Dans peu de temps devrait
débarquer sur la plate-forme de streaming Netflix le
dernier rejeton de l'une des plus célèbres franchises du cinéma
d'horreur et d'épouvante, Massacre à la tronçonneuse.
Si l'on se doit de patienter jusqu'à ce que parvienne sur nos écrans
la dernière vision en date signée de l'uruguayen Fede Alvarez dont
le remake Evil Dead et
Don't Breathe
s’avérèrent encourageants, la saga n'a jusqu'à maintenant pas
connu que des heures heureuses mais parfois de sombres périodes
comme cela fut notamment le cas avec ce
Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3
qui demeure indubitablement l'un des pires avatars de l'original et
de sa séquelle tous deux signés de Tobe Hooper en 1974 et 1986.
Spécialisé en outre dans la séquelle depuis Le
beau-père 2 en
1989, le réalisateur, scénariste et producteur Jeff Burr n'est pas
de ceux que la légende retiendra. Après le cauchemardesque Massacre
à la tronçonneuse
et son hilarante autant qu'auto-dérisoire séquelle, Tobe Hooper
abandonne le navire au profit de l'opportuniste Jeff Burr qui n’œuvre
malheureusement pas pour le bien de la franchise en signant une purge
comme le cinéma d'horreur est capable d'en charrier par paquets de
douze chaque année. Si l'on retrouve bien le personnage de
Leatherface, on le sait déjà depuis le second volet, ça n'est plus
Gunnar Hansen qui l'interprète. Ni davantage Bill Johnson (Massacre
à la tronçonneuse 2)
mais désormais R. A. Mihailoff qui lui-même laissera à son tour la
place à Robert Jacks cinq ans plus tard pour Massacre
à la tronçonneuse 4 de
Kim Henkel, le fameux scénariste de l'original et du Crocodile
de la mort
signé de Tobe Hooper en 1977...
Entourés
d'une belle brochette de timbrés parmi lesquels on retrouve une
grande majorité de nouveaux venus (Edward ''Tex'' Sawyer, Alfredo et
Baby Sawyer), les victimes de la famille Tronçonneuses sont au
nombre de trois. Trois petites proies dont l'une fera rapidement les
frais de cette famille de cannibales dégénérés qui ont conservé
toute leur apparence humaine contrairement à ceux de la franchise
Wrong Turn.
Faisant preuve d'une originalité qui se contente du strict minimum,
Jeff Burr et son scénariste David J. Schow pillent quelques bonnes
idées du second volet avant de les réduire à néant. Du
charismatique Chop Top (frangin de Leatherface dont l'absence dans
l’œuvre originale était justifiée du fait qu'il était parti
combattre au Vietnam) les deux hommes accouchent d'un Tinker "Tink"
Sawyer (l'acteur Joe Unger) qui l'imite sans en avoir vraiment
l'efficacité. L'un des soucis majeurs de
Leatherface : Massacre à la tronçonneuse 3,
c'est sa très grande laideur. Visuellement, le film est relativement
atroce et s'avère tout juste digne des DTV actuels qui encombrent le
marché du cinéma d'exploitation. C'est dire si découvrir le film
dans ces conditions révèle un grand traumatisme. D'autant plus que
le scénario est à l'aune du contenu graphique. Pas ou peu
d'histoire sinon une chasse à l'homme même pas digne de représenter
une alternative à l'hallucinant calvaire vécu par l'actrice Marilyn
Burns et son personnage de Sally plus de vingt ans en arrière..
Qu'il
s'agisse de la version française ou de l'originale, laquelle aurait
dû permettre de s'imprégner davantage de l'atmosphère putride du
contexte, Leatherface : Massacre à la
tronçonneuse 3
ne convainc jamais. Les personnages tournent en rond entre un lieu
désertique mal éclairé et une demeure dont la déco ne vaut pas
celle du long-métrage d'origine. Leatherface a beau faire claquer
les portes comme sa première incarnation et porter fièrement sa
tronçonneuse à bout de bras, son masque est bien moins flippant que
celui que portait Gunnar Hansen au beau milieu des années
soixante-dix. Et la présence de l'acteur Viggo Mortensen, future
vedette de la trilogie du Seigneur des anneaux
de Peter Jackson, de A History of Violence
de David Cronenberg, de La route
de John Hillcoat ou celle de Ken Foree, acteur culte d'abord connu
pour avoir interprété le rôle de Peter Washington dans le
chef-d’œuvre de George Romero Zombie
n'y feront rien. Le long-métrage de Jeff Burr est terne et malgré
la folie de ses personnages, le degré de dégénérescence a bien du
mal à égaler celui de l'original. À vrai dire, Leatherface
: Massacre à la tronçonneuse 3
est au cœur de la franchise, l'un de ces points noirs inutiles qui
la nivellent vers le bas. Des visages tâchés de sang mais pas une
seule séquence vraiment gore, le film n'a même pas le mérite
d'étancher la soif des amateurs d'hémoglobine. À oublier très
rapidement...
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