Plus de mille neuf-cent
articles et pas un seul consacré au premier Terminator.
J'ai honte ! Tellement honte. L'un des mes plus grands frissons,
répété à l'envie, sept jours d'affilées, dans le même petit
cinéma de quartier de Chelles, en Seine et Marne (seul Le
Retour des Morts-Vivants subira
le même sort). Le Cosmos, qui existe toujours même si depuis,
beaucoup de choses ont changé question décoration intérieure.
James Cameron, Linda Hamilton, Michael Biehn et Arnold
Schwarzenegger. Le carré gagnant. Action, science-fiction, et même,
oui, épouvante. Parce que j'ai encore le souvenir de cette machine
terrifiante et indestructible.Rien que ce plan lors duquel le T800
sort des flammes, se relève et paraît durant un court instant,
gigantesque. Ou un peu plus tard, lorsque dans le couloir qui mène à
l'intérieur de l'usine où il connaîtra ENFIN un destin funeste, on
le voit s'approcher tandis que Sarah Connor et Kyle Reese tentent de
fermer sur lui une lourde porte de métal. Qui ne s'est pas écrié
intérieurement ''Mais
fermez-la, cette bon dieu de porte !'' ?
Les
petits jeunes d'aujourd'hui ne peuvent absolument pas comprendre ce
que le public adolescent d'alors pu ressentir au moment de pénétrer
dans la salle de cinéma, curieux de découvrir le ''premier''
long-métrage de James Cameron sur grand écran (oui, euh, parce
qu'il faut que je vous dise, le papa du très mauvais Piranha
2 : Les Tueurs Volants l'a
désavoué). Ce préambule situé en 2029 dans une cité dévastée,
charnier à ciel ouvert où des milliers de crânes humains sont
pilés par de monstrueuses machines de guerre totalement autonomes.
Cette vision extrêmement sombre d'un futur incertain pour l'humanité
qu'une poignée de résistants cherche encore à sauver. Et puis, ce
générique tribal et guerrier composé par le chanteur et
compositeur américain Brad Fiedel, extraordinaire mise en bouche
d'une œuvre de science-fiction brutale et anxiogène qui se
déroulera alors en 1984, nos jours d'alors... L'histoire est on ne
peut plus simple. Venue du futur, une machine, le Terminator, arrive
au beau milieu des années quatre-vingt pour tuer Sarah Connor. Jeune
employée d'un fast-food, elle doit bientôt donner naissance au
futur chef de la résistance humaine qui en 2029 doit normalement
vaincre les machines créées à l'origine par l'intelligence
artificielle Skynet.
De l'année 2029, John Connor, le fils de Sarah, envoie l'un de ses
plus fidèles combattants en la personne de Kyle Reese afin de
protéger la jeune femme du Terminator dont l'unique objectif est de
la tuer.
L'une
des premières très grandes idées de ce premier Terminator
est d'opposer une machine quasi-indestructible à un homme dans tout
ce qu'il possède de force mais aussi de faiblesse. Michael Biehn
incarne un Kyle Reeze charismatique débarquant avec tout ce qui
caractérise son humanité (le Terminator est insensible à la
douleur. Lui pas !). James Cameron lui oppose un Arnold
Schwarzenegger physiquement impressionnant. Un Terminator au visage
anguleux, au regard froid et impénétrable (normal, il s'agit d'une
machine). Le combat semble inégal, perdu d'avance pour l'homme face
à la machine. Toute la prudence dont est contraint de faire preuve
Kyle Reeze (face à la machine mais également à la police), le
Terminator, lui, s'en tape. Impossible à détruire, il peut quand
bon lui semble, entrer dans un commissariat et y tuer la totalité
des policiers présents !
Un
combat perdu d'avance, surtout qu'entre en jeu Sarah Connor, qui sous
l'apparence du joli boulet dont il faut sauver la vie, celle-ci ne va
pas faciliter les choses à Kyle. Du moins, dans un premier temps. Et
dire que Michael Biehn et Arnold Schwarzenegger ont failli ne pas
faire partie de l'aventure, considérant l'histoire quelque peu
stupide...
