Alors que toutes les
employées d'une usine de textiles ont reçu en cadeau une blouse de
travail toute neuve, toutes SAUF Louise Ferrand, le patron de
l'entreprise profite de leur absence pour déménager l'intégralité
des machines durant la nuit. Abasourdies, Louise et ses collègues
doivent réagir au plus vite. Elles réunissent leur indemnités et
accumulent vingt-mille euros qu'elles décident d'employer afin de
faire tuer leur patron. C'est Louise qui s'y colle et la voilà
partie à la recherche de celui qui les débarrassera, elle et ses
compagnes d'infortune, de leur salopard de boss.
Louise tombe sur Michel
Pinchon. Un beau parleur qui possède en réalité aussi peu de
courage et de talent dans la profession qui intéresse Louise qu'il a
d'argent. Incapable d'orchestrer le meurtre d'un chien qui doit lui
rapporter vingt euros, le voilà prêt à tout pour empocher les
vingt-mille euros promis par Louise. Mais la tâche va se révéler
plutôt rude. Après avoir demandé à une amie en phase terminale
d'un cancer de tuer le dit patron d'après photo, la jeune femme
ayant lamentablement échoué en tuant une autre personne, Michel et
Louise font route ensemble, bien décidés à venir à bout de leur
objectif. Parce que Michel semble incompétent, Louise va l'assister
dans sa mission...
Derrière la réalisation
de Louise-Michel se cachent Gustave Kervern et Benoît
Delépine que l'on connait surtout pour les avoir découvert sur la
chaîne Canal Plus avec des émissions humoristiques tournant autour
de la Principauté fictive, Groland. Ils n'en sont donc pas à leur
premier coup d'essai en matière d'écriture (les deux hommes sont
également les auteurs du scénario) et furent déjà les auteurs de
plusieurs longs-métrages dont Aaltra, Avida,
et plus tard Mammuth avec Gérard Depardieu. Il ne faut
donc pas être devin pour comprendre que le contenu de Louise-Michel
sera à peu de chose près de même nature que les sketches
souvent corrosifs proposés par Canal Plus le samedi en première
partie de soirée. Le casting est long comme un rouleau de papier
toilette et l'on retrouve une partie de l'équipe de Groland dont les
deux cinéastes sont les parmi les plus fiers représentants. A leurs
côtés, on découvre Benoît Poelvoorde, Kafka, plus connu sous le
nom de Francis Kuntz, le dessinateur et caricaturiste Siné,
l'acteur-réalisateur-humoriste Albert Dupontel, le chanteur Philippe
Katerine et surtout Bouli Lanners et l'ancienne Deschiens Yolande
Moreau qui forment tous les deux un tandem bien particulier.
On retrouve une Yolande
fidèle à elle-même, jouant sur son physique particulier et un
Bouli Lanners toujours aussi épatant. Il y a de la mélancolie dans
ce film à l'humour noir irrésistible. Noir mais pas trash comme
peuvent l'être certains sketches Groland. Passée la minuscule
déception qui peut naître lorsque l'on comprend que le film n'irai
pas aussi loin qu'on aurait aimé, Louise6michel se révèle une
bonne surprise. Mêlant le social à la comédie noire, Louise-Michel
est un excellent défouloir, un exutoire aux maux de notre société.
Sous la forme d'un long-métrage, les duos (de cinéastes et
d'interprètes) parviennent à nous soulager de cette trop forte
pression qui nous donne envie de prendre les armes pour combattre
ceux d'en haut qui nous méprisent tant. Moins jusqu’au-boutiste
dans sa forme qu'une œuvre d'Albert Dupontel, Louise-Michel
demeure
pourtant une réussite...
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