À l'origine de la
franchise cinématographique Resident Evil,
une série de jeux vidéos qui virent le jour pour la toute première
fois sur la console de salon Playstation
il y vingt-six ans en 1996. Un jeu de survival
Horror
parmi les plus célèbres et concurrent direct de la saga Silent
Hill
qui verra quant à elle le jour trois ans plus tard avant d'être à
son tour adaptée sur grand écran avec l'excellent film éponyme
réalisé par Christophe Gans en 2006. Adaptation très libre du jeu
de Capcom,
Resident Evil premier
du nom est l’œuvre du réalisateur, scénariste et producteur
britannique Paul W. S. Anderson qui n'en était pas à son premier
coup d'essai en matière d'adaptation de jeu vidéo puisqu'en 1995
nous lui devions déjà celle du jeu de baston Mortal
Kombat.
Deux ans avant d'adapter deux mythes de la science-fiction à travers
le crossover Alien vs. Predator,
le réalisateur s'attaquait donc à l'un des plus grands jeux de la
première console du géant Sony
à
voir le jour sur un marché dominé jusque là par Sega
et Nintendo.
Un long-métrage librement inspiré d'aventures qui en outre à
l'époque mettaient en scène les personnages de Chris Redfield et
Jill Valentine que le joueur pouvait incarner tour à tour. Mais à
l'heure de son adaptation sur grand écran, ces deux personnages
iconiques de la saga disparaissent au profit d'Alice qu'interprète
l'actrice russo-serbe naturalisée américaine Milla Jovovich,
l'ancienne compagne et égérie de Luc Besson ainsi que Rain Ocampo,
dont l'américaine d'origine dominicaine Michelle Rodriguez (Avatar
de James Cameron en 2009, Machete
et Machetes Kills
en 2010 et 2013) porte les traits ou encore Eric Mabius qui lui,
endosse le costume de Matthew Addison (personnage qui à l'origine
devait être interprété par l'acteur David Boreanaz
''malheureusement'' coincé sur le tournage de la série Angel)...
Ce
premier long-métrage d'une franchise qui à ce jour en compte sept
se décharge donc complètement des objectifs fixés dans le jeu
vidéo d'origine puisque non seulement les personnages-clés n'y
apparaissent pas, mais l'intrigue elle-même est bien différente de
celle du jeu vidéo de 1996 qui situait une grand part de son action
dans l'imposant et très luxueux manoir Spencer de la ville de Raccon
City. Le récit se déroule tout d'abord dans un laboratoire
scientifique souterrain, propriété de la multinationale Umbrella
Corporation
où un virus est sciemment libéré dans l'air. Tous les membres du
personnel se retrouvent alors enfermés et périssent dans de
douloureuses conditions. Une fois l'introduction passée l'on
retrouve l'héroïne du récit qu'interprète donc la sexy Milla
Jovovich, évanouie dans sa douche, le corps à peine recouvert d'un
rideau de plastique. Les spectateurs noteront qu'au choix, et plutôt
que de revêtir des vêtements chauds (les tremblements d'Alice
témoignent d'une température assez fraîche), la jeune femme
préférera porter sur le dos une robe de soirée rouge plutôt
inconfortable si l'on tient compte des événements qui vont bientôt
se produire ! Immédiatement rejointe par le flic Matthew
Addison, ils sont rapidement capturés par les membres d'un commando
d'élite avec lesquels ils vont quitter les lieux à bord d'un train
pour s'enfoncer loin dans les profondeurs d'un complexe qui les
mènera jusqu'au HIVE,
le lieu même où au début du film les spectateur purent être les
témoins de la mort de dizaines d'hommes et de femmes... qui bientôt
reviendront à la vie pour s'en prendre à notre poignée de
personnages coincés dans un laboratoire alors envahi de zombies...
Avec
son budget de trente-trois millions de dollars, nous aurions pu
espérer que Resident Evil bénéficie
d'excellents effets-spéciaux ou de décors à la hauteur du jeu
vidéo dont il s'inspire. Mais Paul W. S. Anderson ayant semble-t-il
une ambition toute autre, on peut se demander où est passé le
pognon car à l'écran, le film ressemble d'abord à ces innombrables
productions de science-fiction horrifiques des années quatre-vingt
dix bénéficiant de visuels atroces. Encore que le film du
britannique s'en sorte un peu mieux. L'ampleur de la tâche en
matière de décors semble si insurmontable vu le budget qui n'est
pas non plus mirobolant, Paul W. S. Anderson trouve un subterfuge
ingénieux et efficace dans l'emploi d'une cartographie des lieux en
images de synthèse permettant aux spectateurs de situer très
exactement les personnages en un moment donné de l'action. Une
action qui justement bouffe une grande partie de l'intrigue dont l'un
des principaux intérêts demeure l'exploration des divers lieux. Les
zombies ressemblent davantage à ceux créés à l'époque à
l'occasion du Zombie
de George Romero. Soit assez peu défraîchis ou en tout cas, loin
d'atteindre la perfection de ceux de la série The
Walking Dead.
Relativement peu sanglant si on le compare aux grands classiques du
genre, le film est ponctué en outre de quelques séquences gore en
images de synthèse relativement imbitables (le laser découpant
scrupuleusement certains membres du commando). La bande-son est quant
à elle un mélange de titres de métal assez assourdissants tentant
vainement de donner du punch à un film visuellement décevant. On
regretterait presque que George Romero qui au départ était
pressenti pour écrire et réaliser le film lui-même ait été
finalement mis de côté. Pour autant, la vision de Paul W. S.
Anderson n'est pas l’infâme bouillie de pixels que l'on aurait pu
craindre. Quant aux dernières images, elles rendent honneur aux
toutes premières séquences jouables du jeu vidéo Resident
Evil 2
qui vit le jour en 1998. Notons que le second volet de la franchise
cinématographique intitulé Resident Evil:
Extinction
sortira sur les écrans en 2007 et sera réalisé cette fois-ci par
le réalisateur australien Russel Mulcahy. Un gage de qualité... ?
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