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jeudi 21 septembre 2017

« Películas Para no Dormir » : La Habitación del Niño de Alex de la Iglesia (2006) - ★★★★★★★☆☆☆



La Habitación del Niño fait partie d'une série de six téléfilms diffusés à la télévision espagnole en 2006 dans le cadre de la collection « Películas para no dormir » que l'on peut littéralement traduire chez nous par « Films pour ne pas dormir ». En ce qui concerne celui réalisé par Alex de la Iglesia, on peut effectivement imaginer qu'un certain public peu habitué au genre épouvante ait eu quelques soucis durant leur sommeil après l'avoir regardé. Non pas que La Habitación del Niño soit un monument de l'horreur et de l'épouvante mais tout de même, le téléfilm de l'espagnol parvient à procurer quelques frissons du plus bel effet, et ce, en usant de procédés assez simples.

Simple, l'histoire l'est également très clairement. Un couple emménage dans une luxueuse demeure d'un très chic quartier de Barcelone. Juan et Sonia sont les parents d'un très joli bébé et pour pouvoir le surveiller la nuit sans avoir à se lever, ils installent dans sa chambre un écouteur afin de suivre ses activités nocturnes. Mais très vite, les sons qui sortent du récepteur qu'ils ont installé dans leur chambre se révèlent inquiétants. Alors qu'ils entendent l'enfant rire, le souffle d'un homme se fait lui aussi entendre à travers l’émetteur. Se précipitant dans la chambre de leur fils, Juan ne constate cependant rien d'anormal. Après quelques nuits agitées, il décide d'acheter un appareil de vidéo surveillance. Désormais, le système à infra-rouge permet aux parents de voir ce qu'il se passe dans la chambre de leur fils à travers un écran vidéo silencieux. Malheureusement, ce que Juan y découvre le terrifie. Cette fois-ci c'est certain : un homme erre la nuit dans la chambre de son enfant. Se précipitant dans celle-ci armé d'un couteau, il est très vite rejoint par Sonia qui, découvrant leur fils dans les bras de son époux tenant une arme, prend peur et décide dès le lendemain de partir s'installer avec leur bébé chez sa mère. Malgré les suppliques de Juan qui demande à Sonia de changer d'avis, le voici désormais seul, contraint d'affronter lui-même celui qui rôde chaque nuit dans leur magnifique demeure...

Malgré ses allures de téléfilm ne dépassant pas les quatre-vingt minutes (obligeant ainsi Alex de la Iglesia à entrer directement dans le vif du sujet), La Habitación del Niño instaure un climat de suspicion et de peur assez convaincants. En usant de jump scare, l'espagnol s'assure un certain nombre de sursauts de la part des spectateurs. Mais ce qui convainc davantage encore, c'est l'emploi des divers appareils de surveillance. Des parasites émis par l'écouteur jusqu'à ceux produits par la caméra de surveillance. Des bribes d'images renvoyant sur ce que l'on pourrait envisager comme une dimension parallèle à travers laquelle un visiteur malveillant a choisi de sévir. A l'aide d'un montage nerveux permettant de camoufler des mouvements manquant de symétrie (entre le décor environnant et celui que retransmet la caméra lorsque le personnage de Juan part à la chasse au rôdeur), Alex de la Iglesia fait monter la pression d'un cran supplémentaire. L'image en noir et blanc, parasitée et dévoilant un décor plus sombre que l'univers du jeune couple est plutôt convaincant lui aussi.
Toute l'intrigue repose sur la véracité ou non des événements qui se produisent sur plusieurs jours. Une assez courte période durant laquelle le cinéaste explore les thématiques du double maléfique, du fantôme, de la paranoïa et de la méfiance vis à vis de l'autre. La Habitación del Niño est une parenthèse dans l’œuvre de Alex de la Iglesia qui abandonne pour un court moment le délire visuel de ses précédents longs-métrages pour s'accorder avec un style bien plus posé. Cette différence de rythme n'a fort heureusement aucun conséquence sur les qualités du téléfilm même si l'on est habitué au style particulièrement enjoué de l'espagnol. Au final, La Habitación del Niño est une assez réjouissante surprise qui ne souffre d'aucune longueur du fait de sa courte durée. Une première incartade dans le genre horrifique qui réussit plutôt bien à Alex de la Iglesia. Pour l'occasion, le cinéaste s'offre les services de nouveaux venus parmi ses interprètes en la personne de Leonor Watling et F. Javier Gutiérrez...

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