À l'origine fut le manga
du genre shōnen (type de
bande dessinée d'origine japonaise mettant en grande partie en scène
des adolescents) Hokuto no Ken,
œuvre dont est à l'origine l'auteur de bande dessinées Tetsuo Hara
qui entre 1983 et 1988 produira quelque deux-cent quarante-cinq
chapitres qui ensuite seront réunis sous diverses compilations au
nombre de vingt-sept connues au Japon sous le nom de tankōbon.
Une collection qui verra également le jour dans notre pays grâce à
l'une des plus célèbres maisons d'édition généralistes
françaises située à Paris, J'ai
Lu.
Un an seulement après que le manga ait vu le jour dans son propre
pays, Hokuto no Ken est
adapté sous forme d'anime (film d'animation typiquement japonais
connu également sous le nom de japanimation)
formé de deux séries constituant un tout comprenant
cent-cinquante deux épisodes. Tout comme le manga, l'anime
apparaîtra lui aussi dans l'hexagone avec la diffusion sur la
première chaîne nationale française TF1
de la première série dès octobre 1988. L'anime ne sera non pas
diffusé sous son titre d'origine mais sous celui de Ken
le survivant (alors
que l'original signifie en réalité Hokuto
a raison)
et sera au centre d'une polémique. En effet, la série ayant été
diffusée durant le programme de la jeunesse Le
Club Dorothée,
les excès gore dont elle fait preuve s'avéraient en effet peu en
accord avec une partie du jeune public qui alors, n'avait pas encore
atteint l'adolescence. Si aujourd'hui le phénomène de censure
auquel durent faire face l'émission, le programme et la chaîne à
l'époque peut faire sourire, tel n'était pas le cas dans les années
quatre-vingt puisque la diffusion de Ken le
survivant
sera interrompue après celle du quatre-vingt quatrième épisode.
L'explication de sa diffusion lors d'une émission consacrée à la
jeunesse provenant du fait que les responsables de la programmation
rachetaient à l'époque des productions japonaises par catalogues
entiers, considérant ainsi que Hokuto no Ken
devait tout comme les autres programmes n'être qu'un anime à
l'attention du jeune public...
En
1986 sort au Japon une première adaptation du la série sous forme
d'anime long-format d'une durée avoisinant les cent-cinq minutes
intitulée chez nous Ken le survivant, le film.
Alors que dans la série, le héros Kenshiro (réduit au nom de Ken)
traversait des plaines désertiques à la suite d'un holocauste
nucléaire, croisant ainsi des légions d'ennemis, véritables brutes
épaisses dignes des bandits croisés par Max Rockatansky dans la
franchise cinématographique culte de George Miller, Mad
Max.
Le manga de Tetsuo Hara et son adaptation au long-format par Tetsuo
Hara (auteur entre autres de nombreux épisodes de séries télévisées
dont Yattâman en
1978, Ulysse 31
en 1981 ou encore Gigi
l'année suivante) sont d'ailleurs très clairement des hommages
appuyés au film culte d'origine sorti sur les écran à la fin de la
décennie précédente en Australie (son pays d'origine) et partout
ailleurs dans le monde. Dans Ken le survivant,
le film,
notre héros d'abord déchu de son titre par un ennemi qui lui volera
sa fiancée pour en faire sienne, portant sur le torse les stigmates
d'un combat qu'il a perdu, revient pour se venger et délivrer sa
fiancée. Il croisera en chemin deux enfants qu'il prendra sous son
aile, ainsi que Shin, corrompu par l'un des deux frères de Kien de
l'école Hokuto Shinken et Raoh (renommé chez nous Raoul!), l'ennemi
ultime de ce long-métrage qui tout comme la série se déroule dans
un monde dévasté où plus une herbe ni aucune autre plante ne
pousse. Terrain de jeu aride pour des cohortes de brutes qui ont la
violence dans la peau, Ken est heureusement là pour venir en aide à
des villageois démunis. S'ensuivent alors des combats extrêmement
violents (ceux-là même qui provoquèrent en France un véritable
tollé) lors desquels les corps implosent, explosent, les membres
arrachés, les yeux exorbités, des gerbes de sang s'extirpant des
profondes blessures infligées par les mains expertes de notre héros
mais aussi parmi des ennemis parfois hauts comme des immeubles d'un
ou deux étages. Moins outrancière que dans l'anime, la violence ici
dépasse cependant de loin ce que proposaient à l'époque ce genre
de programmes. Quasiment à la hauteur des séries dont le film
s'inspire beaucoup, style visuel et violence incluses, Ken
le survivant, le film
mérite donc lui aussi le titre d'oeuvre culte. Un indispensable pour
tous les fans de la série...
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