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mercredi 2 février 2022

La fidélité d'Andrzej Zulawski (2000) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

S'essayer à l'exercice ''Zulawskien'' est un acte périlleux lorsque l'on n'est pas coutumier du fait. Si la galaxie du réalisateur, scénariste et écrivain polonais a brillé de mille feux, elle a sans doute aussi plongé une certaine partie du public dans l'obscurité. Une œuvre toute entière vouée à la vie, l'amour, la passion, mais aussi, la mort, la maladie, l'absence. Ces mille feux qui illuminèrent son œuvre se sont nommés tour à tour Romy Schneider, Isabelle Adjani, Valérie Kaprisky, Marie-France Pisier mais aussi et surtout Sophie Marceau avec laquelle Andrzej Zulawski entretint une relation longue de dix-sept ans durant laquelle l'actrice donna naissance à un fils et à l'issue de laquelle le réalisateur éprouva le besoin d'écrire deux ouvrages relatifs à leur rupture. Des hommes, aussi, ont parcouru l'existence du polonais. Des acteurs. Parmi lesquels, bien sûr, Francis Huster, Lambert Wilson, Sam Neill, Fabio Testi et même, le chanteur Jacques Dutronc par deux fois. En 2000, Andrzej Zulawski revenait au cinéma quatre ans après le cauchemardesque Szamanka, œuvre franco-helvetico-polonaise interprétée par Bogusław Linda mais aussi et surtout par Iwona Petry, l'antithèse du glamour. L'amour et la mort incarnée dans un tourbillon d'images chocs et au final tétanisant qui, si le film ne demeure pas le meilleur de son auteur, marquait un cap définitif dans cette thématique trouble que Andrzej Zulawski n'a jamais cessé d'exploiter. Qui aurait prévu que quinze ans plus tard le réalisateur donnerait un dernier coup de manivelle à une carrière on ne peut plus homogène et qu'une année plus tard un cancer l'emporterait ?


Sophie Marceau, héroïne typique et sublime de l'univers ''Zulawskien'' qui pour la quatrième fois de sa carrière venait briser l'image idyllique de l'une des plus belles actrices française. Après L'amour Braque, Mes nuits sont plus belles que vos jours et La note bleue. La relation entre l'actrice et le réalisateur est à l'image du choix qu'entreprend alors en 1984 Sophie Marceau qui contre l'avis de sa famille choisit de vivre avec Andrzej Zulawski malgré leur importante différence d'âge. Il y a certainement dans La fidélité, une part autobiographique dans la relation qu'entretient le personnage de Clélia qu'interprète l'actrice avec Clève qu'incarne quant à lui Pascal Greggory. On le sait, ou pas, Sophie Marceau trompa le réalisateur polonais comme semble être en mesure de le faire la jeune femme ici avec le photographe Nemo (Guillaume Canet). Andrzej Zulawski répare cette erreur ici mais ''s'accorde'' tout de même un funeste destin. Ou quand l'amour, suivi d'une infidélité charnelle ou plus simplement sentimentale peut mener à la mort. Les fans du cinéaste reconnaîtront son style si particulier. Des acteurs comme en transe, débitant des lignes de dialogue épileptiques, pièces d'un puzzle qu'il n'est pas toujours aisé à remettre dans l'ordre. Si Sophie Marceau reprend peu ou prou la suite des Mary, des Blanche ou des Solange, on reconnaîtra dans le personnage qu'interprète Pascal Greggory, les Lucas et Léon qu'incarna à chaque fois Francis Huster et dans La femme publique et dans L'amour braque...


La fidélité ne situe pas son action dans le monde du cinéma mais dans ceux de la presse à scandale et de la photographie. Guillaume Canet, en amant ''rêvé'' mais jamais vraiment exaucé dénote quelque peu dans ce conglomérat de seconds rôle déjantés et décadents dont fait ici notamment partie l'actrice française Édith Scob. L'acteur a beau encourager à sa manière la folie qui imprime parfois le long-métrage, il paraît forcer le trait... Un euphémisme si l'on tient compte du fait qu'en général, l'univers de Zulawski est bondé de personnages outranciers et que certains verront sans doute comme caricaturaux. La fidélité souffre d'un problème majeur que constitue sa trop longue durée. Plus de deux heures et quarante-cinq minutes pour exposer trois personnages au cœur d'une intrigue classique mais qui, mise entre les mains du polonais, frise forcément l'hystérie. Trop long et donc, souvent ennuyeux. D'autant plus que cet avant dernier long-métrage d'Andrzej Zulawski n'apporte rien de vraiment neuf en comparaison des quelques chefs-d’œuvre qu'il réalisa durant sa carrière. Cependant, le film n'en est pas moins dénué de séquences troublantes, voire même émouvantes. Pascal Greggory y est déchirant et la relation entre Clélia et sa mère qu'interprète l'actrice Magali Noël apparaît parfois aussi magnifiquement déprimante et mortifère que celle qu'entretinrent les personnages de L'amour Braque, Mes nuits sont plus belles que vos jours et plus encore L'important c'est d'aimer. À réserver aux fans exclusifs du réalisateur polonais. Quant à ceux qui voudraient découvrir son univers, on leur conseillera de débuter en douceur en remontant le temps jusqu'en 1975, lorsque la sublime Romy Schneider prêta ses traits au personnage de Nadine Chevalier dans L'important c'est d'aimer...

 

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