Comme promis, je vous
propose un article (pas tout à fait) entièrement consacré à la
lycanthropie. Aux Loups-garous. A ces grosses bêtes à poils qui
lors des nuits de pleine Lune hurlent et dévorent ceux qui ont le
malheur de croiser leur route. Le premier long-métrage dont
j'aimerais parler est Le Loup-garou de Londres. L'un
des meilleurs dans sa catégorie et sans aucun doute, l'un des plus
célèbres également. Réalisé par le cinéaste américain John
Landis, réalisateur éclectique, auteur de The Blues Brothers,
Un Fauteuil pour Deux, Série Noire pour une Nuit
Blanche ou encore Cheeseburger Film Sandwich.
Si An
American Werewolf in London
est si réputé, c'est avant tout parce qu'il eut l'insigne honneur
de présenter ce qui allait demeurer jusqu'à présent, comme la plus
belle transformation d'un homme en loup-garou. Un travail
remarquable que l'on doit à l'un des plus grands spécialistes en
matière d'effets-spéciaux de maquillage, le new-yorkais Rick Baker.
Une scène de quelques minutes seulement mais qui fait définitivement
partie de la légende. Une épreuve physique que le spectateur pourra
tout autant que la victime de cette malédiction, ressentir dans sa
propre chair. Mains, pieds, torse, oreilles, visages, le corps tout
entier de l'acteur David Naughton sera recouvert de latex pour les
besoins de cette impressionnante transformation. L'ouvrage de Rick
Baker marquera tellement les esprits qu'il recevra l'Oscar des
meilleurs maquillages en 1982 ainsi qu'un prix similaire à
l''Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur la
même année. Anecdote intéressante : c'est en découvrant le
film et la fameuse scène de transformation que le chanteur pop
Michael Jackson eut l'idée d'engager John Landis à la réalisation
de son clip Thriller.
On ne sera d'ailleurs pas étonnés d'apprendre que le maquilleur
participa lui-même à la conception des nombreux maquillages
parsemant ce clip vidéo anthologique.
Outre
l'excellent casting, Le Loup-garou de Londres
propose
une intrigue simple, ponctuée de moments horrifiques très marquants
(le passage dans les landes ou celui situé dans le métro londonien)
à d'autres davantage versés dans l'humour. A ce titre, le film peut
se targuer d'accumuler des ruptures de ton étonnants et dont l'un
des points culminants demeure lorsqu'àprès avoir massacré six
personnes au hasard sous sa forme monstrueuse, David fuit le zoo où
il s'est réveillé entièrement nu. On passe donc de l'angoisse au
rire et ce, grâce à la mise en scène intelligente de John Landis
qui ne sacrifie jamais un courant au profit d'un autre. Malgré la
différence séparant ces deux genres, il demeure une certaine
homogénéité dans la succession de scènes. Outre la
transformation, il demeure un autre effet redoutablement efficace se
situant dans le personnage incarné par l'acteur Griffin Dunne ( le
galérien noctambule de After Hours de
Martin Scorsese, c'est lui), lequel, zombifié après avoir perdu la
vie au début du film, erre tel un mort-vivant se décomposant à
mesure que son personnage apparaît à l'écran. Le
Loup-garou de Londres
est une excellente réussie qui malgré ses trente-sept ans n'accuse
pas son âge. Tout au plus pourrons-nous lui reprocher un manque de
rythme lors du passage un 'poil'
trop long se déroulant au chevet de David mais à part cela, le film
de John Landis est parmi les deux ou trois meilleurs films de
loups-garous de toute l'histoire du cinéma fantastique. A découvrir
donc pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore. A noter qu'une
suite infâme fut réalisée longtemps après par le cinéaste
britannique Anthony Waller. Une production
franco-britannico-américano-néerlando-luxembourgoise, rien que
cela, ce qui n'empêcha pas Le
Loup-garou de Paris
d'être incroyablement mauvais. A croire que les loups-garous
n'étaient pas encore en mesure de s'adapter au climat parisien... ❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Wolfen
quant à lui est un long-métrage un peu à part dans la filmographie
consacrée à la lycanthropie puisque davantage que des loups-garous,
le récit tourne autour d'une bande de loups s'attaquant aux
habitants de New-York, de jour, comme de nuit. À la différence du
mythique individu se transformant en animal lors des nuits de pleine
Lune, le film propose une relecture laissant supposer que l'on est
face à un ou plusieurs individus atteints d'une malédiction proche
de celle du Loup-garou de Londres ou
de Hurlements.
Si dans la forme, Wolfen mêle
policier, horreur et fantastique, dans le fond, il s'agit surtout
pour le cinéaste Michael Wadleigh de dresser le portrait d'une
Amérique colonisée par l'homme blanc. Une terre appartenant
autrefois aux amérindiens, lesquels sont désormais symbolisés à
travers les créatures qui hantent la ville et vengent
l'extermination de leur ancêtres par le sang. Celui de l'homme
blanc. L'acte d'expropriation est ici matérialisé à travers des
immeubles effondrés, détruits pour qu'y surgisse à la place, de
nouveaux ensembles au profit de l'unique homme blanc. Les indiens
d'Amérique ayant été déchus de leur biens n'ont plus désormais
que leurs coutumes et l'alcool auxquels se raccrocher. Ridiculisé,
l'homme blanc génère finalement à lui seul les soupçons tournant
autour de l'identité du ou des tueurs. Dewey Wilson (l'acteur Albert
Finney) enquête auprès de de la psychologue Rebecca Neff (Diane
Venora) sur une série de meurtres dont furent les premières
victimes un promoteur immobilier et son épouse. Entre
rationalisation des événements et coutumes indiennes ancestrales,
Wolfen
hésite jusqu'au bout à livrer les clés du mystère. Filmé à la
première personne, l'agresseur qui devient par la même occasion
invisible aux yeux du spectateur est hypothétiquement décrit comme
un loup lors de l'autopsie de l'une des victimes sur laquelle ont été
retrouvés des poils. Adapté du roman de Whitley Strieber, The
Wolfen,
le film de Michael Wadleigh est une intéressante parabole sur le
sort accordé aux indiens d'Amérique mais n'oublie pas d'y injecter
dans son intrigue, une bonne dose de séquences horrifiques
particulièrement convaincantes.
En
effet, les scènes gore ne manquent pas, entre membres arrachés et
décapitations. En grande partie tourné dans des lieux sinistrés de
la ville de New York, une partie de celle-ci a de plus été fermée
au public durant le tournage lorsque pour les besoins de l'intrigue,
plusieurs loups y ont été lâchés. Parfois mystique, souvent
angoissant, jamais ennuyeux, Wolfen
livre un message d'humanité sur l'identité et le déracinement. Un
classique du genre à redécouvrir d'urgence...❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Pour
terminer, on passe à tout à fait autre chose avec Serial
Lover
du cinéaste français James Huth. Rien qu'à l’énoncé du titre,
on se doute déjà du contenu de ce qui se révèle être une comédie
à la tête de laquelle on retrouve l'humoriste et actrice Michèle
Laroque. Entourée d'une belle brochette d'acteurs français, elle
incarne le rôle de Claire Doste, Directrice des Editions
Dangereuses, un peu triste à l'idée de fêter ses trente-cinq ans
alors qu'elle n'a pas encore choisi celui de ses ex amants qui
partagera sa vie. C'est pour quoi un soir, la jeune femme invite à
dîner Charles, Chichi, Hakim et Sacha, les anciens amants en
question parmi lesquels se trouve sûrement le futur homme de sa vie.
Mais alors que la soirée a débuté depuis un moment, l'un des
convives meurt, tué accidentellement par Claire dans la cuisine.
Après avoir caché le corps dans le réfrigérateur, Claire doit non
seulement composer avec les trois autres mais doit se montrer
méfiante car les inspecteurs Cellier et Helgen fouillent au même
moment tous les appartements de l'immeuble à la recherche de deux
cambrioleurs...
Serial Lover laisse
une très étrange impression. Entre le sentiment de s'être fait
arnaquer et celui d'avoir passé un moment totalement déjanté en
compagnie d'une horde de seconds rôles sympathique, le spectateur a
le choix de classer le film James Huth dans le registre du nanar ou
de la comédie macabre assumant sa 'Zéditude'.
Décors typiques des années quatre-vingt à base de néons et de
meubles façon 'Ikea'
et comportements étranges de la part de certains interprètes, nul
doute que l'on est en présence d'un Objet Filmique Non Identifié.
Si la première partie est poussive et donne envie de fuir une œuvre
que l'on aura un peu trop tôt fait de considérer comme une
niaiserie mal scénarisée, mal dirigée, mais aussi, mal interprétée
et lorsque les morts commencent à s'enchaîner et que Michèle
Laroque se doit d'assurer malgré la présence inattendue de dizaines
d'invités surprises et des très collants inspecteurs incarnés par
Albert Dupontel et Didier Bénureau, le film prend une tournure plus
sympathique. Au hasard, on retrouve les acteurs Michel Vuillermoz,
Zinedine Soualmen, Isabelle Nanty (totalement barrée), ou encore les
membres de la troupe des Robins
des Bois
au complet. Au final, une comédie très, très, très légère mais
qui met de bonne humeur. Toutefois, mieux vaut ne pas en abuser...❤❤❤❤❤💔💔💔💔💔
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