Encore un film de
zombies. Encore ? Pas tout à fait. Car Bienvenue à
Zombieland ressemble
davantage à un road-movie « avec
des zombies dedans »
qu'à un véritable film du genre qui pullulent sur les écrans au
point d'y générer plus de navets que de vrais bons films. Je ne
sais pas si la faute revient au génial Manuel de
Survie à l'apocalypse Zombie
de Christopher Landon, mais celui de Ruben Fleischer, qui est sorti
voilà maintenant dix ans tout rond m'est apparu parfois (mais pas toujours) comme assez fade.
Plutôt bien fichu, bourré d'humour et de séquences gore
réjouissantes, certes, mais au final, beaucoup moins revigorant que
la merveille signée six ans plus tard par le fils de Michael
« Charles
Ingalls » Landon.
Le cinéaste choisit le parti-pris de donner à la voix off de son
principal personnage, une part très importante des dialogues. C'est
un choix, que l'on peut apprécier ou non. Mais si Columbus, incarné
par Jesse Eisenberg, est attachant, cette façon permanente qu'à son
personnage, comme celui interprété par Woody Harrelson, de
cabotiner peut à la fin, se révéler épuisante.
Le
principe finissant pourtant par faire son petit bout de chemin dans la tête
du spectateur (qui a comme solution de rechange de quitter la salle),
Bienvenue à Zombieland est
de ces petites bandes comico-horrifique très réussies, qui ne se
prend visiblement pas la tête avec un quelconque scénario puisqu'à
part la rencontre des deux hommes avec un duo féminin interprété par Emma Stone
et Abigail Breslin, le principe est simple. Allez d'un point A, à un
point B, tout en parcourant des terres hostiles peuplées de
macchabées particulièrement vigoureux puisque capables d'être
aussi vifs que leurs victimes.
Woody
Harrelson est savoureux en redneck totalement « addict »
de
Twinkies,
des génoises fourrée à la crème créées au États-Unis dans les
années trente du siècle dernier. A la recherche de ces sucreries
pour lesquelles il est prêt à prendre tous les risques, c'est au
volant de sa voiture et accompagné du jeune Columbus que dans la
peau de Tallahassee lui et son nouveau compagnon vont croiser la
route de Wichita et Little Rock. Deux gamines plutôt malines qui a
deux reprises vont leur voler le véhicule et leur arsenal de fusils,
pistolets et mitraillettes jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin à
s'en faire des amies qu'ils accepteront d'emmener jusqu'au par
d'attraction Pacific
Playland
où, paraît-il, on ne trouve nulle présence de zombies...
Ce
que l'on ne trouve pas non plus dans Bienvenue à
Zombieland,
c'est également la moindre trace, ou presque, d'êtres humains
encore vivants. Le seul que le quatuor découvre en chemin, c'est
l'acteur Bill Murray qui dans son propre rôle « accueille »
dans
sa très luxueuse demeure, Tallahassee, Columbus, Wichita et Little
Rock. L’œuvre de Ruben Fleischer contient un certain nombre de
références. Tout d'abord cinématographique puisque l'on découvre
notamment dans l'une des rues d'un Los Angeles abandonnée, l'affiche
du film 2012 de Roland Emmerich dans lequel jouait déjà la même
année Woody Harrelson. Quant à ce même Woody Harrelson, on
l'entend jouer un air bien connu des cinéphiles, Dueling
Banjos qui
n'est autre qu'un air déjà entendu dans l'excellent survival
Délivrance
que
réalisa le cinéaste John Boorman trente-sept ans plus tôt. Le
caméo du génial Bill Murray est également l'occasion pour Columbus de faire
découvrir dans la salle de cinéma privée de la star, l'un des
classiques de sa filmographie, Ghostbusters.
Sanglant
(les effets gore sont généreux et convaincants), souvent drôle, mais aussi parfois ennuyeux (certaines séquences auraient mérité d'être raccourcies)
Bienvenue à Zombieland
n'est peut-être pas le long-métrage du siècle, ni même le film de
zombie des années 2000 (Manuel de Survie à
l'apocalypse Zombie
lui est, je trouve, infiniment supérieur), mais il réussit le pari
de mêler l'horreur à une forme de spectacle qui prend son essence
dans les parcs d'attraction. Un train-fantômes à ciel ouvert...
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