Entre les murs d'un
immense manoir réputé pour être hanté, quatre personnes se
réunissent afin de démontrer l'existence réelle ou non de
phénomènes surnaturels. Conviés par l'anthropologue (et non
anthropologiste comme le précise de manière erronée la version
française) John Markway, le propriétaire de la demeure, Luke
Sanderson (le sceptique du groupe), Theodora, l'extralucide, et
Eleanor Lance, une jeune femme fragile fuyant sa condition, se
retrouvent donc ainsi enfermés pour un séjour qui s'avérera
particulièrement effrayant puisque dès la première nuit,
d''étranges événements vont se produire au Castel.
Neil (Eleonor) et Theo (Theodora) vont passer la nuit dans la même
chambre, effrayées par des bruits étranges qui se répéteront
durant tout le séjour. Murmures, rires et cris d'enfants, coups
frappés contre certains murs de l'édifice... les deux jeunes femmes
vont être les témoins de la présence d'une force obscure et
terrifiante. Le professeur Markway tente d'établir la réalité des
événements tandis que Luke Sanderson reste froid aux témoignages
apportés par les deux jeunes femmes. Devant l'effroi de Neil, le
professeur lui conseille de quitter les lieux. Mais la jeune femme
refuse, convaincue qu'elle doit rester au manoir...
La Maison du Diable
(à ne pas confondre avec Amityville, la Maison
du Diable
réalisé en 1979 par le cinéaste Stuart Rosenberg) de Robert Wise
est un authentique chef-d’œuvre. L'un des plus grands films
d'épouvante situant son action dans un immense manoir réputé
hanté. Tourné à la fin de l'année 1962, c'est l'impressionnant
manoir de Ettington Hall à Aldermlinster en Angleterre qui sert de
décor à l'un des films de maisons hantées les plus inquiétants.
Malgré son âge, et l'idée saugrenue d'en faire un remake (plutôt
navrant) trente-six ans plus tard (Hantise
de Jan de Bont), The Hanting
(titre original) n'a pas perdu de sa force et conserve tout ce qui
faisait déjà à l'époque, le sel de son histoire. Car plutôt que
de résumer son œuvre à un groupe explorant les dédales
labyrinthiques d'une demeure comptant sans doute plus d'une centaine
de pièces, Robert Wise a l'idée ingénieuse de caractériser au
maximum son personnage principal merveilleusement incarné par
l'actrice américaine originaire du Michigan, Julie Harris (À
l'est d'Éden d'Elia
Kazan, Le Voyage des
Damnés
de Stuart Rosenberg, ou encore La
Part des Ténèbres de
George A. Romero). Une jeune femme que l'on découvrira assez
rapidement fragile, apte à capter les phénomènes paranormaux se
manifestant dans le manoir. On y apprend notamment que la jeune femme
a perdu onze années de son existence à veiller sa mère malade.
Fuyant sa sœur (qui l'abrite mais la sermonne en permanence en
l’accusant de la mort de leur mère), et son existence, au volant du
véhicule de cette dernière, Neil rappelle à ce moment très précis
l'héroïne du chef-d’œuvre Psychose
du britannique Alfred Hitchcock qui elle-même fuyait, mais pour d'autres
raisons.
Le manoir de Ettington Hall est le lieu idéal pour tourner un
long-métrage sur ce sujet. Des gargouilles effrayantes par dizaines,
des pièces immenses aux plafonds gigantesques permettant au cinéaste
des cadrage spectaculaires. Le noir et blanc renforce la lumière
dont les ombres projetées contre les différents éléments du décor
s’intègrent parfaitement au sentiment d'angoisse qui se dégage
des lieux.L'ambiance sonore demeurant au moins aussi importante que
le visuel, Robert Wise ne ménage pas ses effets, surtout lorsque la
nuit tombe et que des coups sourds viennent pleuvoir contre les murs
du manoir et vriller les tympans de ses héroïnes. Un simple mur se
transforme en visage démoniaque. Des sculptures apparemment anodines
semblent parfois prendre vie. Et même si cela n'est pas toujours
très clairement établi, il arrive que le spectateur lui-même
ressente d'étranges sensations. Plus que l'éventuelle existence de
fantômes, c'est surtout la lente dégradation mentale de l'héroïne
qui marque les esprits, devenant peu à peu l'objet de forces
obscures. Rien n'est pourtant moins certain que cela lorsque Neil
marmonne intérieurement et inlassablement son désir de demeurer au
manoir. A tel point que l'on se demande si tout n'est finalement pas
que folie extraite de son esprit malade. Si ce n'étaient ces coups
frappés contre les murs chaque nuit...
Face à Neil, Robert Wise lui oppose le personnage
de Theo, incarnée par Claire Bloom. L'extralucide un brin sadique.
Puis Luke Sanderson Russ Tamblyn), le propriétaire sceptique, qui
durant une très grande partie du film semble totalement détaché
des événements, préférant le bon mot à la recherche de la
vérité. Enfin, le professeur Markway (Richard Johnson),
l'anthropologue, l'organisateur de cet événement, lequel temporise
et rassure la jeune et naïve Neil. On n'oubliera pas non plus
Valentina Dyall et Rosalie Crutchley, qui à eux deux campent les
Dudley, le sinistre couple de valets. Bien que l'impressionnante
demeure nous fasse croire à un gros travail de préparation en terme
de décors et d'effets, La Maison du
Diable fait preuve en réalité
d'une grande sobriété. Robert Wise préfère mettre ses billes et
son talents dans la mise en scène et dans l'interprétation de ses
actrices et acteurs. A aucun moment le moindre ectoplasme ne fait son
apparition. Tout juste apercevrons-nous les effets de leur présence
(porte se refermant toutes seules, et surtout, l'une d'entre elles se
gondolant sous la force de l'esprit que se cache derrière elle).
Perclus de scènes marquantes (le visage diabolique se dessinant
sur l'un des murs de la chambre de Neil) et par le jeu exceptionnel
de ses interprètes, l'oeuvre de Robert Wise est un classique. A
voir, et à revoir...
Salut,
RépondreSupprimerJe ne m’attendais pas à trouver le film « La Maison du diable » sur ton blog. Je l’ai regardé il y a longtemps et je dois dire qu’il m’a marqué.
Rebonjour, un film que j'ai revu récemment avec grand plaisir. Le plus marquant pour moi, ce sont les coups sourds et l'image qui se déforme. C'est vraiment effrayant. Il faut aussi lire le roman de Shirley Jackson dont est adapté le film. Bonne journée.
RépondreSupprimerMerci pour ce film
RépondreSupprimerComment je pourrais le télécharger ?