Au milieu des années
quatre-vingt du siècle dernier naissent deux icônes trash de
l'écurie cinématographique américaine Troma Entertainment.
D'un côté, Toxic Avenger
et son super-héros issu de sa mutation à la suite d'une plongée
accidentelle dans un fût de produits radioactifs et de l'autre,
Class of Nuke 'Em High
et les étudiants d'une université, victimes directes d'un accident
survenu dans la centrale nucléaire de Tromaville. Au cœur des
préoccupations de leurs auteurs Michael Herz et Lloyd Kaufman, la
question du nucléaire et de ses répercussions sur l'environnement.
En réalité, un prétexte à des débordements visuels uniques en
leur genre, les deux hommes repoussant les limites du concept trash
qui fait tant honneur à leur société de production
cinématographique. Alors que la série de films Toxic
Avenger
connaît une évolution qui devrait bientôt voir prendre vie sous la
forme d'un remake ''hollywoodien'' (après trois séquelles étirant
ainsi jusqu'à aujourd'hui la franchise de 1985 à 2000),
Class of Nuke 'Em High
(sorti en France sous le titre Atomic College)
a connu des suites successives au nombre de deux ainsi que deux
longs-métrages en forme de reboot dont Return to
Return to Nuke 'em High Aka vol. 2
est le dernier en date. Contrairement au film original, le
réalisateur culte Lloyd Kaufman est désormais seul aux commandes.
En réalité, il l'est depuis le premier volet de ce nouveau diptyque
qui n'oublie pas les origines de la franchise et se vautre à son
tour dans l'humour le plus gras, le gore le plus craspec et coloré
ainsi que les effets-spéciaux parmi les moins dispendieux...
Menacée
d'être révélée par le directeur de l'université de tromaville,
la relation homosexuelle de Lauren et de Chrissy n'empêche pas les
deux héroïnes du volet précédent de s'impliquer à nouveau dans
cette nouvelle aventure mettant une fois encore en cause l'entreprise
de Tacos fabriqués à partir de boue radioactive Tromarganic
Foodstuffs.
Débutant comme un pastiche cradingue de Carrie
au bal du Diable de
Brian De Palma avec sa scène de douche où les menstruations de
Lauren se muent en un accouchement dignes des exactions gore de
Street Trash
de Jim Muro, l'un des derniers nés de Llyod Kaufman (dont on attend
avec un empressement mal dissimulé son Shakespeare's
Sh*tstorm
qui pour l'instant en est à l'état de post-production), Return
to Return to Nuke 'em High Aka vol. 2 dépasse
sans doute de très loin tout ce qu'avait proposé jusqu'à
maintenant le réalisateur, producteur et acteur qui dans le cas
présent, incarne également l'infâme Lee Harvey Herzkauf...
Llyod
Kaufman y incorpore tout ce que son imaginaire débridé est capable
d'engendrer. Si le gore est à la fête, le sexe s'y fait une place
encore plus importante que par le passé. Poitrines et minous s'y
exposent sans la moindre censure, certains membres de la communauté
masculine n'ayant aucun soucis avec l'impudicité de certains actes.
Le ventripotent Zac Amico s'exhibe lui-même sans honte, la verge
ornée d'un piercing, éructant des dialogues délirant comme tout
ceux qui s'adonnent aux festivités punk-trash-gore-sexuelles du
grand ordonnateur Lloyd Kaufman. Si les fans de la Troma
attendaient très certainement de pied ferme les nouvelles aventures
de Lauren et Chrissy, il n'est pas impossible que certains aient été
relativement déçus par le contenu. Car si dans une certaine mesure,
tout ce qu'ils sont venus chercher s'y trouve effectivement, le
réalisateur nous assène une succession de séquences dont le lien
n'a souvent ni queue ni tête. Le bordel inhérent aux productions
Troma
y trouve une quintessence à ce point exagérée qu'au final, Return
to Return to Nuke 'em High Aka vol. 2 s'avère
un brin ennuyeux. Impossible donc de rester accroché à cette
locomotive de l'absurde si ce ne sont quelques scènes qui rappellent
parfois ce qu'a pu produire de meilleur la Troma.
À titre d'exemple, la parodie du Silence des
Agneaux
lors de laquelle Lloyd Kaufman se met lui-même en scène dans un
ersatz de James « Buffalo Bill » Gumb incarné en 1991 par l'acteur
Ted Levine dans le chef-d’œuvre de Jonathan Demme...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire