C'est sans aucun point de
comparaison que j'ai découvert l'adaptation cinématographique
américaine du Shōnen (manga constitué de jeunes personnages qui
dans leur grande majorité sont masculins) Desu Nōto écrit
par Tsugumi Ōba et dessiné par Takeshi Obata, tout deux originaires
du Japon. Fort de son succès, le manga fut ensuite adapté sous la
forme d'un anime constitué de trente-sept épisodes réalisés par
le cinéaste japonais Tetsurō Araki en 2006. Puis viennent ensuite
trois films live (longs-métrages en prises de vue réelle), tous
tournés au Japon entre 2006 et 2008. près d'une décennie plus
tard, les États-Unis s'emparent du scénario tournant autour d'un
étudiant surdoué, Light Yagami (lequel est directement repris du
manga original), lequel trouve un cahier intitulé 'Death Note'
et dont ce nouveau propriétaire est à ce moment très précis, loin
d'imaginer le pouvoir qu'il recèle. Dans cette nouvelle version
cette fois-ci réalisée par le cinéaste américain Adam Wingard
(You're Next,
Blair Witch),
le héros, s'il conserve le même prénom, change par contre de nom.
Terminé le japonisant Yagami. Désormais, le héros de ces sombres
aventures se nomme Light Turner. Bien que son visage soit
parfaitement impossible à identifier, c'est pourtant bien l'acteur
Willem Dafoe qui incarne Ryuk, une créature extra-dimensionnelle qui
survit grâce à la mort des humains. Accompagnant sur sa route le
fameux Death Note,
sur lequel le propriétaire est en mesure de noter le nom de ceux
qu'il désire voir mourir, Ryuk est un Shinigami,
qui au Japon sont des dieux psychopompe dont la principale faculté
est de guider l'âme des morts.
D'un
point de vue strictement anecdotique, la créature en question qui
physiquement semble mélanger le Radu
molasar de
La Forteresse Noire
de Michael Mann aux piquants d'un hérisson (!!!), est doublée chez
nous par l'acteur, musicien et doubleur français Emmanul Karsen qui
n'est autre que la voix français du charismatique Daryl Dixon de la
série The Walking Dead.
On peut comprendre lorsque l'on connaît l’œuvre originale que
cette version américaine n'aie pas les faveurs des amateurs du manga
ou de ses différentes adaptations live, cependant, lorsque l'on n'a
aucun point d'attache auquel se raccorder, difficile d'être aussi
saignant envers cette version américaine qui pourtant, semble être
formatée.
Death Note
n'est peut-être rien d'autre qu'un film pour adolescents dont les
enjeux paraissent très vite puérils. Un combat entre le Bien et le
Mal dont les contours finissent par être délicats à définir. Tout
commence pourtant sous des augures plutôt positifs. Un lycée vérolé
par la présence de petites frappes ne s'en prenant évidemment
qu'aux plus faibles, et la découverte par un adolescent (dont le
cliché de la mère morte et du père policier apparaît redondant)
d'un cahier renfermant un pouvoir dont aimeraient se saisir tous ceux
qui un jour ont été victime d'humiliations par de plus forts
qu'eux. D'où quelques sympathiques meurtres, plutôt gratinés en
terme de gore (la décapitation d'un camarade de lycée est
relativement jouissive). Esthétiquement, le film est dans l'air du
temps. Bien qu'étant très en dessous de l'excellente adaptation
d'un autre manga live tel que le Ghost In The Shell de
Rupert Sanders, on pourra apprécier le
'revival' sentant
bon les années quatre-vingt,k avec ses tubes de néon, et sa
bande-son très marquée par cette décennie et composée par Atticus
et Leopold Ross. A part cela, on pourra également adouber l'ambiance
plutôt dark de l'ensemble mais malgré tout, le film finit par
tomber comme un soufflet et ce, bien avant le générique de fin. Nul
n'est besoin d'avoir lu le manga original ou vu ses différentes
adaptations au Japon pour deviner que la version proposée par Adam
Wingard leur infiniment inférieure. Encore un projet de remake
inutile...
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