1996. cette année là ne voit débarquer sur les écrans de cinéma
qu'un seul long-métrage inspiré de l’œuvre de Stephen King. Ou
pour être plus exact, de Richard Bachman, le pseudonyme qu'itilise
l'écrivain lorsqu'il s'agit d'aborder des récits beaucoup plus
sombres et pessimistes. Comme le fan aura pu le constater durant la
longue carrière de Stephen King, il n'est pas rare que le romancier
s'inspire de son propre vécu pour amorcer l'écriture d'un ouvrage.
Avec Thinner, c'est donc à travers sa propre expérience
auprès d'un médecin généraliste qui lui conseille de perdre du
poids que Stephen King perçoit le potentiel d'une histoire tournant
autour d'un avocat un brin suffisant, qui après avoir causé la mort
d'une vieille gitane, est victime d'un sort jeté par le père de la
victime. Un vieillard âgé de cent-six ans qui lance une malédiction
sur diverses personnes ayant conduit à la relaxe de l'avocat lors du
procès. Au cinéma, cela donne chez nous La Peau sur les Os.
Partant d'un court roman assez efficace, le cinéaste américain Tom
Holland, réalisateur de Frigth Night en 1985, Child's
Play en 1988, et pour la télévision de The Langoliers
en 1995, signe un long-métrage dans la moyenne de ce que semblent
être capables de fournir la majorités des réalisateurs avides de
contribuer aux adaptations des romans et des nouvelles du maître de
l'épouvante.
Soit, ni un chef-d’œuvre, ni un nanar, avec toujours, cette
esthétique lisse et désagréable à l’œil, typique des téléfilms
ou des séries télé. Sauf qu'ici, nous sommes bien devant un
long-métrage cinématographique qui n'a connu sur le territoire
américain qu'un succès modéré en ne rapportant que 15 millions de
dollars au box-office pour un budget initial de 14. Pourtant,
Thinner n'est pas l'atroce navet auquel le peu de
succès pourrait laisser croire. Non. Et même si le spectateur est
renvoyé à la préhistoire en matière d'effets-spéciaux de
maquillage, le film de Tom Holland se révèle parfois divertissant,
la galère pratiquement insoluble dans laquelle est plongé le héros
Billy Halleck étant parfois amusante. En tout cas, beaucoup plus
qu'elle n'est terrifiante puisqu'au final, Thinner est
tout sauf effrayant. D'un sujet passionnant (imaginez, un personnage
obèse qui à la suite d'une malédiction va perdre du poids au point
de mettre sa vie en danger), Tom Holland réalise une œuvre pourtant
majoritairement décevante, surtout au regard des quelques pépites
qu'il a réalisées jusque là.
Une série B, sans plus. Mais loin d'être péjoratif, le terme ici
prend un sens qui ne le met pourtant pas en valeur. Comme écrit plus
haut, Thinner est souvent très laid, et tient
finalement plus sur l'aspect secondaire de son intrigue que sur
l'éventuelle déchéance physique de son héros (incarné à l'écran
par l'acteur Robert John Burke). Car marié à Heidi (Lucinda
Jenney), plus il s'enlaidit, et plus Billy développe un état de
paranoïa dû à un soupçon d’adultère de la part de son épouse
dont le cinéaste laisse le soin au spectateur d'évaluer la
réalité. Et ce, même si certains détails semblent corroborer ce
fait. Thinner est également l'occasion d'une critique
sociale mettant en avant le sort accordé aux gens du voyage et
certaines pratiques occultes qui peuvent éventuellement leur
être prêtées. Tom Holland, lequel a écrit lui-même le scénario
en compagnie de Michael McDowell, d'après le roman de Stephen King,
donc, a opté pour une fin très légèrement moins radicale que dans
le roman. Au final, Thinner se regarde comme un petit
film sans réelle envergure dont la seule qualité sera sans doute de
pousser ceux qui ne connaissent pas le roman original à le
découvrir. A noter la présence de l'actrice Kari Wuhrer et de
Michael Constantine (maquillé pour l'occasion) dans les deux
principaux rôles de gitans...
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