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vendredi 13 mars 2020

1917 de Sam Mendes (2020) - ★★★★★★★★☆☆



''Il faut sauver le soldat Blake''... voici comment aurait pu intituler son dernier long-métrage le cinéaste britannique Sam Mendes qui choisi de revenir sur le conflit qui opposa tout d'abord différentes nations européennes avant qu'il ne s'étende au monde entier. Le réalisateur rend ainsi non seulement hommage à ces millions de combattants qui y perdirent la vie mais aussi et surtout à son grand-père paternel, Alfred Mendes, auquel il dédie son œuvre, s'inspirant par là-même, des récits que lui raconta son ancêtre. Le récit tourne autour des jeunes caporaux William Schofield (l'acteur George MacKay) et Tom Blake (Dean-Charles Chapman) auxquels est confiée la rude mission de délivrer un message urgent auprès d'un officier chargé de mener 1600 hommes vers une attaque contre l'envahisseur allemand. Le général ayant chargé les deux hommes de cette mission leur demande en effet d'avertir l'officier en question d'annuler le projet d'attaque car il s'agit en réalité d'un piège fomenté par l'armée allemande qui s'attend donc à voir surgir les 1600 soldats de l'armée britannique. La mission confiée à William Schofield et Tom Blake semble cependant impossible à accomplir. En effet, les deux soldats vont pour cela devoir notamment traverser les lignes ennemies, mettant ainsi leur propre existence en danger...

Le talentueux réalisateur britannique Sam Mendes, auteur entre autre de American Beauty en 1999, de Jarhead : La Fin de l'innocence en 2005 ou de Skyfall en 2012 réalise avec 1917 un film de guerre grandiose et techniquement bluffant. Une œuvre qui n'a pas grand-chose à envier à Il faut sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg, à Full Metal Jacket de Stanley Kubrick ou encore plus au prodigieux mais néanmoins beaucoup moins connu du grand public Requiem pour un Massacre du cinéaste soviétique Elem Klimov. Techniquement impressionnant puisque étant tourné sur le mode du ''plan-séquence'', un principe très en vogue actuellement et que le britannique intègre au récit afin de plonger les spectateurs au cœur d'une action trépidante entre tranchées, lignes ennemies, villes détruites, rivière glacée et tumultueuse, et champs de bataille. Plutôt que de filmer ses personnages dans le dos en suivant l'action en même temps qu'eux, le réalisateur ''simplifie'' le procédé en les filmant de face, l'implication des nombreux figurants étant ainsi très largement ''diminuée''. 

Il aurait sans doute été effectivement moins aisé de positionner l'objectif de la caméra directement vers le but à accomplir, ce qui aurait contraint le réalisateur à élargir le champ d'action en préparant de très loin les événements à venir, en resserrant celle-ci sur les deux principaux protagonistes admirablement interprétés par George MacKay et Dean-Charles Chapman filmés de face. La mise en scène dépend donc moins d'une interaction sur le long terme avec les personnages secondaires ou sur prise en compte des événements se déroulant au plus loin du champ de vision. Ce qui ne diminue pourtant pas la force de la mise en scène de Sam Mendes. Dans le cas présent, l'improvisation n'a pas droit de citer. Tout y est calculé au centimètre près et préparé bien à l'avance. Non content d'offrir des plans-séquences d'une effarante maîtrise, le réalisateur joue avec l'emploi d'une steadycam (caméra à laquelle est ajouté un système de stabilisation permettant d'obtenir une image fluide) et d'un drone, offrant ainsi une image propre et surtout exempt de tout sursaut épileptique qui empêche généralement la moindre lecture analytique des événements.

Partiellement inspiré de l'ouvrage écrit par son grand-père Alfred Mendes, The Autobiography of Alfred H. Mendes 1897-1991, Sam Mendes a co-écrit le scénario de 1917 aux côtés de l'écossaise Krysty Wilson-Cairns, laquelle a tout récemment écrit celui de Last Night in Soho d'Edgar Wright et s'apprête à travailler sur le projet The Good Nurse de Tobias Lindholm. Le récit de 1917 repose donc sur le témoignage bouleversant de deux jeunes soldats ''sacrifiés'' pour en sauver 1600 autres mais reste suffisamment minimaliste, clair et limpide pour laisser le champ à un spectacle total composé de séquences de bravoure absolument remarquables. On évoquera notamment la scène filmée de nuit durant laquelle William Schofield traverse une ville en ruine seulement éclairée par des fusées éclairantes ou celle qui intègre ce même William alors qu'une partie du régiment Devonshire (que le jeune homme est venu sauver d'un massacre inévitable) s'est lancée à l'assaut de l'ennemi. Deux séquences parmi tant d'autres, sublimées par le formidable score du compositeur américain Thomas Newman. 1917 est une authentique réussite qui allie le divertissement à une tragédie ayant coûté la vie à de millions de soldats en quatre années d'affrontement. Le film remportera notamment le Golden Globes de la meilleure musique, ainsi que les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, des meilleurs décors ou encore du meilleur scénario...


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