J'avais entendu dire que
la filmographie de l'acteur belge Jean Claude Van Damme avait
tendance à péricliter depuis un certain nombre d'années mais je ne
m'attendais tout de même pas à tomber sur un long-métrage aussi
significatif en terme de chute qualitative. Derailed
(ou Point d'impact)
que l'on ne confondra ni avec le film éponyme de Mikael Håfström
ni avec celui de Seong-Tae Lee, est de ces ratés qui confinent au
nanar et pas simplement au navet. Soit-dit en passant, il est fort
probable que les fans assidus de la star belge du light-contact
ne lui pardonnent pas un tel échec, lui qui su comme d'autres
interprètes avant lui, faire honneur sur grand écran au cinéma
d'action et de karaté. Concernant Derailed,
c'est (ka)raté... Ouais, bon, je m'excuse... Le réalisateur Bob
Misiorowski, qui contrairement à son patronyme est américain et ne
provient pas d'un pays d'origine slave signait ici son septième
long-métrage, téléfilms compris. Une purge qui n'est sans doute
pas à la hauteur de l'infâme Le dernier
mercenaire
récemment réalisé par le tâcheron David Charhon et proposé sur
la plate-forme Netflix
dans
lequel se commettaient toute une série d'interprètes dont
Jean-Claude Van Damme. Pourtant, voir Derailed
dans son entièreté, c'est prendre le risque de finir le cerveau en
bouillie, les yeux emplis de sang et le cœur arraché (cette
dernière éventualité étant d'abord réservées aux fans de JCVD).
Les
films d'action, thrillers ou policiers se déroulant dans un train ne
sont pas rares. Du meilleur parmi lesquels on trouve notamment Le
crime de l'Orient Express
de Sidney Lumet en 1974 et Runaway Train
d'Andrey Konchalovsky en 1985 en passant par de plus modestes tel
Unstoppable
de Tony Scott en 2010, jusqu'au pire avec Piège
à grande vitesse
de Geoff Murphy sorti dix ans plus tard. Et devinez quoi :
Derailed est
plus proche de ce dernier principalement interprété par Steven
Seagal que des premiers cités. L’œuvre de Bob Misiorowski aurait
même plutôt tendance à permettre de réévaluer celle de Geoff
Murphy qui du coup et en comparaison, ne s'avère plus si désastreuse
que cela. Car il faut dire que Derailed est
vraiment, mais alors, vraiment pitoyable. Rien que durant le premier
quart-d'heure, le spectateur aura une idée assez précise de
l'approche technique du long-métrage. Il n'est presque pas étonnant
que le film ait été monté non pas par un seul responsable, mais
deux. À l'image, on a la nette impression que Marc Jakubowicz et
Fernando Villena se sont lancés dans un duel pour fournir une copie
ultracut ! Un peu comme le français Olivier Megaton et son
Taken 3
dont le montage, au mieux, donnait la nausée et au pire, laissait le
sentiment d'avoir été découpé par une paire (là aussi) de
monteurs psychopathes. Le principe de Derailed
reposant comme très souvent chez Jean-Claude Van Damme
essentiellement sur les combats, le flux ininterrompu de plans ne
durant que deux ou trois dixièmes de secondes empêche une lecture
lisible des chorégraphies. Le rendu est tout simplement
insupportable. Une manière superficielle et puérile d'augmenter le
potentiel énergétique d'un film d'action plus lénifiant que
véritablement revigorant...
L'histoire
est simple : l'agent des forces spéciales Jacques Kristoff doit
protéger une voleuse (l'actrice Laura Elena Harring dans le rôle de
Galina Konstantin) à bord d'un train qui va de Bratislava, la
capitale de la Slovaquie, jusqu'en Allemagne, à Munich.
Malheureusement pour Galina et son protecteur, des criminels
s'emparent du train à la recherche de la jeune femme qui détient
une boite renfermant une arme biochimique basée sur le virus de la
variole. Mais tout commence bien avant l'entrée dans ce train où se
jouera un combat acharné entre Jacques Kristoff en la personne de
Jean-Claude Van Damme et les hommes d'un certain Mason Cole (l'acteur
Tomas Arana). Dans un théâtre où Jean-Claude Van Damme tentera
d'échapper à l'armée dépêchée sur place afin de faire
prisonnière Galina. Un spectacle son et lumière absolument infâme,
au montage épileptique qui donne mal au crâne et empêche d'aborder
la séquence avec sérénité. Des effets visuels qu'un amateur
travaillant sur Cyberlink
PowerDirector
n'oserait même pas utiliser pour monter ses vidéos personnelles.
S'ensuit une aventure dans un train de voyageurs couplant vaguement
les concepts de Piège de cristal
de John McTiernan (1988), du Pont de Cassandra
de George Pan Cosmatos (1976) et plus ouvertement de Piège
à grande vitesse.
C'est moche, mal filmé et mal interprété. La bande-son du
compositeur américain Serge Colbert est laide et ne colle même pas
à l'action tandis que les seconds rôles interprétant les hommes de
main de Mason Cole ont autant de charisme que Wayne Szalinski ou
Louis Tully, deux des personnages emblématiques interprétés par
l'acteur Rick Moranis dans GhostBusters
d'Ivan Reitman et Chérie, j'ai rétréci les
gosses
de Joe Johnston et j'exagère à peine). Derailed
est l'un des pires films auxquels Jean-Claude Van Damme ait
participé. Bourré d'incohérences et de séquences proprement
ridicules (on pense notamment à celle située dans une gare bourrée
de militaires auxquels le garde du corps et la voleuse tentent
d'échapper, ces derniers prônant alors une attitude plus que
douteuse sans jamais être inquiétés. Et cette perruque blonde, mon
dieu!!!). Bref, à moins d'avoir prévu quelques bières à boire en
compagnie de plusieurs amis ou d'être un indécrottable fan de JCVD,
Derailed est
à déconseiller...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire