Un flic à la
maternelle (Kindergarten Cop) est la seconde
des trois collaborations entre le réalisateur Ivan Reitman et
l'acteur Arnold Schwarzenegger deux ans après Jumeaux
et quatre avant Junior.
Dans cette comédie familiale, la star de l'action abandonne une
nouvelle fois le costume qui lui sied habituellement si bien pour
endosser celui d'un officier de la police dans une œuvre légère et
très nettement moins portée sur les testostérones puisque comme le
titre l'indique, l'intrigue situe son action dans une école
d'Astoria dans l'Oregon où débarquent l'inspecteur John Kimble et
sa collègue Phoebe O'Hara (l'actrice Pamela Reed ici totalement
obnubilée par la nourriture). Contrairement aux craintes que l'on
pourrait formuler à l'idée d'y voir Arnold Schwarzenegger se
confronter à une bande de gamins braillards alors âgés de six ans
seulement, Ivan Reitman et le scénario co-écrit par Murray Salem,
Herschel Weingrod et Timothy Harris éludent cette problématique en
concentrant ce phénomène, que d'aucun considérera de
cataclysmique, lors de la première rencontre entre la star et la
classe de maternelle qui va lui être confiée. Après cela, le
flic/instituteur parviendra à maintenir l'ordre pour le bien de sa
santé mentale et pour la préservation des tympans du public.
Comparé aux films musclés qui jusque là formaient en grande partie
la filmographie de l'acteur austro-américain, Un
flic à la maternelle paraît
anodin. Voire, superficiel. Mais pour le malheur de celles et ceux
qui ne jurent qu'à travers l'impressionnante charpente de l'ancien
Monsieur Univers,
cette comédie à l'attention des enfants et de leurs parents est une
très agréable surprise...
Moins
bête qu'elle ne semble être à priori, elle s'avère aussi et
surtout parfois touchante. Car plus que de le confronter une montagne
de muscles assez peu à l'aise au contact d'enfants hauts comme trois
pommes et parfois turbulents, Ivan Reitman permet à Arnold
Schwarzenegger de construire un personnage émouvant dont les
rapports avec son fils n'ont peut-être que peu de rapports avec le
drame qui se joue autour de l'ancienne épouse d'un criminel auquel
elle tente d'échapper, mais qui demeurent tout de même assez
touchants... Usant de sa grosse voix lorsqu'il estime
le devoir, l'acteur sait également se rendre calme et sensible face
à cette charmante relation que son personnage se construit au
contact de l'institutrice Joyce Palmieri qu'interprète l'actrice
Penelope Ann Miller ainsi que son fils. Dans un patelin qui semble
être le lieu rêvé pour une future retraite, on oublierait presque
que derrière la comédie se cache non seulement un drame mais aussi
un thriller. Que révèle une thématique entretenue par la présence
hostile d'un duo de frappadingues formé par une mère et son fils.
La première, qu'interprète l'actrice Carroll Baker et le second
qu'incarne Richard Tyson...
Deux individus névrosés
que l'on oublie un temps pour nous régaler des nombreuses situations
comiques mises en scène avec savoir-faire, sans que jamais l'humour
ne franchisse la frontière de la comédie lourdingue que l'on
pouvait craindre. Dans le rôle de la directrice Schlowski, nous
retrouvons la savoureuse Linda Hunt tandis que les plus observateurs
reconnaîtront le tout jeune Miko Hugues qui ici interprète l'un des
gamins de la classe dont a la charge de s'occuper l'inspecteur John
Kimble et qui un an seulement en arrière en traumatisa plus d'un
dans le rôle de Gage Creed dans
l'adaptation cinématographique du roman de Stephen King Simetierre
réalisé alors par Mary Lambert. Sans pour autant que le public
écrase une larme (faut quand même pas exagérer), Arnold
Schwarzenegger prouve avec ce film qu'il est capable de fournir autre
chose que de la sueur et du sang. On se retrouve encore dans un autre
registre que celui de Jumeaux
puisque le rire n'est plus seul et s'accompagne d'un vif sentiment
d'attachement pour ce personnage qui à une échelle moindre que
celle qu'il est chargé d'identifier a connu lui aussi les affres du
couple... Ivan Reitman nous offre donc un spectacle souvent joyeux,
parfois angoissant, tantôt émouvant et surtout, beaucoup plus
profond que ne le laissent transparaître le synopsis ainsi que
l'affiche originale. À noter qu'une séquelle tardive a vu le jour
en 2016, sans Ivan Reitman et sans Arnold Schwarzenegger...
Très belle présentation, merci. J'évite de laisser des commentaires inutilement, mais je vous suis assidûment et de façon régulière.
RépondreSupprimerJuste un mot pour préciser que le N°2 n'est absolument pas à voir en famille, en plus d'être mauvais il m'a semblé assez crade.
Mechanix