Lors d'un déjeuner dans
son restaurant préféré où il convie son chauffeur Richard,
l'homme d'affaire Jean-Pierre Ménard lui confie qu'entre son épouse
Odile et lui leurs rapports sexuels se sont espacés pour n'être au
final plus qu'un ancien souvenir. Ayant les mêmes problèmes avec sa
petite amie Caroline, Richard semble avoir la solution à leur
problème commun : couper les vivres à leur compagne
respective. Dépensière, Odile vit mal cette situation, elle qui a
pour habitude de dépenser chaque jours de grandes sommes d'argent.
Accaparée par l'écriture de son premier roman, Caroline espérait
le soutien de Richard qui la menace de la virer de l'appartement où
il considère l’héberger elle, ainsi que ses deux enfants.Si dans
un premier temps les deux hommes finissent par obtenir de ce qu'ils
attendaient de leur conjointe, les rapports de couples vont très
rapidement se dégrader et personne n'en sortira indemne...
Second long-métrage de
la réalisatrice française Alexandra Leclère trois ans après Les
Soeurs Fâchées en
2003, l'auteur du Grand Partage
en 2015 et de Garde Alternée
en 2017 réalisait en 2007 Le Prix à Payer.
Une nouvelle fois encore une comédie autour d'un quatuor
d'excellents interprètes. Un comité restreint constitué de
Christian Clavier, Nathalie Bate, Gérard Lanvin et Géraldine
Pailhas à peine perturbé par quelques seconds rôles pour la
majeure partie anodins mais d'où surnagent les discrètes
prestations de Patrick Chesnais et Anaïs Demoustier qui incarnent
respectivement Grégoire, l'amant tardif d'Odile et Justine, la fille
du couple Ménard.
Le Prix à Payer est
une comédie grinçante sur le couple ainsi que la misère affective
et sexuelle qui l'étreint lorsque les années passent et que la
passion s'est envolée. Apparaissent alors l'indifférence, puis la
rancœur, et enfin la haine. Davantage axé sur le pouvoir de
l'argent qui entre les mains de ces messieurs semble être un moyen
de pression pour obtenir les faveurs de leurs dames que sur les
sentiments, le scénario écrit des mains mêmes de la réalisatrice
critique avec férocité et sinistres pensées les dégâts causés
par un trop grand nombre d'années de vie commune.
La
femme est ici asservie, non pas seulement par les désirs sexuels de
leur conjoint respectif mais enfermée dans un carcan de femme
d'intérieur, elle n'a d'autre objectif que d'obéir sans sourciller.
Enfin... il est peut-être exagéré d'évoquer ce terme puisque
précisément, et chacune à leur manière, Odile et Caroline vont
prendre le taureau par les cornes et se battre. Si Alexandra Leclère
n'avait pas elle-même mis en scène cet excellent quatuor adapté de
son propre scénario, sans doute Le Prix à Payer
aurait-il reçu davantage que les critiques subjectives que lui ont
asséné un certains nombres d'individus. Signé par un homme, le
long-métrage aurait sans doute été taxé de misogyne bien que le
trait soit souvent forcé. Rares sont les occasions de rire à gorge
déployée dans le cas qui nous intéresse ici. Et pourtant, la
réalisatrice s'en donne à cœur joie et offre à son public des
séquences qui auraient pu devenir anthologiques si elles n'avaient
pas pour habitude de prendre des atours parfois grossiers. Le
Prix à Payer
ou, comment l'argent remplace les sentiments. Une sympathique comédie
interprétée par d'excellents acteurs...
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