C'est en me lançant dans le visionnage de l'infâme Alien Conquest de Mario N. Bonassin (lequel a eu raison de ma patience après seulement quinze minutes et n'aura donc pas droit au moindre article) que j'ai décidé d'aller faire un tour du côté du cinéma d'action et du thriller...
On
le sait désormais, Bruce Willis a mis un terme à sa carrière
d'acteur. Ce qui ne l'a pas empêché d'apparaître rien qu'en cette
année 2022 dans pas moins de dix longs-métrages dont au moins les
trois quart sont des purges absolues. Avant que l'on apprenne la
triste nouvelle de la maladie qui l'handicape et l'a donc contraint
de prendre sa retraite, il était facile de lui mettre sur le dos
l'indigence de Deadlock,
de Apex,
de Fortress,
de Surviving the Game,
de Cosmic Sin,
de Anti Life
et de quelques dizaines d'autres films dans lesquels il apparaît
plus ou moins longuement. L'on sait aujourd'hui que son apathie ne
fut pas consécutive à de piètres interprétations mais parce que
celui qui incarna brillamment John McLane dans la série des Die
Hard
est atteint d'aphasie. Non, les véritables responsable du désastre
artistique qui a transformé l'une des plus grandes stars du cinéma
d'action en pantin tout juste bon à réciter quelques phrases avant
de s'asseoir épuisé, éreinté, achevé, sur une chaise, ce sont
les réalisateurs ! Vendetta
est dans la droite lignée de ce qui depuis les dernières années
semble être le fond de commerce d'opportunistes se servant du nom de
Bruce Willis pour s'assurer des rentrées d'argent. Mais
contrairement à la plupart des longs-métrages à avoir récemment
vu le jour, l'acteur américain n'en n'est ni la vedette, ni un
personnage foncièrement sympathique puisqu'il incarne le rôle de
Donnie Fetter. Le chef d'un gang réputé violent qui sévit dans le
sud des États-Unis, dans l'état de Géorgie. Père de deux fils qui
comme lui ont pris le chemin de la criminalité, le plus jeune doit
aujourd'hui faire ses preuves en abattant un innocent. Sa victime ?
Kat (l'actrice Maddie Nichols). Une jeune adolescente tombée au
mauvais endroit, au mauvais moment alors qu'elle attend dehors que
son père William (Clive Standen) sorte de l'épicerie où il vient
d'entrer faire des achats. C'est là qu'intervient le drame et que
Danny, le fils de Donnie Fetter abat Kat sans raison autre que celle
de prouver à son père qu'il en est capable. Comme dans tout bon (et
tout mauvais) film du genre qui se respecte, on a droit à un procès
rapidement expédié lors duquel les preuves contre le meurtrier sont
insuffisantes et sa condamnation impossible. Relâché, laissant un
père et une épouse anéantis par la mort de leur fille et par le
sort accordé à son assassin, William décide de se faire justice
lui-même...
Ça
y est, on est en plein dedans. Des films comme Vendetta,
le septième art en fourmille mais tous n'ont pas les qualités des
plus grands. Tous ne sont pas non plus de purs thrillers d'action
puisqu'il suffit de citer l'un des plus grands d'entre eux (le
western Impitoyable
de Clint Eastwood) pour s'en convaincre. Qu'il s'agisse de régler un
grave litige concernant un meurtre ou un viol, la profusion de films
sur le sujet permet de faire des choix judicieux et d'écarter la lie
des programmes en cours. Malheureusement, Bruce Willis faisant partie
du projet, même en de petites proportions, l'attraction qu'il exerce
demeure intacte. Soit il attire sa fan base d'irréductibles, soit il
s'agit de vérifier si l'acteur est encore capable de soubresauts.
Sauf que Vendetta
semble confirmer l'inéluctable et tragique destin de celui qui nous
offrit tant de frissons il y a quelques décennies. En treize ans de
carrière, Jared Cohn a réalisé pas moins de cinquante téléfilms
et longs-métrages. Ce qui a priori ressemble à un travail de
forcené ne peut qu'inquiéter. Un tel rythme ne pouvant être que le
signe d'une certaine médiocrité, Vendetta
confirme
que le bonhomme s’intéresse moins à la mise en scène et
l'interprétation qu'à l'urgence de tourner encore et encore et
encore et encore... En résulte un thriller axé sur la vengeance
d'un mari et d'un père contre un gang assez peu charismatique. Le
film se révèle relativement mou malgré son statut de thriller et
de film d'action. Surtout, si on le compare aux meilleurs du genre,
le long-métrage de Jared Cohn fait peine à voir. Il n'y a
effectivement pas grand chose à prélever de bon. Les gunfights
laissent le champ libre à des palabres inutiles et ennuyeuses.
Lorsque survient l'action, la mise en scène des bagarres est d'une
manière générale relativement affligeante. Beaucoup trop ordinaire
pour marquer les esprits, la présence de l'ancien boxeur Mike Tyson
dans la peau de Roach n'apporte absolument rien de plus à ce film
qui de toute manière est très mal fagoté. Autant se replonger dans
le passé pour se refaire un cycle Die Hard
(du moins, les trois premiers volets) et ainsi oublier vite fait ce
Vendetta
qui, sans être aussi mauvais que certains films récents joués par
Bruce Willis, reste tout de même assez navrant...
Mais à quoi ça sert tout ça ? A faire tourner une industrie, donner du travail à des gens, OK mais quel est l'intérêt pour le spectateur lambda ?
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