L'hyper productif Takashi
Miike signait en 2014 l'adaptation live du manga éponyme
Kamisama no Iutoori dessiné par
Akeji Fujimura et écrit par Muneyuki Kaneshiro d'abord publié dans
le magasine Bessatsu Shōnen
avant de sortir en cinq volumes entre juillet 2011 et fin 2012. Ça
n'est pas la première fois que le cinéaste japonais adaptait un
manga puisqu'il fut notamment à l'origine des deux premiers épisodes
de la trilogie Crows Zero
entre 2007 et 2009 et de l'adaptation de l'anime Yatterman
en 2009. Au vu de son sujet, il n'est par conséquent pas étonnant
de voir ce trublion du cinéma japonais se pencher sur un scénario
tournant autour des jeux d'enfants ici adaptés à la sauce gore.
Commence alors pour le jeune Takahata Shun (Sota Fukushi) une journée
pleine de surprises, et pas des meilleures puisqu'elle débute par un
véritable jeu de massacre au cours duquel sa classe toute entière
va être décimée par un daruma
(une
tête en papier mâché à l'effigie d'un moine bouddhiste) leur
ordonnant de participer au jeu ''1,
2, 3 Soleil''
durant lequel, chaque élève surpris en train de bouger verra sa
tête exploser en laissant derrière elle des centaines de billes
rouges ayant pour conséquence de rendre difficile le déplacement
des autres participants encore en vie. À l'issue de ce jeu dont
Takahata Shun s'avérera donc être le seul survivant, le jeune homme
constatera que les autres classes ont subit le même sort et que
seuls les derniers de chacune d'entre elles à avoir survécu est
resté en vie. Regroupés, ils vont tous ensemble tenter de
survivre à cette journée remplie d'épreuves...
Le
spectateur, lui, aura de son côté une épreuve à laquelle survivre
l'espace de ces deux heures que dure Kamisama no
Iutoori :
Supporter le rythme infernalement lent qu'impose un scénario qui
pourtant aurait dû lui offrir une œuvre bourrée d'action à
laquelle nous avait généralement habitué jusque là le cinéaste
japonais. À croire que Takashi Mikke a dans le cas présent pris un
sévère coup de vieux. Et ça n'est certainement pas la présence de
la charmante Hirona Yamazaki dans le rôle de la blonde Akimoto
Ichika ou le vilain de l'histoire Satake incarné par Shôta Sometani
qui bouleverseront cet aspect qui se généralise dès lors que le
héros Takahata Shun a quitté sa salle de classe pour se retrouver
en compagnie des quelques survivants dans le gymnase de l'université
pour un nouveau défit pour le moins étonnant. Ce qui en fait
retient tout d'abord l'attention du spectateur à défaut d'être
emballé par un film donnant le vertige, c'est l'imagination débridée
des jeux cruels auxquels auront à faire face les protagonistes.
Alors qu'au dessus de la ville un immense cube, théâtre des
péripéties de nos personnages, se tient en suspend, retenant ainsi
l'attention des habitants et des médias, Takahata Shun, Akimoto
Ichika, Satake et les autres vont devoir se battre pour leur survie
face à : un chat géant en porcelaine dévorant des candidats
habillés en souris, des ''quilles'' en plastique gonflées à
l'hélium, un ours entièrement constitué de neige et pour finir,
des poupées gigognes (ou, poupées russes).
Si
l'on tient compte du fait que le film dure pratiquement deux heures,
que les épreuves s'enchaînent sans temps mort et qu'elles ne sont
au nombre que de cinq, le problème se pose assez rapidement et
devient très vite évident : Takashi Miike leur offre un temps
de présence tellement élevé que chacune d'entre elle se traîne
jusqu'à l'épuisement du spectateur qui ne peut que fermer l’œil
à intervalles réguliers. Loin des folies auxquelles il nous avait
habitué, le cinéaste japonais nous offre en retour un long-métrage
incroyablement soporifique qui ne repose que sur ses étonnantes
épreuves et sur des effets-spéciaux rarement convaincants (mais là,
on a l'habitude). Si le chat ou l'ours géants sont amusants, les
nombreuses explosions de têtes du premier acte sont totalement
ratées. Ce qui reste au demeurant un détail au regard de l'ennui
que génère la quasi-totalité du long-métrage. Kamisama
no Iutoori est
donc au final une immense déception...
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