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vendredi 10 janvier 2020

Villains de Robert Olsen et Dan Berk (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Auteurs de Body en 2015 et de The Stakelander l'année suivante, les scénaristes et réalisateurs Robert Olsen et Dan Berk revenaient en 2019 avec leur troisième long-métrage en commun. Le bien nommé Villains qui dans la bienveillance et la naïveté de son titre que l'on peut traduire chez nous sous celui de Méchants résume finalement assez bien le concept de ce huis-clos comico-horrifique qui sous ses dehors de redite dans le domaine du home invasion dont les codes sont inversés s'avère remarquablement interprété par son quatuor d'acteurs : Bill Skarsgård, Maika Monroe, Kyra Sedgwick et Jeffrey Donovan y font effectivement sensation. Les deux premiers forment un jeune couple plein d'enthousiasme (et le nez plein de poudre) qui après avoir braqué une petite épicerie de campagne prend la fuite à bord de leur voiture. Oui mais voilà, le véhicule de Mickey et de sa petite amie Jules tombe en panne dans un trou paumé des États-Unis d'Amérique. Un coin où le rêve américain peut parfois prendre une drôle d'allure. Comme le démontreront si fièrement George et Gloria, un couple dans la cinquantaine bien tassée vivant dans une très belle demeure dont la décoration laisse supposer que le temps s'y est arrêté au beau milieu des années soixante.

À grands renforts de bibelots, de mobilier rustique et d'un vieux tourne-disque qui dispense une vieillissante mais non moins anxiogène musique du fond des âges, Robert Olsen et Dan Berk installent donc une ambiance qui se veut immédiatement trouble. Face à ce touchant mais néanmoins criminel duo qu'interprètent avec fraîcheur Bill Skarsgård (qui interpréta tout récemment l'inquiétant Pennywise du diptyque Ça de Andy Muschietti en 2017 et 2019) et Maika Monroe, les réalisateurs leurs opposent une Kyra Sedgwick et un Jeffrey Donovan carrément flippants. De ces individus trop propres et polis sur eux pour être véritablement honnêtes. L'antithèse des consanguins de Wrong Turn pourtant reliés à ce même esprit de famille ou de couple et cette même folie qui régie leur existence.

Entre humour très, très noir et thriller domestique, Villains constitue l'une des meilleures alternatives à cette vague sans cesse grandissante de films d'épouvante opposant un nombre plus ou moins important d'individus à des familles de tarés, les premiers étant irrémédiablement attirés tels des aimants vers la demeure des seconds. Un foyer qui cache un lourd secret. Maîtrisant la bête de bout en bout, Robert Olsen et Dan Berk parviennent à maintenir un rythme relativement soutenu même si le scénario ne fait en réalité que tourner en rond. Quelques détails croustillants relèvent fort heureusement l'intérêt aux moments opportuns et ce qui n'a l'air au début qu'une petite comédie mâtinée d'une touche d'épouvante n'est rien moins qu'éprouvant à certaines occasions. Les deux réalisateurs se permettent même une petite pointe d'émotion lorsque le plus grand défit de Mickey se présente enfin à lui. Enfin débarrassé de son sinistre ''masque'' de Pennywise, Bill Skarsgård se révèle réellement épatant. Sa compagne à l'écran n'a pas cette même chance car même talentueuse, son personnage s'avère déjà plus classique à entreprendre. Restent enfin Kyra Sedgwick et Jeffrey Donovan qui incarnent ce couple de tarés à la mesure d'Everett McGill et Wendy Robie dans The People Under The Stairs de Wes Craven. Sinistres et parfaitement représentatifs d'un certain rejet du ''progressisme'', ces deux monstres parfois touchants marquent par le décalage qu'ils entretiennent par rapport au monde extérieur. Villains s'avère au final une excellente surprise...

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