The Boonies...
même si avec un tel titre, on pourrait croire que derrière se cache
la volonté de Dany Boon de mettre en scène un remake du film culte
de Richard Donner, The Goonies
(vous saisissez la référence?), le film de Lance Parkin n'a en
réalité aucun rapport avec ce classique de la science-fiction grand
public sorti il y a maintenant trente-sept ans en arrière. On quitte
les étoiles pour rester sur Terre, là où d'étranges familles
rôdent parfois en forêt à la recherche de gibiers d'origine
humaine. Dans l'immense fourre-tout que représente le cinéma
d'horreur et d'épouvante, les tueurs fous sont en nombre très
important. Parfois atteints de consanguinité comme les quelques
représentants qui errent ici dans la dite forêt, ces derniers
évoquent ceux rencontrés dans la franchise Wrong
Turn.
La bande-annonce n'en est que d'ailleurs des plus explicite et permet
du moins pour un court instant aux fans de cette saga gorissime de
rêver à une alternative. Sauf qu'entre ce que montre la
bande-annonce et le produit finit, il y a un fossé qui confine à
l'escroquerie. Vous rêviez de courses endiablées en pleine forêt ?
De séquences ultra sanglantes et de péquenauds au faciès
monstrueux ? Inutile d'en espérer autant avec The
Boonies
puisque ces cas de figure et bien d'autres encore vont très
rapidement venir démontrer que Lance Parkin n'a absolument pas le
talent d'un Rob Schmidt ou d'un Joe Lynch. On ne reprochera
d'ailleurs pas uniquement au réalisateur l'échec d'une mise en
scène poussive et mollassonne. Ses interprètes sont eux-même
responsables de leur jeu plus qu'approximatif. Une scène à elle
seule résume tout ce qui sera ensuite projeté à l'écran. Une
séquence anodine, un détail qui montre bien le peu de
professionnalisme du réalisateur et de ses acteurs. Une bagarre dans
un bar supposé malfamé (allez savoir pourquoi d'ailleurs). Un coup
de poing si mal mis en scène que l'on craint déjà du spectacle à
venir...
Lance
Parkin semble très rapidement se désintéresser de ses personnages
qu'il laisse vaquer à des occupations relativement restrictives
puisqu'à part une supposée randonnée qui ressemble davantage à
une opportunité pour les interprètes de se dégourdir les jambes
sur une distance qui ne dépasse pas quelques centaines de mètres et
des lignes de dialogue longues comme la distance de la Terre à la
Lune, The Boonies
s'avère particulièrement avare lorsqu'il s'agit de mettre en scène
des meurtres perpétrés par deux frangins complètement givrés !
L'histoire se situe donc dans une forêt au cœur de laquelle, des
amis de longue date (trois hommes et une fille) ont décidé
d'enterrer la vie de garçon de l'un d'entre eux avant qu'il n'aille
épouser celle qu'il aime. Et quoi de mieux que d'aller camper en un
lieu inconnu pour se défoncer le soir venu autour d'un feu de camp
en buvant un alcool frelaté local ? Si le concept est original,
le résultat à l'écran est assez triste et ne se caractérise
finalement pas par rapport à ces légions de films d'horreur qui
avant The Boonies ont
déjà tâté ce genre de terrain. D'autant plus que dans le cas
présent, le long-métrage de Lance Parkin s'avère particulièrement
ennuyeux en raison de tunnels de dialogues interminables. Et
blablabla, et blablabla.... Ce que le film peut être bavard... et si
peu généreux en terme d'horreur. À bien y regarder, le sang y est
si rare qu'un grand verre à lui seul suffirait à contenir les
quelques giclées d'hémoglobines qui peinent à s'afficher à
l'écran. Le problème, c'est justement l'absence de séquence gore.
Les meurtres sont en général filmés hors-champ ou alors de très
loin. Usant de travelling lents mais soignés, de divers survols de
la forêt à l'aide de drones, The Boonies
aurait pu faire illusion si l'on ne s'y emmerdait pas si fermement et
si ses interprètes n'étaient pas aussi navrants. Mention spéciale
tout de même à l'acteur Ben Dietels qui dans le rôle du frère
consanguin Cloyd semble hanté par son personnage. On peut donc lui
prédire une belle carrière dans les rôles de cinglés !
Premier film de Lance Parkin, The Boonies est
donc une déception. Chiant à mourir, très peu sanglant, jamais
angoissant, sauvé du néant par quelques courtes séquences en
dernière partie qui malheureusement s'avèrent insuffisantes pour
marquer les esprits des amateurs de cinéma d'épouvante, d'horreur
et de gore...
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