
Premier
long-métrage d’Élisabeth Rappeneau, sœur du réalisateur
Jean-Paul Rappeneau, Fréquence Meurtre
est le résultat d'un scénario que la réalisatrice a écrit en
compagnie de Jacques Audiard d'après le roman de l'écrivain
américain Stuart M. Kaminsky, When
the Dark Man Calls sorti
en 1983. Un premier essai dans le domaine du thriller assez
pathétique dans son déroulement. Partant d'un postulat somme toute
intéressant faisant évoluer son principal personnage dans le milieu
de la radio, le long-métrage d’Élisabeth Rappeneau souffre de
longueurs trop fréquentes et de trop rares séquences réellement
prenantes pour que Fréquence Meurtre puisse
être aussi digne qu'un Mort un Dimanche de Pluie
réalisé par Joël Santoni sorti deux ans auparavant. Les deux films
cultivent une même approche, mêlant thriller et épouvante. Mais
alors que l’œuvre de Joël Santoni avait su digérer les deux
genres pour n'en faire plus qu'un et livrer l'un des plus grands
polars français des années quatre-vingt (et même de toutes les
époques), Élisabeth Rappeneau manque le coche. Et ce ne sont
certainement pas les quelques visuels chocs (les parents de Jeanne
enfant découverts dans leur chambre, baignant dans leur propre sang)
qui inverseront la donne.
Belle
à mourir, Catherine Deneuve incarne une psychiatre dont l'un des
principaux intérêts est de demeurer d'une fragilité peu commune
avec les héroïnes américaines. A fleur de peau, capable de verser
dans le registre de la peur viscérale, l'actrice est notamment
accompagnée à l'écran par André Dussolier dans le rôle de Frank,
Martin Lamotte dans celui de Simon Lieberman, ou encore le très
regretté Étienne Chicot (disparu le 7 août dernier à Paris),
lequel interprétait déjà le personnage de Christian dans Mort
un Dimanche de Pluie.
Si Fréquence Meurtre n'est
pas totalement raté, il laisse une désagréable impression
d'inachevé. Non pas dans sa conclusion, mais dans la caractérisation
de ses personnages que le manque de profondeur suffisante laisse les
spectateurs indifférents. Comme dans tout bon film du genre, on
s'attend à ce que le coupable fasse partie de l'entourage. C'est
donc avec une certaine indifférence que l'on accueillera la
conclusion quelque peu grotesque (il faut entendre le harceleur
s'exprimer avec la même voix que celle entendue à la radio)
éclairant l'intrigue lors d'un climax
final assez tristement tourné. Reste la beauté de la Star et un
casting étonnant. Un premier long-métrage pas vraiment concluant...
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