Alors que l'on pourrait
croire que Father's day
d'Adam Brooks, Jeremy Gillespie, Matthew Kennedy, Steven Kostanski et
Conor Sweeney (tous planqués derrière le collectif Astron-6)
est la suite tardive de Mother's Day
réalisé
par Charles Kaufman (frère du co-fondateur de la Troma
Lloyd
Kaufman) en 1980, ces deux films n'entretiennent en fait aucun
rapport si ce n'est d'avoir été produits par la même société.
Histoire de vengeance, de tueur en série, de go-go dancer, de
relation incestueuse, d'Église, de sexe et de gore sont au programme
d'un film qui mérite sans doute autant sa place dans la liste des
longs-métrages estampillés Troma
Entertainment
que n'importe quel autre. Les réalisateurs ont beau s'y être mis à
cinq pour réaliser la chose (Adam Brooks, Jeremy Gillespie, Matthew
Kennedy, Steven Kostanski et Conor Sweeney s'étant chargés
également de l'écriture du scénario), rares auront été offertes
au spectateur les occasions d'assister à un spectacle aussi confus
et ce, malgré l'étroitesse de son écriture...
Si
l'on comprend assez rapidement que Father's day
tourne autour d'un tueur en série connu sous le nom de Fuckman (ça
ne s'invente pas), violeur et assassin, lequel est pris en chasse par
le héros de cette histoire prénommé Ahab, aidé à cette occasion
par sa sœur Chelsea, Twink et le père John Sullivan, l’œuvre du
collectif devient très rapidement incompréhensible. Car à force
de mélanger les séquences sans réelle cohérence, argumentées de
plus par des dialogues absolument stériles, le film de Astron-6
à l'air de se prendre au sérieux tout en étant tragiquement
grotesque. Vous me direz que vu qu'il s'agit d'une production Troma,
à quoi aurions-nous dû nous attendre ? Certainement pas à un
chef-d’œuvre du cinéma d'épouvante ou à un thriller de première
classe. Mais loin d'égaler les délires d'un Poultrygeist,
meilleur film de Lloyd Kaufman selon moi et plus proche du bâclé
Return to Return to Nuke 'Em Hight Vol.2
de ce même Lloyd Kaufman, Father's day ne
pourrait au pire gagner ses galons de film culte qu'à travers son
étrange construction et les diverses influences cinématographiques
qu'il traîne derrière lui...
Il
y a dans ce travail d'équipe, un parfum qui nous rappelle certaines
pellicules distribuées chez nous sous le sceau des cultissimes
productions Haxan
Films
(la daube germanique Violent Shit
de Andreas Schnaas). Une senteur rance, plus proche du navet que du
nanar. Pas assez drôle pour vouloir partager la bête autour de
plusieurs potes, d'une pizza et d'un plein container de ''roteuses'',
mais parfois suffisamment crade pour qu'entre les séquences qui
enchaînent les propos ineptes, le spectateur y puisse trouver son
comptant d'hémoglobine. Démarrant sous les meilleurs augures avec
une scène particulièrement dérangeante (le Fuckman découpant un
corps avant d'en dévorer une partie), ambiance sonore et éclairages
morbides à l'appui, le film s'inscrit tout d'abord dans l'esprit
Grindhouse
avant de perdre tout ou partie de ses ambitions. Entrecoupé de
séquences à haute teneur provocatrice dont les rapports incestueux
se terminant au plumard entre le héros et sa sœur ou le Fuckman
dévorer un pénis ne sont pas des moindres, Father's
day
n'en est pas moins souvent pathétique. Voire grotesque, ce qui dans
le cas présent n'est malheureusement pas un compliment...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire