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samedi 8 décembre 2018

Je suis un No Man's Land de Thierry Jousse (2010)) - ★★★★★★☆☆☆☆



Philippe Katerine jouant dans un O.F.N.I, étonnant ! Non ? Pas vraiment en fait. Aussi atypique sur grand écran qu'en musique lorsqu'il se met lui-même en scène (Peau de Cochon) ou que d'autres s'en chargent (Hibou de Ramzy Bédia) comme en témoigne en 2011 ce film signé de Thierry Jousse, Je suis un No Man's Land dont il s'agit actuellement de la seconde réalisation après Les Invisibles en 2005. Peu productif, le cinéaste a cependant le don de nous faire voyager dans des paysages sonores et visuels différents. Entre mélancolie, nostalgie, comédie et poésie, Je suis un No Man's Land est un retour à la nature, dans un coin de France paisible où vivent les parents de Philippe. Ceux-là mêmes qu'il n'a pas revu depuis cinq ans. Depuis surtout, que le succès est au rendez-vous pour ce chanteur accaparé par sa carrière qui un soir reçoit dans sa loge, une groupie très étrange qui l'invite à venir chez elle. En fait, une ancienne camarade de lycée que Philippe a bien entendu, oublié. Un verre d'alcool et le voilà flippant, s'échappant, courant dans la forêt, tombant sur un cheval, marchant longuement jusqu'à se retrouver là où il vivait étant enfant. Il y tombe nez à nez avec un couple de vieux qui ne sont autre que ses parents. Le lendemain matin, après avoir dormi dans sa chambre d'enfant, Philippe est réveillé par sa mère, inquiet à l'idée de manquer le car pour l'école...

On aurait pu croire Philippe Katerine à l'origine du script et pourtant, c'est bien Thierry Jousse en compagnie de Jérôme Larcher et Camille Taboulay qui en est l'auteur. Une histoire un peu folle parcourue de jolis instants de vie. Émouvant comme les retrouvailles d'un gamin qui a peut-être grandit trop vite tout en gardant son âme d'enfant. Lentement, mais sûrement, Je suis un No Man's Land diffuse son parfum de nostalgie et de regrets. Ceux qui mettent notre héros face aux remords de n'avoir pas été là alors que sa mère se mourrait d'une grave maladie. Mais alors qu'il ne lui reste que très peu de temps, comment rapprocher un Philippe maladroit deson père, méfiant. Une distance toute paysanne, bourrue, entre le géniteur et sa progéniture.

Philippe, le chanteur, fait l'école buissonnière. Quitte pour un temps le show-business et les paillettes pour un retour à la réalité. Celle des odeurs de foin, du monde paysan. Un décalage pas toujours évident à assumer. Surtout pas auprès de Patrick Vidal, son ancien guitariste qu'il a laissé choir, un jour, sur le bas-côté de la route tandis que lui, partait conquérir le public. Un ancien copain avec lequel il entretient désormais des rapports houleux. Et puis, il y a cette drôle de fée qui débarque la nuit au beau milieu d'une forêt tandis que Philippe fait l'amour à un arbre. C'est là que l'ornithologue apprend au chanteur qu'il est dendrophile. Car oui, philippe aime les arbres. Il les caresse, et les pénètre comme on fait l'amour à celui ou celle que l'on aime. Faut-il pour autant y voir une vision pervertie de l'amour ? Non. Surtout pas chez Philippe Katerine auquel on donne le bon Dieu sans confession. Lui qui ici se révèle comme à son habitude, d'un naturel déconcertant. Naïf et mal préparé à tout ce qui est nouveau. Un chanteur pas vraiment comme les autres. Ici, on parle évidemment de l'acteur, du chanteur, et du personnage qu'il incarne bien entendu.

A ses côtés, la toujours décalée Julie Depardieu dans le rôle de Sylvie, l'ornithologue. Judith Chemla est Chloé, cette inconditionnelle du chanteur un peu flippante. Patrick, l'ancien pote de Philippe est quant à lui incarné par Jean-Michel Portal. Quant aux parents du héros, ils sont respectivement interprétés par Aurore Clément, et le toujours approximatif Jackie Berroyer. Je suis un No Man's Land ne ressemble à rien de commun si ce n'est à l'univers propre à Philippe Katerine. On pourra le comparer, toutes proportions gardées, à Michel Gondry, Quentin Dupieux, ou même Ramzy Bédia et son Hibou pour son côté décalé et parfois naïf. Un long-métrage qui siéra aux rêveurs de tous poils amateurs d'Objets Filmiques Non Identifiés auquel le film de Thierry Jousse appartient indéniablement. Les autres, pas ou peu préparés, risquent malheureusement de faire la grimace...

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