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vendredi 6 décembre 2019

Cette Femme-là de Guillaume Nicloux (2003) - ★★★★★★★★☆☆



Josiane Balasko dans un long-métrage signé Guillaume Nicloux ? Après Anémone, Jean-Pierre Darroussin, Thierry Lhermitte et avant Monica Bellucci, Guillaume Canet, Isabelle Huppert ou Gérard Depardieu pourquoi pas ? D'autant plus que l'actrice plus souvent habituée des comédies nous offre ici une interprétation à contre-emploi magistrale. Cette Femme-là est le deuxième volet d'une trilogie policière débutée par Guillaume Nicloux un an auparavant en 2002 avec Une Affaire Privée et conclue en 2007 avec La Clé. Difficile d'affirmer que Cette Femme-là est le meilleur d'entre tous, mais une chose est certaine : le cinquième film du réalisateur français, également auteur du scénario est de ces longs-métrages qui laissent une entaille profonde dans l'inconscient des spectateurs qui s'en référeront forcément chaque fois qu'ils seront par la suite confrontés à ce type de films. Cette Femme-là est un policier... un thriller du meilleur cru. Outre l'incarnation d'une Josiane Balasko absolument remarquable dans la peau d'une flic hantée par un drame personnel dont elle n'arrive pas à se soigner (le personnage de Michèle Varin qu'elle interprète porte le deuil en permanence), la mise en scène de Guillaume Nicloux est absolument remarquable...

Alambiqué et ''contaminé'' par le style si particulier de l'auteur de The End ou des Confins du Monde, Cette Femme-là est tantôt incommodant dans son approche relativement complexe, tantôt passionnant lorsque le spectateur subit les incessants cauchemars de son héroïne, faisant de l’œuvre de Guillaume Nicloux, un film à la limité de l'épouvante. Le long-métrage se doit d'être découvert sans que le spectateur ne se soit au préalable intéressé à la bande-annonce, au synopsis, ni au moindre commentaire ou la moindre critique. Il faut s'y plonger vierge de la moindre connaissance à son sujet pour que le flou qui entoure l'intrigue vous imprègne de sa chape de plomb. De son austérité, de son caractère dramatique mais aussi de l’ambiguïté que revêt l'extrême complexité de certains personnages ou certaines situations. S'apparentant parfois au fantastique à travers l'évocation du Diable ou plus loin lors de séquences dont on ne sait plus trop si elles reflètent la réalité ou l'imaginaire de l'héroïne, Guillaume Nicloux endosse le costume d'un transfuge. Celui du cinéma cher au génial David Lynch dont il s'inspire de certaines postures et certains décors pour nous offrir des tableaux macabres aussi beaux qu'anxiogènes...

Loin d'être ridicule, le réalisateur signe une œuvre parfaitement cohérente même si parfois l'on peut ressentir une certaine gêne lorsqu'il s'agit d'expliquer et de comprendre certains passages. C'est peut-être d'ailleurs ce qui différencie l’œuvre de l'américain de celle du français. En effet, contrairement à David Lynch, Guillaume Nicloux semble parfois perdre le contrôle des événements. Une hypothèse à mettre pourtant entre guillemets et un ''fait'' dont l'importance s'amenuise face à l'ampleur du spectacle auquel il nous est donné d'assister. Le scénario de Cette Femme-là, dont le récit est symbolisé par l'art du puzzle dont l'héroïne est une adepte, est un incroyable enchevêtrement de pistes, parfois abstraites, tantôt concrètes. Un thriller croisant le fer avec un pseudo-fantastique et des personnages dont l'approche les rend parfois aussi troublants que l'héroïne. Aux côtés de Josiane Balasko, on retrouve Eric Caravaca, Aurélien Recoing, Frédéric Pierrot, Pascal Bongard ou encore Pascal Demolon ici, dans un rôle digne du plus frappadingue des personnages évoluant dans la sphère ''lynchienne''. À noter l'apparition en forme de clin d’œil de Thierry Lhermitte qui rendosse pour une poignée de minutes le personnage de François Manéri qu'il incarnait l'année précédente dans Une Affaire Privée... En attendant, Cette Femme-là est un thriller terriblement prenant, énigmatique et oppressant. À découvrir absolument...

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