The Dead
des frères Howard J. et Jonathan Ford sorti en 2010 était, dans le
genre « film
de zombies » encombré,
un exercice de style plutôt réussi. En déplaçant leur intrigue
jusqu'en Afrique de l'Ouest, les cinéastes apportaient un peu de
sang neuf à un thème tellement rebattu et grouillant de tant de
navets, qu'on avait fini par ne plus rien espérer de bon en la
matière... ou presque. Trois ans plus tard, voilà que les frangins
en remettent une couche, histoire de s'assurer que les giclées de
sang déversées du sol au plafond n'ont pas eu le temps de sécher.
Et pour Howard J. et Jonathan Ford, il fallait faire mieux, et
quelque peu différent, même si cela les a contraint de tourner dans
l'illégalité puisqu'ils n'ont pas obtenu les droits nécessaires
puisque le gouvernement indien leur a refusé l'autorisation de
tourner sur le territoire. Ce qui n'a bien entendu pas empêché les
deux frères de passer outre et d'installer leurs caméras au
Rajasthan, un état du nord-ouest de l'inde, ainsi que dans les
bidonvilles de Bombai, capitale de l'état indien du Maharashtra.
Dès
le départ, rien qu'à l'énoncer, c'est tout le parfum d'un immense
pays que l'on sent déjà titiller nos narines. L'espoir d'y voir
naître une invasion de zombies parcourant des ruelles aux senteurs
d'épices, l'oeil attiré par d'innombrables couleurs.
Pourtant,
l'illusion ne sera que de courte durée. Car si la fiancée du héros
incarné cette fois-ci par Joseph Burton (encore un ingénieur),
attend que son futur mari et père de leur enfant vienne la délivrer
du chaos qui règne en ville (je rappelle qu'une partie de l'intrigue
se déroule à Bombay), question décors, les frères Ford ne nous
permettent pas de contempler les merveilles d'un pays se partageant
entre plusieurs religions, et notamment l'Islam et l'hindouisme. Les
rues fourmillant d'une population extrêmement dense sont cadrées de
manière à ce que l'illusion nous donne l'impression que le désordre
y règne alors que la population ne fait que vaquer à ses
occupations. Principalement incarné par des amateurs, The
Dead 2: India
montre très vite ses limites et même si certains le préfèrent au
premier, cette suite se révèle décevante. Car en effet, malgré
son titre, cette séquelle ne fait que reprendre quasiment le même
schéma que le premier The Dead.
Un américain tente par tous les moyens de ses rendre d'un point A à
un point B. Mais n'est-ce pas d'ailleurs, le point commun de tout
film du genre ? La survie en milieu hostile ? L'enjeu pour
Nicholas Burton étant ici de retrouver sa fiancée Ishani Sharma
(l'actrice Meenu Mishra) à Bombay, la jeune femme étant recluse
dans la maison de ses parents. Sa mère est gravement malade depuis
qu'une femme l'a mordue et son père refuse de la laisser partir avec
un américain. A cinq-cent kilomètres de là, Nicholas qui travaille
dans un champ d'éoliennes reçoit un inquiétant coup de téléphone
d'Ishani. Sans réfléchir, l'ingénieur plaque tout et décide de
traverser un territoire lui-même envahi de zombies pour retrouver
celle qu'il aime. C'est lors de ce road movie plus sanglant que ne
l'était le premier film, qu'il fera notamment la connaissance de
Javed, un orphelin qui accepte de lui venir en aide en le guidant à
travers le désert.
La
déception ici, vient du fait que Howard J. et Jonathan Ford aient
choisi de tourner une grande partie de leur film dans le Désert du
Thar, qui d'un point de vue esthétique, ne bouleversera
malheureusement pas ceux qui ont déjà découvert The
Dead
au préalable. En effet, à part les quelques habitations croisées
en chemin, le héros et le gamin qui l'accompagne passeront le plus
clair de leur temps à traverser des terres arides visuellement trop
communes avec celles filmées trois ans auparavant pour que le
spectateur puisse s'en contenter. Pourtant, des efforts ont été
effectués sur cette seconde mouture. Les meurtres y sont
sensiblement plus sanglants et quelques séquences valent tout de
même le détour. Le retour du héros à Bombay donne lieu à
quelques passages sordides dans les ruelles des bidonvilles ainsi
qu'une conclusion des plus pessimiste. The Dead
2: India convainc
difficilement. Et même si avant de le découvrir on imaginait ce
qu'aurait pu donner une longue lignée de films parcourant à chaque
épisode une terre différente, cette séquelle ne se révèle au final
pas assez différente pour que le principe finisse par ne plus être
aussi motivant qu'à l'origine du concept... Dommage...
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