Le réalisateur américain
Ed Wood est considéré par certains comme le plus mauvais cinéaste
de tous les temps. Ceux qui partagent cet avis n'ont sûrement pas eu
la malchance de tomber un jour sur cette affligeante pellicule qu'est
Le Cimetière de la Terreur, œuvre signée du cinéaste
italien Ruben Galindo Jr. Dire que ce film est mauvais revient à
dire qu'en comparaison, le cinéma du tâcheron Lamberto Bava est ce
que le septième art peut se vanter d'avoir de meilleur. Une pauvre
histoire comme l'Italie nous en a pondu des dizaines dans les années
quatre-vingt. Une bande de jeunes profitent de la fête d'Halloween
pour se faufiler dans un cimetière après avoir fait un tour dans la
demeure d'un adorateur de Satan récemment décédé. Comme dans tout
mauvais film qui se respecte un peu, Le Cimetière de la Terreur
pille à droite et à gauche quelques bonnes idées tout en les
malmenant, obtenant ainsi un résultat qui offre autant d'intérêt
qu'une partie de pelote basque retransmise à trois heures du matin
sur nos petits écrans depuis quelques années gonflés aux hormones.
Ça
commence, mal, très mal. Une jeune femme, plutôt jolie, est
poursuivie dans les couloirs d'un immeuble et se réfugie dans une
cage d'ascenseur. A l'extérieur, les flics déboulent.
Malheureusement pour la jeune proie, son poursuivant la rattrape et
l'assassine avant que les autorité n'aient pu lui venir en aide. La
scène est d'un ennui qui flirte avec le coma. C'est léthargique à
tel point que l'on redoute la suite alors même que seulement cinq
minutes se sont écoulées. La suite est à l'avenant et ne décevra
pas les intégristes de l’homogénéité. On nous présente six
jeunes gens, trois jeunes et jolies jeunes femmes accompagnées de
trois garçon au charisme d’huîtres (même pas perlières !)
. Une maison, de la poussière, rien à faire de mieux que de bouder
dans son coin, à part peut-être ce livre ancien qui renferme ce qui
s'apparente quelque peu à des incantations. Dehors, sous le porche,
une balancelle qui oscille d'avant en arrière toute seule. Si ces
quelque détails ne vous rappellent rien, alors vous ne connaissez ni
Sam Raimi, ni son œuvre séminale Evil Dead.
Le Cimetière de la
Terreur est une ode à
l'immobilisme. On s'y fait griffer le visage, vider l'estomac, sans
même esquisser la moindre grimace de souffrance. Comme dans toute
petite production horrifique qui se respecte, on se sépare afin de
permettre au tueur qui rode d'éliminer ses proies au fur et à
mesure sans que les autres ne se doutent de quoi que ce soit. Le film
de Ruben Galindo Jr. sert de fosse septique a un scénario qui
tiendrait efficacement sur l'une des quatre face d'une simple
allumette. L’œuvre porte assez mal son nom puisque à aucun moment
nous ne ressentons la moindre peur. Quand aux agissements du tueur,
ils se couvrent de ridicule, en témoigne par exemple l'éventration
de l'une des fille dont, au passage, nous nous fichons du sort ! Le
Cimetière de la Terreur est
tellement mauvais que l'on ne lui souhaite même pas de connaître le
sort de certains nanars depuis, devenus cultes. Et pour ne rien
arranger, disons que le doublage en français rend navrante cette
chose déjà à l'origine pitoyablement interprétée. Au secours...
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