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dimanche 15 mars 2020

Je n'aime pas les super-héros donc j'adore : Zebraman de Takashi Miike (2004) - ★★★★★★☆☆☆☆



Shin'ichi Ichikawa, petit instituteur sans envergure, discret, vivant dans une banlieue japonaise aux côtés d'une épouse adultère, une fille qui couche avec des hommes plus âgés qu'elle et un fils perpétuellement harcelé par ses petits camarades, cet homme insignifiant, méprisé et à l'existence monotone est cependant fan de Zebraman, le super-héros d'une vieille série télévisée japonaise. Tellement fasciné par ce personnage de fiction qu'il s'est lui-même fabriqué un costume à son effigie. Assez gauche et pas vraiment rassuré, Shin'ichi sort parfois la nuit afin de tester discrètement sa nouvelle tenue. Un jour, il fait la connaissance d'un nouvel élève qui comme lui se passionne pour Zebraman. Se déplaçant en chaise roulante depuis qu'il a vu son père se jeter du haut d'un immeuble, Shinpei (Naoki Yasukochi) accepte de devenir ami avec son instituteur. En ville, les choses se compliquent. Une étrange substance extraterrestre de couleur verte se propage et contamine certains habitants qui se comportent alors très violemment. L'un d'eux viole des femmes puis les tue. C'est lors de son nouveau méfait qu'il croise la route de Shin'ichi vêtu de son costume de Zebraman. Alors que les choses démarrent plutôt mal pour ce super-héros du dimanche, Shin'ichi se découvre des pouvoirs qui lui permettent de vaincre son ennemi. Dès lors, le petit instituteur se sent pousser des ailes et décide de venir en aide aux habitants en combattant contre le fléau vert qui s'abat sur la ville...

On aurait pu croire Zebraman et son super-héros sortis tout droit d'un quelconque manga japonais mais cependant, le scénario et le personnage ne semblent devoir leur existence qu'à l'imagination de l'acteur, scénariste et réalisateur japonais Kankurō Kudō. Le prolifique Takashi Miike signe ainsi un manga live qui, s'il n'est pas foncièrement relevé en terme de rythme (beaucoup de passages inutiles auraient pu être coupés et des séquences trop longues raccourcies), Zebraman est, au delà du message profondément humain qu'il tente de véhiculer, un hommage aux super-héros des séries télévisées japonaises des genres Sentai et Metal Hero parmi lesquelles les plus connues dans nos contrées demeurent Bioman et X-Or. C'est ainsi que le héros incarné à l'écran par l'acteur Shō Aikawa se fabrique lui-même son costume et se crée en arrière-plan, une nouvelle image. Une peau toute neuve de super-héros allant à l'encontre même de celle qu'il portait jusqu'à maintenant lourdement sur ses épaules. Car en trouvant le courage de s'attaquer aux vilains, Shō Aikawa se découvre une qualité qu'il ne faisait sans doute que couver jusqu'à maintenant : le courage.

Takashi Miike évoque également plusieurs faits de société. Comme le harcèlement à l'école, l'adultère, et ce besoin permanent de se créer des icônes délivrant le peuple des nombreux jougs qui polluent la société. Devant l'inefficience des autorités, il fallait bien un super-héros, quels que soient la crédibilité ou le ridicule de son costume, quels que soient ses pouvoirs ou les ennemis auxquels il aura à se frotter. Ici, on est loin, et même très loin des univers chers à Marvel ou DC. Takashii Miike nous convie davantage à un retour aux sources japonaises, ''fabriquant'' même de fausses séquences nostalgiques censées représenter le Zebraman d'origine à travers des documents audio-visuels abîmés par le temps. Si l'illusion fait mouche dans ces quelques exemples qui montrent une certaine fascination, sinon un véritable amour du cinéaste pour ces manga-live, le reste n'est cependant pas toujours du même niveau. Les effets-spéciaux sont comme à son habitude chez le cinéaste japonais, d'une crédibilité toute relative et leur conséquences plus amusantes (le mélange crustacés/humain reste intéressant) que réellement dramatiques. Volontairement ou pas, l’œuvre de Takashi Miike évoque quelques classiques de la science-fiction américaine avec en première ligne, le Ghostbusters de 1984 (l'ectoplasme de la séquence finale de Zebraman rappelle sensiblement le bibendum de celle du long-métrage d'Ivan Reitman) ou Men in Black de Barry Sonenfeld sorti en 1997. Reste que le film de Takashi Miike demeure dans sa maladresse et son évident manque de budget, une approche plutôt touchante même si le film aurait gagné d'être raccourci de quelques séquences...

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