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dimanche 30 janvier 2022

Ken le survivant, le film (Hokuto no Ken) de Tetsuo Hara (1986) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À l'origine fut le manga du genre shōnen (type de bande dessinée d'origine japonaise mettant en grande partie en scène des adolescents) Hokuto no Ken, œuvre dont est à l'origine l'auteur de bande dessinées Tetsuo Hara qui entre 1983 et 1988 produira quelque deux-cent quarante-cinq chapitres qui ensuite seront réunis sous diverses compilations au nombre de vingt-sept connues au Japon sous le nom de tankōbon. Une collection qui verra également le jour dans notre pays grâce à l'une des plus célèbres maisons d'édition généralistes françaises située à Paris, J'ai Lu. Un an seulement après que le manga ait vu le jour dans son propre pays, Hokuto no Ken est adapté sous forme d'anime (film d'animation typiquement japonais connu également sous le nom de japanimation) formé de deux séries constituant un tout comprenant cent-cinquante deux épisodes. Tout comme le manga, l'anime apparaîtra lui aussi dans l'hexagone avec la diffusion sur la première chaîne nationale française TF1 de la première série dès octobre 1988. L'anime ne sera non pas diffusé sous son titre d'origine mais sous celui de Ken le survivant (alors que l'original signifie en réalité Hokuto a raison) et sera au centre d'une polémique. En effet, la série ayant été diffusée durant le programme de la jeunesse Le Club Dorothée, les excès gore dont elle fait preuve s'avéraient en effet peu en accord avec une partie du jeune public qui alors, n'avait pas encore atteint l'adolescence. Si aujourd'hui le phénomène de censure auquel durent faire face l'émission, le programme et la chaîne à l'époque peut faire sourire, tel n'était pas le cas dans les années quatre-vingt puisque la diffusion de Ken le survivant sera interrompue après celle du quatre-vingt quatrième épisode. L'explication de sa diffusion lors d'une émission consacrée à la jeunesse provenant du fait que les responsables de la programmation rachetaient à l'époque des productions japonaises par catalogues entiers, considérant ainsi que Hokuto no Ken devait tout comme les autres programmes n'être qu'un anime à l'attention du jeune public...


En 1986 sort au Japon une première adaptation du la série sous forme d'anime long-format d'une durée avoisinant les cent-cinq minutes intitulée chez nous Ken le survivant, le film. Alors que dans la série, le héros Kenshiro (réduit au nom de Ken) traversait des plaines désertiques à la suite d'un holocauste nucléaire, croisant ainsi des légions d'ennemis, véritables brutes épaisses dignes des bandits croisés par Max Rockatansky dans la franchise cinématographique culte de George Miller, Mad Max. Le manga de Tetsuo Hara et son adaptation au long-format par Tetsuo Hara (auteur entre autres de nombreux épisodes de séries télévisées dont Yattâman en 1978, Ulysse 31 en 1981 ou encore Gigi l'année suivante) sont d'ailleurs très clairement des hommages appuyés au film culte d'origine sorti sur les écran à la fin de la décennie précédente en Australie (son pays d'origine) et partout ailleurs dans le monde. Dans Ken le survivant, le film, notre héros d'abord déchu de son titre par un ennemi qui lui volera sa fiancée pour en faire sienne, portant sur le torse les stigmates d'un combat qu'il a perdu, revient pour se venger et délivrer sa fiancée. Il croisera en chemin deux enfants qu'il prendra sous son aile, ainsi que Shin, corrompu par l'un des deux frères de Kien de l'école Hokuto Shinken et Raoh (renommé chez nous Raoul!), l'ennemi ultime de ce long-métrage qui tout comme la série se déroule dans un monde dévasté où plus une herbe ni aucune autre plante ne pousse. Terrain de jeu aride pour des cohortes de brutes qui ont la violence dans la peau, Ken est heureusement là pour venir en aide à des villageois démunis. S'ensuivent alors des combats extrêmement violents (ceux-là même qui provoquèrent en France un véritable tollé) lors desquels les corps implosent, explosent, les membres arrachés, les yeux exorbités, des gerbes de sang s'extirpant des profondes blessures infligées par les mains expertes de notre héros mais aussi parmi des ennemis parfois hauts comme des immeubles d'un ou deux étages. Moins outrancière que dans l'anime, la violence ici dépasse cependant de loin ce que proposaient à l'époque ce genre de programmes. Quasiment à la hauteur des séries dont le film s'inspire beaucoup, style visuel et violence incluses, Ken le survivant, le film mérite donc lui aussi le titre d'oeuvre culte. Un indispensable pour tous les fans de la série...

 

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