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jeudi 21 septembre 2017

800 Balas de Alex de la Iglesia (2002) - ★★★★★★★☆☆☆



Fort Bravo Texas Hollywood en Andalousie. C'est dans ces décors plantés en plein cœur du désert de Tabernas que furent tournées certaines scènes de plusieurs grands westerns-spaghetti parmi lesquels, Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone. Un village reconstitué dans lequel le cinéaste espagnol Alex de la Iglesia choisi également de planter ses caméras pour une œuvre qui plus qu'aucune autre, demeure incroyablement touchante. De part l'hommage de l'auteur du Crime Farpait ou du Jour de la Bête au western italiens. De la nostalgie qui en découle mais aussi du portrait de cet homme refusant d'abandonner tout ce auquel il a sacrifié son existence. Alex de la Iglesia s'amuse des codes du genre tout en rendant un témoignant de sa passion pour les cascadeurs, personnages centraux d'un récit qui n'oublie jamais de donner la part belle à une critique sociale féroce. Le dictât imposé par les puissants face à des tout petits qui pour se défendre auront recours à des méthodes radicales.

800 Balles est le titre de ce sixième long-métrage d'Alex de la Iglesia qui pour l'occasion quitte le confort citadin pour imposer son style dans des décors poussiéreux où plane l'ombre du grand acteur américain Clint Eastwood. Un acteur mais également un personnage, idole à laquelle se réfère sans cesse Julián Torralba, le grand-père de Carlos, petit-fils qu'il n'a jamais rencontré mais qui va littéralement bouleverser son existence. La sienne mais celle aussi de ses compagnons d'infortunes qui comme lui, continuent depuis des décennies à faire vivre ce petit village croupissant sous un soleil de plomb. La vie n'a pas épargné Julián. Surtout depuis la mort de son fils que Laura, sa fille, ne lui a jamais pardonné. Accusé à tort ou à raison d'en être responsable alors qu'ils tournaient ensemble une scène de poursuite à cheval il y a de nombreuses années, le cascadeur ne s'en est jamais remis. Alors, quand débarque Carlos, tout lui revient en mémoire. Et après des débuts difficiles entre l'homme et l'enfant, les voici qu'ils deviennent inséparables. C'est alors que Laura s'apprête à faire démolir le village afin d'y faire construire un projet qui devrait lui rapporter des millions de dollars. Face à cet ignoble imprévu, Julián et ses compagnons se joignent afin de résister à l'envahisseur...

Deux heures suffiront à hisser 800 Balles au rang de petit chef-d’œuvre. Après un démarrage difficile qui perd le spectateur dans un conglomérat de situations un peu désespérantes et surtout, peu amusantes en regard du passé de l'auteur de Muertos de Risa, 800 Balles tire tout ou partie de sa force dans le portrait très émouvant de ce vieil homme délaissé par sa famille qui retrouve l'amour filial auprès d'un petit-fils fasciné par celui qui affirme avoir doublé parmi les plus grands acteurs américains. De George C. Scott dans le film Patton de Franklin J. Schaffner à Clint Eastwood dans Et Pour quelques Dollars de Plus. Vérité, mensonge ou simple fantasme, il faudra pour cela patienter jusqu'à la fin pour connaître les tenants et les aboutissants de ce qui, cependant, reste mineur en comparaison des thèmes abordés par l'espagnol. Alex de la Iglesia traite ainsi effectivement ses personnages de cascadeurs comme des réfugiés que les autorités (police et armée) vont tenter par tous les moyens d'expulser. Les médias télévisés participant à la grande débâcle, chacun prend position devant son petit écran.
Amour, haine et trahison. Rires et pleurs. 800 Balles passe par tout un panel d'émotions qui se révèlent étonnantes. Film de guerre, westerns-spaghetti, drame, action, comédie, Alex de la Iglesia nous en donne pour notre argent. Son œuvre, malgré les sentiments mitigés qu'il suscite demeure une formidable réussite et prouve qu'en matière d'émotion, l'espagnol est capable d'accomplir de grandes choses. Lors du duel entre Cheyenne (l'acteur Angel de Andrès Lôpez) et Julián, lequel est interprété par l'acteur et réalisateur espagnol Sancho Gracia. A leurs côtés, on découvre une foule d'interprètes attachants parmi lesquels, le non négligeable Luis Castro dans le rôle de Carlos ainsi que deux des égéries du cinéaste espagnol, Terele Pávez et Carmen Maura.

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