De la fiction...
Quatre films relatent le cas du tueur en série ukrainien Andreï
Tchikatilo, lequel s'est rendu coupable de cinquante-deux meurtres
entre la fin des années soixante-dix et le début des années
quatre-vingt dix, et dont au moins trente ont été perpétrés sur
des enfants âgés de moins de dix-sept ans. Citizen
X est le premier à voir le jour.
Il s'agit à proprement parler d'un téléfilm américain suivant les
traces du plus prolifique tueur en série de la période soviétique,
remarquablement mis en scène par le cinéaste Chris Gerolmo et
admirablement interprété par Stephen Rea, Donald Sutherland, Max
von Sydow, et surtout Jeffrey DeMunn qui pour l'occasion endosse le
rôle du tueur. Mais plus encore que l'enquête en cours, le
réalisateur s'attarde sur l'un des points ayant rendu l'enquête de
l'inspecteur chargé de débusquer le tueur en série si difficile.
Régulièrement, le Lieutenant Viktor Burakov est amené à témoigner
de la progression de l'enquête devant une commission constituée du
chef du KGB pour la région de Rostov, le général Ivanof, du maire
Tatievski, et surtout du camarade Bondarchuk, responsable
idéologique de la cellule régionale du parti. C'est notamment avec
ce dernier que l'enquêteur aura maille à partir, même si Burakov
pourra compter sur le soutien de son supérieur hiérarchique, le
colonel Mikhail Fetisov.
Un
Bondarchuk interprété de manière fort inquiétante par l'acteur
britannique Joss Ackland. Un personnage rejetant l’hypothèse selon
laquelle le tueur pourrait être unique et donc, un serial killer.
Des habitudes toutes occidentales impossibles à concevoir durant le
régime soviétique. L'homme profite d'ailleurs du climat délétère
et de cette série de meurtres abominables dont font parfois les
frais de jeunes garçons pour que soit ouverte une véritable chasse
aux homosexuels. Des individus jugés à l'époque déviant et
auxquels le sort accordé était peu enviable : ceux-ci
risquaient effectivement leur déportation au goulag, certains
disparaissant sans laisser de traces ou étant purement et simplement
exécutés. Pendant que les rafles dans les milieux homosexuels se
multiplient, le nombre de morts lui aussi, grandit. Ce n'est que
grâce à l'intervention du colonel Mikhail Fetisov que Donald
Sutherland interprète avec beaucoup de cran que l'affaire prendra un
tournant décisif. Citizen X, du haut de son statut de téléfilm est
un dans son genre, un petit bijou qui remporta bon nombre de prix tel
celui du meilleur film et du meilleur second rôle masculin pour
Jeffrey DeMunn (effectivement excellent dans le rôle du fou
sanguinaire Andrei Chikatilo) aux CableACE awards en 1995, ce même
Jeffrey DeMunn remporta également un Emmy award pour son
interprétation tandis que le Festival International du film de
Catalogne permit au téléfilm de Chris Gerolmo de rafler la mise
avec pas moins de trois prix : Meilleur film, Meilleur
réalisateur et meilleur acteur pour Stephen Rea. Donald Sutherland
ne fut pas oublié puisqu'il repartit avec le Golden Globe du
meilleur second rôle l'année suivante. Enfin, le scénario de Chris
Gerolmo que le cinéaste adapta à partir du livre The
Killer Department de Robert Cullen, il
fut considéré comme la meilleure adaptation d'un ouvrage littéraire
à la Writers Guild of America...
… à la
réalité
Né le 16 octobre 1936 à Lablotchnoïe et mort
exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994, celui que
toute la presse surnommait « Le monstre
de Rostov » fut le pire tueur du
Régime Soviétique. On lui octroya 52 meurtres, la première de ses
victimes fut Elena Zakotnova, une jeune fille âgé de neuf ans
seulement. Andreï Tchikatilo attendra trois ans avant de commettre
son second meurtre. Le tueur avait pour habitude de violer ses
victimes (avant ou après leur mort), de les poignarder, de les
étrangler, et d'arracher parfois leur appareil génital (en l’occurrence, celui des victimes de sexe masculin) à pleine dents.
Après avoir perpétré 52 meurtres, Andreï Tchikatilo est
finalement arrêté le 20 novembre 1990 devant chez lui. Le procès
de l'anthropophage dont le cynisme est resté dans toutes les
mémoires s'ouvre le 14 avril 1992, soit un an et demi après son
arrestation. Il est condamné à mort le 15 octobre de la même année
puis est exécuté de façon sommaire un an et quatre mois plus
tard...
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