Troisième et dernière
collaboration entre le réalisateur Ivan Reitman et l'acteur Arnold
Schwarzenegger, Junior
est sorti sur les écrans en novembre 1994 sur le territoire
américain et en janvier 1995 en France. On y retrouve pour la
seconde fois aux côtés de l'interprète de Predator,
Le contrat
et de Commando,
le génial Danny DeVito. Mais ici, point de relation entre Jumeaux
et ce récit absolument farfelu dans lequel les docteurs Alexander
Hesse et Larry Arbogast vont se lancer dans un projet scientifique
inattendu. Si Ivan Reitman (accompagné des scénaristes Kevin Wade
et Chris Conrad) se penche à nouveau sur le thème de la génétique
à travers cette comédie loufoque, il traite cette fois-ci de la
future naissance d'un enfant dont la mère-porteuse est ici... un
homme. Le réalisateur s'amuse une fois de plus du physique hors
norme d'Arnold Schwarzenegger pour en faire celui qui jusqu'à son
terme, va porter ce qui a l'origine fut un ovule congelé que lui a
implanté son ami et collègue de travail incarné par Danny DeVito.
Tout cela parce que ces deux chercheurs employés pour le compte de
Noah Banes et qui jusqu'à maintenant travaillaient sur un traitement
réduisant les fausses couches ont vu leur travaux réduits à néant
par une décision malheureuse prise par la FDA.
Profitant
de l'arrivée du docteur Diana Reddin qui reprend alors en lieu et
place d'Alexander et de Larry le contrôle du laboratoire, cette
jeune femme un brin maladroite ne se doute pas encore que son travail
de généticienne va ouvrir des portes inenvisageables pour nos deux
hommes. En effet, profitant d'une visite dans le laboratoire, Larry
vole à la jeune femme un ovule cryogénisé afin de l'implanter dans
l'abdomen d'Alexander. Et Ô miracle, l'intervention réussit. Non
seulement l'ovule devient un embryon, puis un fœtus, mais surtout,
le père porteur qui à l'origine semblait réfractaire se voit
désormais pourvu d'un instinct.... ma(pa)ternel !
Rien
de bien sérieux dans cette comédie où l'on retrouve également
l'actrice Pamela Reed qui quatre ans en arrière partageait la
vedette de Un
flic à la maternelle
aux côtés d'Arnold Schwarzenegger et de Penelope Ann Miller. Elle
interprète ici le rôle d'Angela, ancienne épouse de Larry,
elle-même enceinte. Il faut savoir qu'à l'origine ça n'est non pas
Ivan Reitman qui devait mettre en scène cette histoire complètement
folle mais l'auteur deux ans plus tôt de Beethoven
Brian Levant. Ça n'est que sous l'impulsion de la star
austro-américaine qui refuse de tourner sans le réalisateur
canado-tchécoslovaque que le film se fera finalement avec Ivan
Reitman à la réalisation. Sans doute moins drôle et donc inférieur
à Jumeaux
qui réunissait déjà le trio gagnant Reitman/Schwarzenegger/DeVito
six ans auparavant, Junior
n'en est pas moins une sympathique comédie dont l'énergie n'a que
peu à envier ce qui sert de référence en la matière. Ça n'est
pas vraiment très fin mais Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito
font le taf. À leurs côtés, nous retrouvons l'actrice britannique
Emma Thompson que l'on avait plutôt l'habitude de retrouver jusque
là dans un registre plus dramatique que véritablement humoristique.
Junior
est l'occasion pour Ivan Reitman et ses interprètes de nous offrir
une succession de séquences parfaitement incongrues. L'ancien
Monsieur
Univers
y trimballe une bedaine de femme enceinte, se grimant même en future
maman pour un résultat moins ''pathétique'' que le Pierre Richard
des Fugitifs
de Francis Veber mais pouvant cependant renvoyer à ce savoureux
personnage créé par le réalisateur et scénariste français huit
ans auparavant...
Danny
DeVito excelle comme à son habitude, son interprétation portant
elle aussi notamment sur son étonnante physionomie. Quant à Emma
Thompson, elle incarne une généticienne relativement gauche qui
accumule les gaffes sur son passage. Face à ce trio auquel on
ajoutera une fois encore l'actrice Pamela Reed, il fallait un vrai
rôle de méchant. Mais Ivan Reitman étant attaché à l'esprit
convivial de sa comédie, celui-ci opposera à nos héros un Frank
Langella pas trop antipathique dans le rôle de Noah Banes.
Impossible de s'ennuyer devant cette comédie fantaisiste qui accorde
une grande place à des dialogues non dénués d'un certain charme.
Voir Arnold Schwarzenegger se comporter de plus en plus comme une
femme, avec ses besoins nourriciers et sa sensibilité est on ne peut
plus amusant. Après, on reconnaîtra que dans le genre, on a vu
mieux. La partition musicale créée pour l'occasion par le
compositeur américain James Newton Howard participe de cette
parfaite émulsion entre la mise en scène, l'interprétation et le
scénario. Une comédie typique des années quatre-vingt/quatre-vingt
dix qui fait surtout regretter qu'Ivan Reitman nous ait très
récemment quitté, lui qui avait prévu de tourner cette année la
suite de Jumeaux...
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