Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 23 octobre 2018

Le Doudou de Julien Hervé et Philippe Mechelen (2018) - ★★★★★★☆☆☆☆




Laurent Baffie perdait ses Clés de Bagnole quinze ans plus tôt pour finalement les retrouver dans l'une des poches de son pantalon. Aidé par des dizaines de potes dont ses complices Daniel Russo et Pascal Sellem, cet humoriste au caractère bien trempé et à l'incroyable répartie avait accouché d'un long-métrage étonnant, inhabituel, à mille lieues de l'habituelle soupe que le cinéma français nous sert depuis une bonne vingtaine d'années. En 2018, Julien Hervé et Philippe Mechelen, qui auprès de Lionel Dutemple et Benjamin Morgaine écrivirent pour les Guignols de l'Info sur Canal + durant un « quinquennat » prennent à leur tour le chemin du grand écran pour signer un film à deux dont le scénario rappelle sensiblement l’œuvre de Laurent Baffie. Pourtant, Lionel Dutemple et Benjamin Morgaine revoient leur casting à la baisse car à part ses deux principaux interprètes et quelques invités de passage, Le Doudou convoque beaucoup moins d'artistes à la fête. De plus, ça n'est pas parce que les ces deux là ont tout comme Benoît Delépine et Gustave Kervern fait leurs armes sur la quatrième chaîne de télé française que leur film aura la prétention d'être un OFNI de la trempe d'un Avida, d'un Grand Soir ou d'un Saint Amour. Le Doudou est, dans l'ensemble, plutôt classique. Même s'il réserve quelques idées délirantes au rayon desquelles David Salles (Denis, Babysitting) incarne un vigile particulièrement gratiné, le film du duo déroule une intrigue relativement simple quoique émaillée de quelques séquences plutôt amusantes.

Le Doudou tente très modestement d'installer une complicité entre deux individus n'ayant au départ aucune raison de sympathiser ou de se côtoyer (l'un est responsable de la voirie de Poissy tandis que le second n'y est qu'un petit employé à l'aéroport). Si Michel Barré (Kad Merad) et Sofiane (Malik Bentalha) vont partager une poignée d'heures ensemble, c'est parce que le premier a perdu le doudou de sa gamine et que l'autre espère toucher cent-cinquante euros une fois l'objet retrouvé. Afin d'étoffer quelque peu le scénario qu'ils ont eux-mêmes écrit à quatre mains, les deux cinéastes ont inclus une sous-intrigue inintéressante tournant autour du personnage incarné par Malik Bentalha, lequel s'est fait plaquer par sa compagne Léa, qui elle, est interprétée par l'actrice Lou Chauvin. C'est vrai, on se fiche un peu (et même beaucoup, à dire vrai) de leur rupture et de la navrante tentative de Sofiane de récupérer son ex-petite amie. Malik Bentalha est sans doute très amusant lorsqu'il monte sur scène et il appréciable d'assister à sa répartie lorsqu'il participe au désopilant jeu télévisé Burger Quiz, mais dès qu'il s'agit pour lui d'exprimer diverses émotions, c'est à ce moment très précis que l'acteur-humoriste montre ses limites : on n'y croit pas un seul instant, le visage de Malik Bentalha demeurant figé comme l'un des mannequins de cire du Musée Grévin justement cité dans le film. Kad Merad, sans être exceptionnel, assure le minimum syndical comme dans la majeure partie des longs-métrages qu'il interprète.

Le Doudou tient surtout la route et évite de tomber dans le fossé grâce à quelques savoureux décalages humoristiques. Entre un David Salles en mode « vigile amoureux de son (sa) chien(ne) », un Mahdi Alaoui en agent de sécurité costaud mais pas très malin, un Guy Marchand en vieillard faussement sénile amateur de sites pornos, et un Elie Sémoun dont le personnage du père Gouthard ne dépareillerait sans doute pas avec ceux qu'il a créé pour sa série des Petites Annonces d'Élie. Si Julien Hervé et Philippe Mechelen ont de la suite dans les idées, il va cependant leur falloir étoffer quelque peu leurs idées s'ils veulent pouvoir définitivement se démarquer de la concurrence. Le Doudou n'est pas l'ultime alternative entre le cinéma français humoristique plan-plan ayant tendance à se généraliser depuis quelques années et celui beaucoup plus barré du duo Benoît Delépine et Gustave Kervern, ou mieux, d'un Quentin Dupieux, mais de minuscules idées permettent de passer un moment relativement sympathique d'autant plus que, il ne faut pas se le cacher, il arrive que l'on rigole devant certaines scènes...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...