Dès le début, la
production prévient les spectateurs. La vraie suite du mythique The
Tocix Avenger signé par Michael Herz et Lloyd Kaufman, ce ne
sont certainement pas The Toxic Avenger, Part II ou The
Toxic Avenger Part III: The Last Temptation of Toxie mais
bien ce Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV datant
de l'année 2000 et relatant plus officiellement les quatrièmes
aventures du plus déjanté des super-héros. Une légende de
Tromaville, toujours prêt à secourir les plus faibles. Compagnon
de la jeune et jolie aveugle Claire, vivant dans une décharge,
victime il y a quinze ans (à l'époque de la sortie du film) d'une
blague de la part de ses ignobles camarades de classe qui a mal
tourné. Devenu un super-héros radioactif à la force décuplée,
celui que seule sa petite amie appelle encore par son ancien prénom,
Melvin, est en danger.
En
effet, après être intervenu dans une école pour handicapés
physiques et mentaux assiégée par des membres de la
Mafia en couches-culotte
(comprendre par là des types portant tee-shirt rose et
couche-culotte) le Toxic Avenger n'a pas pu empêcher la mort de
plusieurs malades et l'explosion d'une bombe. Un événement tragique
qui aura des répercussions étonnantes puisque l'explosion va ouvrir
une brèche dans le continuum espace-temps et ainsi envoyer le
super-héros dans une autre dimension tandis que son double maléfique
va être envoyé à sa place dans la petite communauté de
Tromaville. Envoyé vers Amortville, Toxie constate avec désarroi
que la corruption y règne. La ségrégation y est encore de coutume
et le Ku Klux Klan y continue ses exactions. Pendant ce temps là, à
Tromaville, Noxie, le double maléfique, s'en prend au chef de la
police en lui arrachant les deux bras. Puis tue un enfant en le
projetant contre un mur. Dès lors, le maire décide d'employer les
grands moyens et fait appel à plusieurs super-héros afin d'en finir
avec celui que la populace croit être Toxie. Débarquent alors le
Vibrateur, l'Homme-Dauphin, le Cow-Boy fou, un croisement entre
Mastur G et John Bateur : le Masturbateur, et enfin, le plus
fort de tous, le célèbre sergent de police Kabukiman. Alors que les
événements dérapent dans les deux dimensions, le véritable Toxic
Avenger va tenter, aidé des deux seuls attardés ayant survécu à
l'explosion de la bombe de retourner dans sa dimension afin de
combattre son double maléfique...
Si
avec un tel scénario vous n'avez pas la curiosité de jeter un œil
à Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV,
je ne vois pas ce que je peux faire pour vous. En même temps, je
comprendrais que certains reculent devant cette péloche totalement
barrée qui s'offre le luxe de dépasser tout ce que la firme Troma
a pu produire de plus fou depuis ses débuts. Désormais, seul Lloyd
Kaufman est aux commandes de ce quatrième volet dont il a également
écrit le scénario en compagnie de Patrick Cassidy, Gabriel
Friedman et Trent Haaga.
Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV est
gratuit, méchant, irrévérencieux, politiquement incorrect, trash,
gore, scatologique, débile, foutraque. Toutes les institutions en
prennent pour leur grade. Le cinéaste y montre son aversion pour la
musique RAP. Ses personnages vomissent les handicapés, les noirs,
les mexicains, l'église et la police et fait l'apologie de la violence, de la haine
raciale, des drogues, de la sexualité sous toutes ses formes
(sado-masochisme, homosexualité). On y croise l'acteur
pornographique Ron
Jeremy (lequel a tout de même émaillé sa carrière de quelques
apparitions dans des œuvres plus traditionnelles. SOS
Fantômes,
Cobra,
Killing Zoé,
Poultrygeist,
etc...) dans le rôle du maire Goldberg. L'ancien membre des groupes
Hawkind et Motörhead, Lemmy Kilmister, parmi les figurants. Le
physicien, théoricien et cosmologiste britannique Stephen Hawking est
pastiché de manière fort peu élégante tandis que Lloyd Kaufman
se moque ouvertement de ses handicapés. On croise à plusieurs
reprises un Adolf Hitler chauve dont l'importante fonction au sein de
la police laisse entrevoir les prises de position du cinéaste par
rapport à l'autorité policière.
Le quatrième volet des aventures
du Toxic Avenger offre un nombre important de scènes gore. Le sang
pisse en de très nombreuses occasions. Des scènes d'horreur
accompagnées de détails croustillants particulièrement écœurants
et d'un infini mauvais goût. Nombre de personnages pètent et se
défèquent dessus devant le danger. Lloyd Kaufman ne recule devant
rien pour choquer, repousser encore plus loin les limites du mauvais
goût. Face à un tel spectacle, deux réactions : soit l'on
rejette en bloc la chose, soit on se délecte de ce trip déjanté
totalement borderline.
Les fans des Productions Troma
vont se réjouir et bénéficier d'une scène finale durant laquelle ils retrouveront l'acteur Mark Torgl qui interprétait quinze ans auparavant le rôle de Melvin. Il ne leur restera plus qu'à espérer que la
future livraison soit du même tonneau. Prévu depuis quelques
années, nous n'avons, semble-t-il, pas eu la chance en France de
découvrir le cinquième opus The
Toxic Avenger : The Toxic Twins
dans lequel Toxie devient père comme le laissent envisager plusieurs
scènes du quatrième volet...
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