Film
d'action effréné (on ne s'ennuie pas une seconde, ce qui ne sera
pas le cas de la suite, aïe, aïe, aïe!!!). Courses-poursuites en
voiture, à moto ou à bord d'un poids-lourd, le Terminator à la
faculté de s'adapter à tout type de situations (il est doté d'un
micro-processeur lui permettant d'analyser rapidement chaque scène
afin de l'appréhender au mieux). Doté d'un squelette entièrement
métallique, il est cependant recouvert de peau humaine. Ce qui lui
confère l'apparence d'un homme. Ce qui en terme d'effets-spéciaux
est plutôt économique. Concernant ces derniers, ils sont l’œuvre
de Roger George et Frank DeMarco de Fantasy II Film Effects, le
célèbre Stan Winston s'étant chargé de la modélisation du
Terminator après que Dick Smith ait refusé de participer au projet
sans oublier de conseiller à James Cameron de faire appel à celui
qui deviendra l'un des grands spécialistes des maquillages et des
effets spéciaux animatroniques. Pas de CGI (privilège qui sera par
contre réservé à la séquelle Terminator
2 : le Jugement
sept ans plus tard), mais quelques séquences à effets-spéciaux
sont demeurées inoubliables. Comme ces deux ou trois plongées dans
un 2029 nihiliste, avec ses machines gigantesques annihilant l'espèce
humaine. Et puis, il y a ces nombreux gunfight, absolument jouissifs.
À l'intérieur de la boite de nuit Technoir
(terme
relatif aux œuvres de science-fiction mêlée au film noir), dans le
commissariat (dans lequel on croise notamment la route de Paul
Winfield dans le rôle du lieutenant Ed Traxler, Earl Boen dans celui
du Docteur Peter Silberman ou encore Lance Henriksen (que l'on
reverra dans le film suivant de James Cameron, Aliens :
le Retour)
qui lui incarne le sergent Hal Vukovich, ou dans les rues de Los
Angeles. Mais si Sarah Connor/Linda Hamilton (qui sortait du tournage
des Démons
du Maïs
la même année avant de poursuivre une discrète carrière d'actrice
cinéma hors saga Terminator)
et Kyle Reeze/ Michael Biehn sont bien les vedettes du film, le
Terminator n'en est pour autant pas relégué au second plan.
De
sa forme initiale sous les traits d'Arnold Schwarzenegger jusqu'à
son apparence finale débarrassée de ses attributs organiques, le
Terminator est examiné sous toutes les coutures. Mais c'est ainsi
donc également que les effets-spéciaux montrent leurs limites. Si
l'effet faisait à peu près illusion à l'époque, la scène durant
laquelle le Terminator est face au miroir cache assez mal la
'''marionnette'' qui remplace l'acteur durant cette séquence
relativement sanglante où le cyborg s'arrache un œil. Ce qui
d'ailleurs s'avère dommage si l'on tient compte du fait qu'un peu
plus tard, le visage abîmé du Terminator est un maquillage beaucoup
plus convainquant directement appliqué sur le visage de l'acteur. On
notera vers la fin un effet en Stop
Motion,
lui, plutôt sympathique même si à l'époque, l'intégration de
personnages ou d'objets dans une image filmée à part était encore
perfectible.
Mais
plus que ces menus défauts, ce que l'on retient de ce premier
Terminator,
c'est son incroyable endurance. Impossible d'éprouver le moindre
sentiment d'ennui. Le couple Kyle/Sarah et la trop courte passion qui
les anime les rend absolument touchants. L'unité de temps très
courte choisie par James Cameron et un montage serré permet à
Terminator
d'aller directement droit au but. Chaque scène y est donc à sa
place. Film culte par excellence, c'est pourtant souvent sa première
séquelle qu'évoquent ceux qui vécurent cette première expérience
beaucoup plus tard que lors de sa sortie officielle au cinéma. C'est
pourtant bien ce Terminator
là, le seul, le vrai, qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa
vie...
Vu pour la première fois (et oui !) hier soir à la téloche... Je comprend qu'à l'époque cela a dû être marquant (comme Alien, entre autres) mais bon sang, qu'est-ce que ça a (inévitablement) vieilli désormais (les looks, les effets spéciaux...) ! J'ai préféré le 2 qui résiste un peu plus aux outrages du temps. Je ne suis pas allé au-delà.
RépondreSupprimer