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vendredi 22 septembre 2017

Intikam kadini ou, Turkish I Spit on Your Grave de Naki Yurter (1979) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



En un peu moins d'une heure, le cinéaste turc Naki Yurter assène aux spectateurs l'un des plus infamants rip-off de l'histoire du cinéma. Pire encore que le Biri Beni Gözlüyor de Omer Ugur. Avec Intikam kadini ou, Turkish I Spit on Your Grave nous atteignons le degré zéro du genre. Pillant ouvertement I Spit on your Grave (ou Day of the Woman) de Meir Zarchi, qui dans le genre faisait déjà preuve d'un minimalisme scénaristique désolant, Naki Yurter repousse le principe de la page blanche dans ses derniers retranchements. Pas un brin d'histoire à part le sordide récit d'une jeune femme violée par quatre hommes, lesquels vont, comme si cela ne suffisait pas, tuer son père. Vient alors l'heure de la vengeance pour la jeune femme grimée en fausse blonde qui tour à tour, va tuer les quatre individus en terminant avec le chef de la bande, bien entendu.Entre les génériques de début et de fin, c'est le vide abyssal. Cinquante-huit minutes, pas une de plus, pour ne rien raconter d'autre qu'une vengeance aussi plate que le multiple viol dont a été victime la jeune femme. Le montage est dans le genre,un monument. C'est à n'y rien comprendre. Jours et nuits se succèdent sans cohérence. Du moins, le spectateur doit-il de lui-même reconnaître à quel moment précis agissent les personnages du film. Quelque détails viennent heureusement parfois nous aider. Lorsque le chef de bande s'étire, il faut alors comprendre que la nuit qui s'est écoulée est enfin achevée. Un exercice de style involontaire, évidemment. Comme l'est l'utilisation parcimonieuse de bruitages.


Commençons par la bande originale employée dans Intikam kadini. Comme dans tout bon long-métrage turc pillant quelques valeurs sûres du cinéma américain(ce qui signifie forcément ici de mauvais film), l’œuvre de Naki Yurter ne se gène pas pour se servir de musiques occidentales dont il ne s'est même pas donné la peine de demander les droits. Ici, nous reconnaîtrons plusieurs titres obscures de pop-electro ainsi que certaines compositions du célèbre grec Vangelis, et notamment le titre Pulstar que le musicien composa en 1976 pour l'album Albedo 0.39. Outre l'utilisation frauduleuse d’œuvres musicales ne collant d'ailleurs pas du tout avec les scènes évoquées dans le film, le turc ne semble pas s'être préoccupé des bruitages. En conséquence, il n'est pas rare d'assister à des oublis fort étonnants. Des portières de voitures qui se ferment violemment sans que ne retentisse le moindre bruit de claquement ou des véhicules passant à proximité sans qu'aucun bruit de moteur ne se fasse entendre. Et je ne vous parle même pas de la post-synchronisation qui, mieux (ou pire) encore qu'à l'habitude, manque cruellement de rigueur. Décalage intempestif entre le mouvement des lèvres et les dialogues réinterprétés. Une pratique courante permettant en général d'améliorer la qualité des dialogues. Un élément essentiel qu'à pourtant omis le cinéaste.

L'interprétation est quant à elle au ras des pâquerettes, les voyous n'ont aucun charisme (il faut voir l'un d'eux besogner la victime du viol pour s'en convaincre) et les actes sexuels répétés sont tout sauf émoustillants. Ajoutez à cela une qualité d'image catastrophique due au fait que le film soit devenu depuis sa sortie une œuvre difficile à dénicher et vous obtenez un monumental nanar que l'on envie de regarder en accéléré malgré sa courte durée initiale. Contrairement au film dont il s'inspire, Intikam kadini est tout sauf dérangeant. Les actes sexuels répétés sont d'un pathétique ennui. Les interprètes ne sont même pas fichus de BAISER correctement là où le film aurait pu connaître un regain d'intérêt pour certains d'entre nous. Une belle petite daube à ranger tout au fond du placard en espérant que le temps fasse son œuvre et que la copie déjà bien abîmée finisse enfin en poussière...

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