichols). Une jeune adolescente tombée au mauvais endroit, au mauvais moment alors qu'elle attend dehors que son père William (Clive Standen) sorte de l'épicerie où il vient d'entrer faire des achats. C'est là qu'intervient le drame et que Danny, le fils de Donnie Fetter abat Kat sans raison autre que celle de prouver à son père qu'il en est capable. Comme dans tout bon (et tout mauvais) film du genre qui se respecte, on a droit à un procès rapidement expédié lors duquel les preuves contre le meurtrier sont insuffisantes et sa condamnation impossible. Relâché, laissant un père et une épouse anéantis par la mort de leur fille et par le sort accordé à son assassin, William décide de se faire justice lui-même...


Ça y est, on est en plein dedans. Des films comme Vendetta, le septième art en fourmille mais tous n'ont pas les qualités des plus grands. Tous ne sont pas non plus de purs thrillers d'action puisqu'il suffit de citer l'un des plus grands d'entre eux (le western Impitoyable de Clint Eastwood) pour s'en convaincre. Qu'il s'agisse de régler un grave litige concernant un meurtre ou un viol, la profusion de films sur le sujet permet de faire des choix judicieux et d'écarter la lie des programmes en cours. Malheureusement, Bruce Willis faisant partie du projet, même en de petites proportions, l'attraction qu'il exerce demeure intacte. Soit il attire sa fan base d'irréductibles, soit il s'agit de vérifier si l'acteur est encore capable de soubresauts. Sauf que Vendetta semble confirmer l'inéluctable et tragique destin de celui qui nous offrit tant de frissons il y a quelques décennies. En treize ans de carrière, Jared Cohn a réalisé pas moins de cinquante téléfilms et longs-métrages. Ce qui a priori ressemble à un travail de forcené ne peut qu'inquiéter. Un tel rythme ne pouvant être que le signe d'une certaine médiocrité, Vendetta confirme que le bonhomme s’intéresse moins à la mise en scène et l'interprétation qu'à l'urgence de tourner encore et encore et encore et encore... En résulte un thriller axé sur la vengeance d'un mari et d'un père contre un gang assez peu charismatique. Le film se révèle relativement mou malgré son statut de thriller et de film d'action. Surtout, si on le compare aux meilleurs du genre, le long-métrage de Jared Cohn fait peine à voir. Il n'y a effectivement pas grand chose à prélever de bon. Les gunfights laissent le champ libre à des palabres inutiles et ennuyeuses. Lorsque survient l'action, la mise en scène des bagarres est d'une manière générale relativement affligeante. Beaucoup trop ordinaire pour marquer les esprits, la présence de l'ancien boxeur Mike Tyson dans la peau de Roach n'apporte absolument rien de plus à ce film qui de toute manière est très mal fagoté. Autant se replonger dans le passé pour se refaire un cycle Die Hard (du moins, les trois premiers volets) et ainsi oublier vite fait ce Vendetta qui, sans être aussi mauvais que certains films récents joués par Bruce Willis, reste tout de même assez navrant...

 

1 commentaire:

  1. Mais à quoi ça sert tout ça ? A faire tourner une industrie, donner du travail à des gens, OK mais quel est l'intérêt pour le spectateur lambda ?

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