Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 9 mars 2021

Nocturne de Zu Quirke (2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Bien que Nocturne soit majoritairement parcouru d'airs de musique classique, le concept de backward masking qu'évoque en partie l'ouvrage de partitions qui repose entre les mains de l'héroïne rappelle surtout celui reposant sur l'enregistrement de messages à l'envers sur des pistes musicales de groupes de hard rock. Sauf qu'ici, le dit concept est réinterprété de manière tout à fait différente puisqu'il ne s'agit plus d'enregistrement audios mais bien d'un ouvrage démoniaque constitué de partitions et de dessins qui reflétés dans un miroir indiquent un tout autre ''message''.... Pour son premier long-métrage, la réalisatrice britannique Zu Quirke se voir offrir une opportunité grâce à Jason Blum et sa société de production Blumhouse Productions. Une chance de pouvoir apporter une vision neuve d'un mythe ancestral bien connu des amateurs de littérature et de cinéma fantastique. Ici, Faust, cette légende inspirée du Miracle de Théophile et datant du treizième siècle. La forme que prend ici le pacte que passe la jeune Juliet avec le Diable ne ressemble en rien avec l'accord notamment conclu entre Swan et ''celui qui désunit'' du chef-d’œuvre de Brian De Palma, Phantom of the Paradise. Il ne s'agit pas tant pour l'héroïne de Nocturne de conserver la jeunesse éternelle que de devenir une pianiste virtuose, quitte à marcher sur les plate-bandes de sa sœur, considérée alors comme lui étant bien supérieure. L’œuvre de Zu Quirke s'inscrit donc très certainement plus dans une approche voisine du Black Swan de Darren Aronofsky (l'art étant l'un points communs que partagent ces deux longs-métrages). La réussite à tout prix, quitte à vendre son âme au Diable...


En choisissant de faire interpréter son œuvre par deux actrices (Sydney Sweeney et Madison Iseman) dont la ressemblance n'est absolument pas anodine (elles incarnent deux sœurs jumelles nées à deux minutes d'intervalle), Zu Quirke revient sur les fondements même de la gémellité qui se veut rassurante et veut par principe plus ou moins confirmé (l'exception ne confirmant pas toujours la règle) que les jumeaux sont indissociables et partagent le même mode de pensée. Ici, la réalisatrice explose ce ''concept'' pour des raison qui évoquent l'orgueil, la jalousie et l'ambition. Autre concept abordé : l'anthropophagie. S'il ne s'agit pas ici de consommer aux petits oignons un met, parait-il raffiné, la convoitise y prend un sens qu'il n'est pas idiot de considérer comme une certaine forme de cannibalisme. Ici, ça n'est plus la chair qui est dévorée, mais l'esprit même de la principale concurrente. Si Madison Iseman est en retrait tout en incarnant la réussite, Sydney Sweeney dévore littéralement l'image, la pourriture mentale gagnant du terrain sur son apparence physique. Gagnant même sur TOUS les terrains puisqu'elle ira jusqu'à prendre la place de sa sœur dans les bras de son petit ami Max qu'interprète l'américain Jacques Colimon...


Une femme à la réalisation et au scénario. Deux actrices comme principales interprètes. Et à la musique, une compositrice. Nocturne est une œuvre à la sensibilité toute féminine. Ce qui explique sans doute le choix de la musique classique comme l'un des thèmes du long-métrage même si, au fond, la majeure partie de Nocturne (dont le terme fait sans doute référence à cette forme classique, lente et mélodique typique du courant Romantique) est parcourue par des compositions électroniques dues à la britannique Elzabeth Walling (sous le pseudonyme Gazelle Twin). Amples et angoissantes, ses compositions soulignent l'aspect schizophrénique du long-métrage de Zu Quirke. D'un côté, cette sensibilité qu'évoque parfois le personnage de Juliet, laquelle tente, dès qu'elle s'ouvre à la douleur de sa sœur jumelle, de se remettre en question sans pour autant parvenir à échapper à ses nouvelles ''pulsions''. De l'autre, comme une addiction transforme les êtres, la jeune femme montre un visage déjà beaucoup plus inquiétant qui laisse entrevoir une amoralité couplée à une immoralité écœurantes. Malmené par des spectateurs qui n'y voient qu'un film d'horreur ''chiant'' qui ne verse jamais vraiment dans l'horreur, Nocturne joue d'abord sur la fibre psychologique et sur l'hypothétique résistance du spectateur face à des ''horreurs'' d'un autre ordre. Le long-métrage de Zu Quirke est, pour un premier film, une belle réussite. Envoûtante, parfois visuellement étonnante, très bien interprétée (Sydney Sweeney est notamment formidable dans le rôle de Juliet) et accompagnée d'une bande musicale tantôt belle, tantôt glaçante. Une très bonne surprise à conseiller aux amateurs d'horreur PSYCHOLOGIQUE...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...