Autant, la firme Troma
Entertainment nous avait habitué
à ce que nos sphincters se relâchent à chacune de ses
interventions ou presque (The Toxic Avenger
en 1985, Terror Firmer
en 1999 ou encore Poultrygeist: Night of the
Chicken Dead
en 2006), autant, là, c'est la constipation qui nous guette. En
reprenant le flambeau en 1991 avec le plutôt réussi Class
of Nuke 'Em High Part II: Subhumanoid Meltdown,
le réalisateur américain Eric Louzil nous avait plutôt rassuré.
Richard W. Haines et surtout Michael Herz et Lloyd Kaufman qui tout
deux sont les grands pontes de la Troma, signèrent en 1986 l'une des
œuvres séminales et emblématiques de la firme avec le premier
volet de la franchise Class of Nuke 'Em High,
Sorti à l'époque sur nos écrans français, oui, oui, j'y étais,
et traduit sous le titre Atomic College,
les fans de gore fauché et de délires ''post-apocalyptico-punk''
avaient eu très largement de quoi se satisfaire. Pourtant, bien
après ce premier effort et avant que Lloyd Kaufman ne se réapproprie
la franchise en 2013 en signant l'excellent Return
to Nuke 'Em High Vol.1
(on attend toujours avec une immense impatience que le volume deux
sorte chez nous !!!), Eric Louzil allait commettre un Class
of Nuke 'Em High 3: The Good, the Bad and the Subhumanoid presque absolument
indigeste en 1994...
Le récit prend son envol tout juste après les événements du
second volet, lorsqu'un immense écureuil détruisit la centrale
électrique de Tromaville et fut lui-même anéanti grâce à un
gland piégé ! Alors que la quasi-totalité des
''sous-humains'' furent annihilés, Victoria, la seule survivante de
son espèce, survécu grâce à l'intervention de son petit ami Roger
qui lui procura un sérum qui lui sauva la vie. De leur union
naissent ainsi deux bébés sous-humains dont l'un va être kidnappé
par les professeurs Holt et Slag PhD afin d'être élevé dans la
haine tandis que l'autre le sera dans l'amour de son prochain. Alors
que Dick évolue au milieu des armes, bâtit pour se battre, Adlai se
passionne pour l'entomologie et s'avère très amoureux de Trish, sa
petite amie. Bien que sa mère soit morte en couche, son père Roger
est devenu depuis le maire de Tromaville. Mais alors que la paix
semble revenue autour de la nouvelle centrale électrique bâtie sur
les centres de l'ancienne détruite par l'écureuil géant, les
professeurs Holt et Slag PhD s'apprêtent à contre-attaquer. Dotés
chacun d'un pouvoir qui illumine leur bras droit d'une couleur bien
distincte (jaune pour Adlai, bleue pour Dick) et ignorant pourtant
l'existence respective d'un frère jumeau, les enfants Smith
ressentent chacun de leur côté l'existence de l'autre...
Pourtant
adapté d'un script signé du légendaire Lloyd Kaufman et de sept
autres scénaristes (!!!), Class of Nuke 'Em
High 3: The Good, the Bad and the Subhumanoid
(que
l'on traduira chez nous sous le titre Le bon, la
brute et le sous-humain
en référence au Bon, la Brute et le Truand
de Sergio Leone) est une immense déception. Si ce troisième
chapitre s'avère tout aussi démesurément débile que les deux
précédents, les scénaristes semblent avoir perdu de leur
inspiration et le résultat à l'écran se fait très rapidement
ressentir : dès lors, les seules séquences marquantes sont
celles qui reprennent des éléments du second volet sous la forme
d'un long, trop long flash-back. Ensuite, les dialogues sont pour
l'essentiel constitués d'uns monologue déroulé par le héros du
film Adlai, incarné à l'écran par l'acteur bodybuildé Brick
Bronsky qui à cette occasion endosse également les costumes de
Roger Smith, Dix et Baby Moishe. Concernant les effets-spéciaux,ils
sont d'une teneur égale à ceux des précédents volets : ça
sent le budget de misère ! Mais alors qu'auparavant ce déficit
artistique était résolu grâce à l'imagination de Lloyd Kaufman et
de ses acolytes, ce troisième volet est d'un point de vue
scénaristique d'une stérilité à toute épreuve. Le spectateur s'y
ennuiera comme jamais tout au long de l'histoire de la firme Troma.
C'en est triste à pleurer et il n'est pas rare que l'on ferme l’œil
durant la projection. Reste que le film demeure au dessus de bon
nombre de productions fauchées et que Class of
Nuke 'Em High 3: The Good
s'inscrit bien dans l'esprit Troma.
Depuis, fort heureusement, Lloyd Kaufman a repris les rennes de la
franchise et a signé en 2013 un retour aux sources plutôt
rassurant. En attendant la suite avec le bien nommé Return
to Nuke 'Em High Vol.2
qui chez nous n'est toujours pas disponible, lequel se fait
maintenant désirer depuis deux ans...
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