Alors que Biri Beni Gözlüyor aka Turkish
Shining se prenait beaucoup trop au sérieux tout en
demeurant l'une des plus grosses daubes du septième art en général
et peut-être même de Turquie en particulier, Supermen Dönüyor
aka Turkish Superman transpire la bonne humeur tout en
préservant un certain respect pour le super-héros dont le film de
Kunt Tulgar s'inspire. Le bien nommé Superman. L'homme aux collants
bleus, aux chaussettes et au slip rouges, et à la poitrine ornée
d'un énorme S. En Turquie on ne s'embarrasse pas de la moindre
formalité administrative afin d'officialiser l'utilisation d'une
icône de la bande-dessinée américaine de l'univers DC. Non. On
préfère consacrer son temps à copier l’œuvre originale, quitte
à réinventer partiellement l'histoire de ce héros débarqué tout
jeune de la planète Krypton pour atterrir dans le jardin d'un couple
de turcs dont les traditions semblent fortement ancrées chez eux
puisque l'on découvre par exemple Tayfun (l'alter ego du Clark Kent
original) se signer en présence de ses parents, et notamment de son
père qui a une très importante révélation à lui faire. Peut-être
certains d'entre vous ne le savent pas encore, mais l'écrivain
français Frédéric Beigbeder, avant de se faire
connaître à travers plusieurs ouvrages littéraires a d'abord été
acteur. C'est lui qui en effet prête ses traits au héros de
Supermen Dönüyor...
Non,
évidemment, je déconne. Mais la ressemblance entre ce dernier et
l'acteur turc Tayfun Demir est comment dire, troublante. Affirmer que
chacun d'entre nous possède au moins un sosie de part le monde est
ici un euphémisme. Outre ce détail amusant, le film de Kunt Tulgar,
qui ne dépasse par les soixante-huit minutes (du moins, dans la
version que j'ai eu entre les mains) mêle l'humour à la
science-fiction. Le suspens (tout relatif), à l'action. Une bande de
méchants bonhommes dont le grand chef, ivre de pouvoir, veut
absolument mettre la main sur un cristal de kryptonite ainsi que sur
une formule écrite de la main de la jeune et jolie journaliste
travaillant aux côtés de Tayfun lorsque celui-ci n'est pas
contraint de revêtir le célèbre costume de Superman.
Réalisé
en 1979, Supermen
Dönüyor est
plutôt plaisant à regarder. Contrairement au catastrophique Biri
Beni Gözlüyor
dont j'ai gardé de mauvais souvenirs et une énorme migraine. Les
dialogues sont parfois savoureux et le long-métrage est à ranger
aux côtés d'illustres plagiat originaire de Turquie, tels Turkish
Star Wars ou
Turkish Star Trek
pour ne citer que les plus connus. Le son est foireux, comme l'image
d'ailleurs. Mais pour ne pas froisser le réalisateur de cette perle
ainsi que toute l'équipe technique, nous mettrons cela sur le compte
des années qui ont passées depuis sa sortie à la toute fin des
années soixante-dix. Comme cela est très souvent le cas dans ce
genre de productions, une fois de plus, son auteur s'est servi dans
l'immense listing des bandes originales de films américains à
succès pour nourrir son œuvre de quelques plages musicales plutôt
plaisantes. Faisant ainsi de Biri
Beni Gözlüyor,
une œuvre cinématographique interactive. Un quiz musical dans
lequel les plus attentifs reconnaîtront certainement quelques airs
issus de Goldfinger,
de Midnight Express
ou encore de la mythique série
Cosmos 1999.
Un mélange étonnant qui
bizarrement fonctionne assez bien. Concernant la mise en scène,
l'interprétation et les effets-spéciaux, on ne va pas se mentir. Le
résultat est comment dire... pitoyable. Mais on s'en fiche. Le
spectacle nanardesque est au rendez-vous et c'est tout ce qui compte.
Il ne faut cependant partir avec aucun a priori sur ce sous-genre
sinon l'addition risque d'être salée pour les non-initiés. Pour
les autres, c'est du pur bonheur...
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