Isle of the Dead
(parfois opportunément nommé Dead Island, renvoyant
ainsi le film à la série de jeux vidéos éponymes), on le sent
très vite, joue davantage dans la catégorie des purges
cinématographiques que dans le registre qui a accueilli en leur
temps, La Nuit des Morts-Vivants, Zombie
ou bien Le Retour des Morts-Vivants. Dès les premières
minutes, l’œuvre de Nick Lyon (déjà responsable du navrant Rise
of the Zombies trois ans auparavant en 2012) en rajoute une
couche en ouvrant son récit sur une incohérence de taille et qui, à
n'en point douter, fera date dans l'histoire du cinéma : alors
que tout commence par l'attaque d'une escouade (la section Alpha
à laquelle se référeront bientôt les (z)héros du film)
entièrement décimée par des cobayes victimes d'une expérience
menée par un savant cherchant à créer une nouvelle souche du virus
Ebola, le film nous emmène après cette introduction, dix ans plus
tard ! Quoi d'étrange, me direz-vous ? Et bien, si l'on
tient compte du fait que les soldats débarquant sur l'île où se
situe l'intrigue savent pertinemment que les membres de la section
Alpha mort dix ans plus tôt ont été décimé en l'espace d'une
heure seulement, on a du mal à comprendre pourquoi la nouvelle
section envoyée sur place ne l'est que si loin dans le temps. A
moins que l'île soit située sur Pluton, on n'a du mal à croire que
les autorités aient choisi d'attendre dix années pour envoyer une
équipe de secours !
Mais bon, cessons de
pouffer et passons à d'autres considérations. Tout d'abord, il est
clair que le jeu vidéo et le film dont le titre alternatif voudrait
nous faire croire qu'il ont un quelconque rapport, n'en ont pas,
justement. Quant aux macchabées, une fois encore, sont davantage des
infectés que des morts-vivants. D'où leur fâcheuse tendance à
sprinter devant l'arrivée de chair frâiche. Maniant les armes et
différents outils, les zombies de Nick Lyon semblent plus
intelligents que la moyenne, le summum demeurant dans le portrait
d'une infectée dont les cordes vocales ne semblent pas avoir été
affectées par le mal puisqu'elle s'exprime d'une voix admirablement
douce et clair. Grotesque !
Concernant le récit, il
tourne autour d'un secret militaire entourant un projet de création
de virus qui a mal tourné comme l'on peut s'en douter. Nick Lyon
n'étant pas George Romero, son Isle of the Dead fait
pâle figure au côté de l'excellent Day of the
Dead
du regretté professeur « es »
morts-vivants. Le savant fou de service crée même une version plus
féroce encore du virus qu'il injecte à des cobayes alors pourvus
d'une force démultipliée (une source d'inspiration qui remonte très
certainement au jeu vidéo Left 4 Dead),
allant jusqu'à s'en administrer lui-même une dose afin de survivre
aux morsures des infestés.
Long-métrage
éminemment bourrin, Isle of the Dead conviendra
tout à fait à celles et ceux qui ne veulent absolument pas se
prendre la tête et sont amateurs de films dénués de tout scénario.
L'affiche est à elle seule tout un programme et annonce la couleur :
des gros bras, quelques giclées de sang (numérique) pas très
frais, pas un brin de finesse et de sensualité (la seule interprète
féminine n'aguiche à aucun moment les spectateurs), une forêt
aussi dense qu'elle demeure peu crédible (on a la désagréable
impression que les personnages se baladent dans un jardin botanique)
et un complexe scientifique qui à davantage l'apparence d'une usine
pétrochimique. Un conseil : lorsque l'on ne parvient pas à se
hisser à la hauteur de ses ambitions, on laisse les morts
tranquilles et on change de métier. Pour amateurs de séries Z
uniquement...
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