Daniel Auteuil dans le
rôle que tenait Michel Bouquet dans Le jouet
de Francis Veber... ou presque puisque l'acteur y interprétait celui
de Pierre Rambal-Cochet, richissime et atone homme d'affaire, tandis
que désormais, c'est le personnage de Philippe Etienne qui prend sa
place tout en demeurant apparemment aussi glacial et sinistre.
Mieux ! Enfin, pire.... Jamel Debbouze dans celui
qu'interprétait l'immense Pierre Richard. Le journaliste François
Perrin devenant ainsi Samy, petit gardien de nuit, marié et futur
père d'un bébé que son épouse va bientôt mettre au monde.Ça a
l'air d'une très, très mauvaise blague et pourtant,
Le nouveau jouet
est bien le remake que personne ou presque ne s'attendait à voir
débarquer en octobre prochain. Une comédie, donc, dans laquelle on
ne s'attend pas non plus à ce que Jamel Debbouze y fasse autre chose
que ce qu'il a l'habitude de faire : du Jamel Debbouze !
Car si l'on fait abstraction des quelques rares incartades
hors-comédies dans lesquelles il est apparu, reconnaissons qu'il se
manifeste en général à l'écran comme l'humoriste qu'il demeure
sur scène. Autant dire qu'avec Le nouveau jouet,
le réalisateur James Huth joue à pile ou face. Soit ça passe (ce
qu'affirmeront d'avance les fans de Debbouze), soit ça casse (comme
s'évertueront à le penser par avance les fans de Pierre Richard).
Si l'on peut concevoir que l'ancien trappiste ait notamment pu
interpréter le rôle de Numérobis
dans deux des adaptations d'Astérix sur grand écran, on peut se
demander sur quelles bases fut porté le choix de cet
acteur/humoriste qui ne joue clairement pas dans le même registre
que Pierre Richard...
Un
remake de plus pour Francis Veber qui voit une fois encore sa
filmographie être réinterprétée sans qu'aucune n'ai jusqu'à
maintenant réussi à faire oublier telle ou telle œuvre d'origine.
Parions qu'avec Le nouveau jouet,
le miracle n'aura pas lieu. D'abord parce que Pierre Richard est
irremplaçable. Ensuite parce que quoi qu'on en dise et malgré
l'originalité de ses précédents longs-métrages, le réalisateur
James Huth n'a jamais vraiment fait de vagues dans le registre de la
comédie. Outre Francis Veber dont le film reprend forcément le
scénario qu'il écrivit dans le courant des années soixante-dix,
ils s'y sont mis à quatre pour réécrire l'histoire de ce gamin
pourri gâté auquel le père passe tous ses caprices. James Huth et
Jamel Debbouze ainsi que Mohamed Hamidi (réalisateur des
sympathiques Jusqu'ici
tout va bien en
2019 et de
Une belle
équipe
l'année suivante)
et
Sonja Shillito, fidèle collaboratrice du réalisateur depuis 2007
avec le très original Hellphone.
Daniel Auteuil à la place de Michel Bouquet passe encore. Quoique
malgré ses qualités d'interprètes que ne savent malheureusement
pas toujours exploiter certains cinéastes, celui-ci aura bien du mal
à faire oublier un Michel Bouquet spécialiste à son époque des
rôles durs, impassibles et austères. Avec sa sympathique trogne,
nul doute que le jeune Simon Faliu saura égaler l'interprétation de
Fabrice Greco qui à l'époque interpréta le rôle de Éric
Rambal-Cochet, le fils du riche homme d'affaires. Quant à Alice
Belaïdi, le scénario lui offre un rôle qui à l'époque n'existait
pas. La touche de féminité qu'il est de coutume de mettre de nos
jours en avant et sur laquelle à l'époque Francis Veber avait fait
l'impasse. Le passage en salle risque d'être tendu pour les fans de
la première heure qui oseront passer le cap de la méfiance le 19
octobre prochain. Sûr que les amateurs de Jamel Debbouze se
précipiteront en salle. Un drôle de mélange qui parmi le public
risque de détoner et s'avérer peut-être même, explosif. Réponse
dans neuf mois environ...
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