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jeudi 16 août 2018

Castle Freak de Stuart Gordon (1995) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



L'un des points communs qui réunissent bon nombre de la vingtaine de longs-métrages réalisés par le cinéaste américain Stuart Gordon demeure la faiblesse de leur mise en scène. Si Re-Animator reste encore aujourd'hui comme l'un des monuments du gore, l'auteur de From Beyond, de Fortress et de Dagon signait en 1995 l'un de ses projets les plus faibles. Certains fans peu objectifs vous diront pourtant le contraire mais Castle Freak est une œuvre plutôt laide, à l'esthétique un peu trop surannée et à la direction d'acteurs inacceptable de la part d'un auteur qui réemployait là, le couple fétiche de ses deux premiers longs-métrages. Alors que Stuart Gordon est dans le bureau du producteur, scénariste et réalisateur américain Charles Band, il aperçoit une affiche intitulée Castle Freak sur laquelle est imprimée une créature proche du Quasimodo de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Charles Band lui offre l'occasion de s'emparer du sujet tournant autour d'un château et d'un monstre qui y rôde. C'est ainsi donc que naît le huitième long-métrage de Stuart Gordon, un projet financé à hauteur de 500 000 dollars. Et l'on sent bien que le budget est étriqué.

Stuart Gordon étant en partie célèbre pour avoir adapté plusieurs récits écrits par le romancier fantastique américain H. P. Lovecraft, malgré les origines du script de Castle Freak, ce dernier semble avoir été également inspiré par un ouvrage du célèbre écrivain intitulé The Outisder. L’œuvre originale que son auteur considérait comme la plus proche de son idole Edgar Allan Poe exploite l'histoire d'un personnage vivant seule et désirant faire la connaissance de ses semblables. Un individu comparable au monstre croisé dans les galeries souterraines du château des Reilly que forme le mythique couple cinématographique Jeffrey Combs et Barbara Crampton dans la peau respective de John et de Susan. Lesquels sont accompagnés pour l'occasion de l'actrice Jessica Dollarhide dont la carrière d'actrice ne se présenta que sous la forme d'une poignée de longs-métrages.

Dès le début, Castle Freak sent le film fauché. Une vieille demeure de style italien (le cadre de l'intrigue est censé se dérouler en Italie) sert de décor à une œuvre qui au final et au regard de la filmographie de son auteur demeure l'un de ses plus faibles projets. Stuart Gordon exploite assez mal ses personnages. Bien qu'il tente à plusieurs occasions d'exploiter sa créature à la manière du Fantôme de l'Opéra ou d'une créature proche de celle créée par un certain Docteur Frankenstein, Giorgio, le monstre en question passe le plus clair de son temps recouvert d'un drap cachant son horrible silhouette. Il manque au film de Stuart Gordon une certaine dimension. Difficile en effet d'éprouver la moindre émotion devant cette créature cachée aux yeux de tous à cause de sa grande laideur. Outre l'aspect horrifique, Stuart Gordon convoque le fantastique en évoquant avec aussi peu de style et de talent que certains cinéastes italiens de l'époque, l'hypothèse selon laquelle il y aurait une relation entre la mort d'un enfant de cinq ans enterré dans les sous-sols du château et celle du propre fils des Reilly décédé dans de tragiques circonstances. Là encore, Stuart Gordon loup le coche lorsqu'il entreprend de créer une sous-intrigue tournant autour de la tragédie vécue par le couple qui, non content d'avoir perdu un enfant, ont eu le malheur de voir leur fille perdre la vue après un accident de voiture provoqué par John alors qu'il était ivre au volant.

Le film tente désespérément de concilier l'épouvante, le fantastique et le drame mais sans jamais vraiment y parvenir. L'humour y est généralement absent et l'exploitation de la cécité du personnage incarné par Jessica Dollarhide y est peu probante. A dire vrai, nous n'aurions pas été étonnés d'apprendre que Castle Freak aurait été réalisé par l'italien Lamberto Bava. C'est dire si le film est mauvais. Fort heureusement, Stuart Gordon allait se ressaisir à l'aube des années 2000 avec une autre adaptation de H. P. Lovecraft plutôt réussie, Dagon, suivie de près par une excellente trilogie évoquée très récemment en ces pages...

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