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vendredi 3 septembre 2021

Sweet River de Justin McMillan (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Billins, l'un de ces trous perdus des États-Unis qu'il vaut mieux approcher pour de bonnes raisons. Surtout lorsque comme son héroïne, on y choisi de déterrer une vieille affaire dont tout les habitants aimeraient pouvoir tirer un trait définitif. Hannah semble convaincue que son fils dont le corps n'a jamais été retrouvé est toujours bien vivant. Pourtant, il semblerait qu'il ait été la cinquième victime d'un tueur en série qui depuis que son identité a été révélée, s'est pendu. Mais un malheur n'arrivant jamais seul, quelques temps après, un bus transportant des enfants dévia de sa route pour s'enfoncer dans les eaux d'un lac sans qu'aucun d'entre eux ne survive. Une mort à laquelle seul le chauffeur survécu. C'est dans ce contexte particulièrement trouble qu'Hannah revient à Billins dans l'intention d'enquêter sur la disparition de son fils alors que la police a de son côté, classé l'affaire. Après une introduction sans intérêt, le réalisateur Justin McMillan dont Sweet River est le premier vrai long-métrage après quelques incartades télévisuelles dans l'univers des surfers signe une œuvre relativement déstabilisante et dont le climat oppressant n'arrange pas nos affaires. Thriller, épouvante, drame et fantastique se mélangent pour un résultat (d)étonnant !


Le genre d'approche qui donne forcément envie d'en savoir davantage sur cette mère aussi touchante que déchirée par l'absence de son fils, alcoolique et droguée, parfaitement interprétée par l'actrice britannique Lisa Kay. Sweet River lorgne donc du côté du thriller, les investigation de l'héroïne l'amenant à côtoyer des habitants pas toujours prêts à lui tendre la main. Cauchemars ou réalité, omniscience, sans doute un peu également. C'est sur ce plan que le fantastique s'introduit avec ces ''ombres'' qu'elle croise au détour d'un champ de canne à sucre. Sweet River, c'est aussi l'occasion d'une belle galerie de personnages secondaires personnifiés à titre d'exemples par l'imposant John Drake (l'acteur Martin Sacs), son épouse Eleanor (Geneviève Citron), une poignée de rednecks bien sentis et par un shérif assez peu encourageant. Tout comme son héroïne Hannah, au fil du récit l'ambiance se veut de plus en plus délétère tandis que la mère de famille se décompose à vue d’œil à force de s'abandonner à ses mauvais démons. Justin McMillan parvient pourtant difficilement à trouver le juste équilibre entre les différents genres abordés. On se souviendra surtout de Sweet River pour son aptitude à faire de ses êtres écorchés, l'essence même du malaise presque permanent qui appesanti le récit plus que cette évidente volonté qu'a le réalisateur d'y adjoindre une forte dose d épouvante personnifiée par l'obscurité, la bande-son de Piers Burbrook de Vere ou ces inquiétants revenants...


C'est sans doute malheureusement au moment même où ceux-ci apparaissent pour la seconde ou troisième fois que le film montre ses limites. Comme une boucle dont son héroïne ne semble plus pouvoir se dépêtrer, emportant ainsi les spectateurs avec elle dans cette péripétie qui ne cesse de vouloir la plonger dans des limbes sans fond. Il y a un peu de Lucio Fulci dans Sweety River qui avec le suicide par pendaison d'un prêtre (Frayeurs) avait ouvert à son époque les portes de l'Enfer. Un Enfer qui une fois encore s'invite dans le monde réel, celui de Billins, de ses gueules abîmées par le temps, de ses non-dits, de ses secrets inavouables. Au final, l’œuvre de Justin McMillan ne convainc qu'à moitié. Qu'au tiers peut-être même plus encore. Un long-métrage qui aurait pu s'avérer passionnant mais qui se disperse trop et manque donc de cohésion. En multipliant les sous-intrigues, le réalisateur étire le récit superficiellement et noie finalement le sujet central dans un salmigondis d'idées qui auraient gagnées à être traitées individuellement...

 

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