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jeudi 21 septembre 2017

Les tueurs qui inspirent le 7ème art : Andreï Tchikatilo - Citizen X de Chris Gerolmo (1995) - ★★★★★★★★☆☆







De la fiction...
Quatre films relatent le cas du tueur en série ukrainien Andreï Tchikatilo, lequel s'est rendu coupable de cinquante-deux meurtres entre la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt dix, et dont au moins trente ont été perpétrés sur des enfants âgés de moins de dix-sept ans. Citizen X est le premier à voir le jour. Il s'agit à proprement parler d'un téléfilm américain suivant les traces du plus prolifique tueur en série de la période soviétique, remarquablement mis en scène par le cinéaste Chris Gerolmo et admirablement interprété par Stephen Rea, Donald Sutherland, Max von Sydow, et surtout Jeffrey DeMunn qui pour l'occasion endosse le rôle du tueur. Mais plus encore que l'enquête en cours, le réalisateur s'attarde sur l'un des points ayant rendu l'enquête de l'inspecteur chargé de débusquer le tueur en série si difficile. Régulièrement, le Lieutenant Viktor Burakov est amené à témoigner de la progression de l'enquête devant une commission constituée du chef du KGB pour la région de Rostov, le général Ivanof, du maire Tatievski, et surtout du camarade Bondarchuk, responsable idéologique de la cellule régionale du parti. C'est notamment avec ce dernier que l'enquêteur aura maille à partir, même si Burakov pourra compter sur le soutien de son supérieur hiérarchique, le colonel Mikhail Fetisov.

Un Bondarchuk interprété de manière fort inquiétante par l'acteur britannique Joss Ackland. Un personnage rejetant l’hypothèse selon laquelle le tueur pourrait être unique et donc, un serial killer. Des habitudes toutes occidentales impossibles à concevoir durant le régime soviétique. L'homme profite d'ailleurs du climat délétère et de cette série de meurtres abominables dont font parfois les frais de jeunes garçons pour que soit ouverte une véritable chasse aux homosexuels. Des individus jugés à l'époque déviant et auxquels le sort accordé était peu enviable : ceux-ci risquaient effectivement leur déportation au goulag, certains disparaissant sans laisser de traces ou étant purement et simplement exécutés. Pendant que les rafles dans les milieux homosexuels se multiplient, le nombre de morts lui aussi, grandit. Ce n'est que grâce à l'intervention du colonel Mikhail Fetisov que Donald Sutherland interprète avec beaucoup de cran que l'affaire prendra un tournant décisif. Citizen X, du haut de son statut de téléfilm est un dans son genre, un petit bijou qui remporta bon nombre de prix tel celui du meilleur film et du meilleur second rôle masculin pour Jeffrey DeMunn (effectivement excellent dans le rôle du fou sanguinaire Andrei Chikatilo) aux CableACE awards en 1995, ce même Jeffrey DeMunn remporta également un Emmy award pour son interprétation tandis que le Festival International du film de Catalogne permit au téléfilm de Chris Gerolmo de rafler la mise avec pas moins de trois prix : Meilleur film, Meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Stephen Rea. Donald Sutherland ne fut pas oublié puisqu'il repartit avec le Golden Globe du meilleur second rôle l'année suivante. Enfin, le scénario de Chris Gerolmo que le cinéaste adapta à partir du livre The Killer Department de Robert Cullen, il fut considéré comme la meilleure adaptation d'un ouvrage littéraire à la Writers Guild of America...

… à la réalité
Né le 16 octobre 1936 à Lablotchnoïe et mort exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994, celui que toute la presse surnommait « Le monstre de Rostov » fut le pire tueur du Régime Soviétique. On lui octroya 52 meurtres, la première de ses victimes fut Elena Zakotnova, une jeune fille âgé de neuf ans seulement. Andreï Tchikatilo attendra trois ans avant de commettre son second meurtre. Le tueur avait pour habitude de violer ses victimes (avant ou après leur mort), de les poignarder, de les étrangler, et d'arracher parfois leur appareil génital (en l’occurrence, celui des victimes de sexe masculin) à pleine dents. Après avoir perpétré 52 meurtres, Andreï Tchikatilo est finalement arrêté le 20 novembre 1990 devant chez lui. Le procès de l'anthropophage dont le cynisme est resté dans toutes les mémoires s'ouvre le 14 avril 1992, soit un an et demi après son arrestation. Il est condamné à mort le 15 octobre de la même année puis est exécuté de façon sommaire un an et quatre mois plus tard...

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