Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


vendredi 3 septembre 2021

Don't Breathe 2 de Rodo Sayagues (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


Il y a cinq ans sortait sur les écrans Don't Breathe: La Maison des ténèbres du réalisateur uruguayen Fede Alvarez. Pas vraiment un manchot le bonhomme car quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, son remake du Evil Dead de Sam Raimi réalisé trois ans auparavant demeurait très objectivement réussi. Sus aux fans de l'original (et dont je fais partie) qui seraient restés coincés en 1981. Le film reposait sur un scénario écrit par le réalisateur lui-même ainsi que par Rodo Sayagues, homologue lui aussi originaire de l'Uruguay qui prend désormais les commandes de cette séquelle sobrement intitulée Don't Breathe 2 et dans laquelle nous retrouvons avec plaisir le personnage d'aveugl.... pardon, de non-voyant, qu'incarnait déjà l'acteur Stephen Lang (Avatar et ses suites prochaines toutes réalisées par James Cameron, VFW de Joe Begos, The Seventh Day de Justin P. Lange). Que peut donc nous offrir de novateur cette séquelle qui après nous avoir coupé le souffle avec ce vieil homme atteint de cécité s'en prenant à une poignée de cambrioleurs avant que nous soit révélée la tétanisante séquence située dans la cave ? On pouvait supposer qu'une suite allait voir le jour avec sa conclusion ouverte tout en ayant eu le temps d'oublier cette dernière pour passer à autre chose. Scénariste sur le premier volet, donc, Rodo Sayagues n'a cependant pas l'expérience de metteur en scène de Fede Alvarez. Mais alors que l'on attend avec fébrilité le reboot de Massacre à la Tronçonneuse prévu finalement sur Netflix et dont le scénario est l’œuvre de Rodo Sayagues, retour sur Don't Breathe 2, que l'on ait patiemment attendu sa venue ou qu'on l'ait scrupuleusement ignorée...


Dans cette séquelle, les motivations des nouveaux intervenants sont tout d'abord bien moins claires que celles des jeunes de l'original dont le projet était de dévaliser Norman Nordstrom, cet ancien marines rompu au combat atteint de cécité. Des individus bien plus dangereux que les petits voyous qu'incarnaient les personnages de Rocky, Alex et Money. Des cambrioleurs qui devenaient des proies tandis que dans le long-métrage de Rodo Sayagues, la proie, ou plutôt, les proies sont bien dans le camp de Norman et de cette gamine qu'il a pris sous son aile après un dramatique incendie lors duquel ses parents ont perdu la vie. Se dessine alors une étrange relation qui rappelle la séquestration dont fut la victime l'adolescente de l'original. Un événement inattendu qui à l'époque devait sans doute préparer le terrain à ce qu'allait nous infliger cinq ans plus tard le nouveau scénario de Fede Alvarez et Rodo Sayagues. D'une certaine manière, aborder cette séquelle à la suite de Don't Breathe: La Maison des ténèbres serait faire du tort à un scénario sinon original, du moins proposant une atmosphère et une angoisse à la hauteur de ce que nous avait proposé le réalisateur uruguayen en 2016. Si les agresseurs changent, le contexte reste le même. Une demeure plongée dans l'obscurité, terrain propice pour l'aveugle dont les autres sens sont alors mis à contribution, ce qui doit logiquement lui offrir une longueur d'avance. Plus que sa survie, c'est bien celle de la toute jeune Phoenix (l'actrice Madelyn Grace) qui importe à ce vieil homme qui malgré son âge n'a pas perdu toutes ses ressources physiques...


Au beau milieu de ses cent-huit minutes et des poussières, le réalisateur choisit de lâcher une information capitale qui, si elle entre dans cette même logique que la tragique découverte de l'adolescente enfermée dans la cave de l'aveugle du volet original, aurait sans doute mérité de rester secrète un peu plus longtemps. Don't Breathe 2 est traversé de séquences véritablement anxiogènes même si l'on pourra éprouver cette désagréable sensation de redondance. Une resucée de l'original ne changeant que ses protagonistes au profit d'une galerie de méchants patibulaires dont le plus saisissant d'entre eux demeure sans doute le personnage de Jim Bob et son visage de psychopathe incarné par l'acteur Adam Young. L'incarnation absolue du Mal pour qui le meurtre est un sacerdoce. Au point que disparaisse assez rapidement un personnage que l'on croyait pourtant tenir sur la longueur (Stephanie Arcila dans le rôle de la fliquette Hernandez). Don't Breathe 2 pourra éventuellement être envisagé comme une franche réussite dans le domaine du thriller et de l'épouvante mais pourra tout aussi bien rebuter ceux qui connaissent l'original. La révélation à mi-parcours aura bien moins d'impact que celle diaboliquement conçue par les deux réalisateurs/scénaristes cinq ans auparavant. Moins innovante et donc bien moins surprenante, cette suite souffre malheureusement de son hérédité même si au bout d'une heure Rodo Sayagues tente tout autre chose en déplaçant avec bonheur l'intrigue en un autre lieu tout en faisant fi de toute crédibilité. Demeurent alors quelques moments de tension particulièrement efficaces et quelques saillies gore qui ne font pourtant pas de Don't Breathe 2 la suite rêvée...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...