Après les tueurs en
série, les fantômes, les extraterrestres et le Malin, John
Carpenter s'attaque en 1998 à l'un des plus vieux mythes du cinéma
fantastique. Le vampire. Et comme le dit si bien l'un des héros,
celui de John Carpenter ne ressemble pas à ceux que l'on a
l'habitude de rencontrer au cinéma. L'ail et les crucifix n'ont
aucun effet sur eux et ils ne se transforment pas en chauve. Le seul
moyen de s'en débarrasser définitivement est de leur planter un
pieu dans le cœur et de les exposer au soleil. L'effet est immédiat.
Les vampire prennent feu, explosent, dans une gerbe de flammes
impressionnante. Le célèbre chasseur de vampires Abraham Van
Helsing a laissé la place à des mercenaires dont la tête pensante
se nomme Jack Crow. Et Jack Crow, c'est l'acteur américain James
Wood qui, quinze ans après avoir interprété le rôle principal du
chef-d’œuvre de David Cronenberg Videodrome accepte
cette fois-ci de jouer dans un long-métrage réalisé par un autre
grand cinéaste spécialisé dans l'horreur et le fantastique. John
Carpenter's Vampires est le premier film de vampires de John
Carpenter. De fait, s'il reprend quelques éléments du vampire
traditionnel (crainte du soleil et pieu enfoncé dans le cœur), il
transpose le sujet dans le présent. Et pas dans ces villes que ses
précédents héros ont parcouru en long et en large mais dans un
décor désertique proche de ceux des westerns.
James Wood, l'excellent
James Wood, colle parfaitement au personnage de Jack Crow. Un
chasseur de vampires qui n'hésite pas à dépasser les bornes pour
parvenir à ses fins. L’Église en prend pour son grade. Un prêtre
meurt seulement après dix ou quinze minutes de métrage, quant au
second, il se prend régulièrement des gifles de la part de Crow.
C'est qu'il en va du sort de l'humanité toute entière même si le
cadre du récit ne dépasse par les frontières de quelques états.
Une fois ses hommes exterminés par Valek, un maître vampire à la
puissance redoutable, Crow doit reconstituer une équipe s'il veut
pouvoir le vaincre. Seul survivant avec Anthony Montoya d'un massacre
qui a fait de nombreuses victimes dont un certain nombre de
prostituées, Crow ne peut que compter que sur l'aide involontaire de
Katrina, jeune femme vampirisée par Valek qui bientôt,aura la
faculté de communiquer par transmission de pensées avec le vampire.
Un bon moyen selon Crow et Montoya de remonter la piste jusqu'à lui.
Le maître vampire recherche la Croix noire de Berziers. Une relique
qui lui permettra de s'exposer à la lumière sans craindre de
mourir. Une situation impensable pour le duo de chasseurs qui se
mettent alors en route pour retrouver Valek. Mais bientôt, ce
dernier est rejoint par une petite armée de maîtres vampires. La
bataille peut alors s'engager entre les créatures et ceux qui les
ont pris en chasse...
John Carpenter's Vampires a
bien failli ne jamais voir le jour. Lassé de tourner, John
Carpenter, à l'issu de son précédent film Escape
from L.A. a
bien failli abandonner le cinéma. Ce n'est que grâce à la
compagnie de production Largo
Entertainment
que le cinéaste change d'avis. John Carpenter lit le roman de John
Steakley
dont s'inspirera le film à venir, ainsi que les deux scénarios
proposés par Don
Jakoby et Dan Mazur
et retiendra le premier même s'il réécrira finalement lui-même
son propre scénario en prenant des éléments des deux déjà écrits
par les deux scénaristes. Lorsque le cinéaste pense à James Wood,
l'acteur saute sur l'occasion. C'est pour lui l'opportunité
d'interpréter un personnage bien différent de ses habitudes dans
une œuvre, elle aussi différente. A ses côtés, l'acteur Daniel
Baldwin, l'un des frères Baldwin qui comptent parmi eux William et
Alec. Une grande lignée d'acteurs, donc. A leurs côtés, l'actrice
Sheryl
Lee qui marqua les esprits de ceux qui la découvrirent dans
l'excellente série télévisée de David Lynch, Twin
Peaks
en 1990.
Le
résultat final de John
Carpenter's Vampires qui
chez nous a été sobrement retitré Vampires
est relativement plaisant. Un film fantastique mêlant action, gore
(en des proportions revues à la baisse en raison de la menace d'une
interdiction aux moins de 17 ans aux États-Unis), fusillades et jeu
d'acteur impeccable...
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