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mardi 13 juin 2017

Rovdrift de Emil Ishii (2009) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



Il y a encore deux jours, je me permettais d'intervenir sur la chaîne Youtube d'un certain Durendal qui sous prétexte de recevoir des milliers de visites par post se croyait investit du pouvoir de juger de Alien:Covenant qu'il s'agissait d'une merde (selon ses propos). Qu'il n'ait pas aimé le dernier long-métrage de Ridley Scott, c'est son droit. Par contre, se révéler aussi virulent et définitif prouve certainement que le bonhomme n'a probablement pas vu grand chose en terme de navets. S'il veut pouvoir juger en toute honnêteté un film qui lui, EST véritablement une merde (selon mes propos), j'aurais tendance à le rediriger vers ce Rovdrift, terme que l'on pourrait traduire par prédateur. Forcément, l'affiche attire le regard. C'est d'ailleurs elle que l'on mettra en cause dans le fait que le film du danois Emil Ishi ne tient absolument pas les alléchantes promesses offertes par celle-ci. Nous rappelant ainsi la glorieuse décade qui accoucha de quelques grands shockers tels Maniac de William Lustig, La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven ou Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, l'affiche de Rovdrift exhale un doux parfum de mort. Poisseuse à souhait, on imagine le calvaire d'une femme tombée entre les griffes d'un serial killer. On suppose déjà une journée chaude, caniculaire, laborieuse. Le sang macule l'affiche. Les rouges dominent. Le tueur en question paraît presque grimé comme un clown sanglant. Un John Wayne Gacy du vingt et unième siècle. Sa victime rappelle Marilyn Burns. La scream-girl qui échappera de justesse à la mort dans l'éprouvant classique de Tobe Hooper.
Pourtant, dès l'ouverture ça se gâte. Tourné directement en vidéo, le film manque cruellement de grain. Entrecoupé d'inserts grotesques où une femme se caresse la poitrine, suggérant que le spectateur est posté au dessus d'elle, le générique déroule la fiche technique du film dans une police de caractère abominable. Dès les première secondes, on a déjà l'impression d'assister à un film de fin d'études. Et je peux vous dire qu'avec un tel projet, le type derrière la caméra aurait été recalé. En même temps, Rovdrift peut être considéré comme un message d'espoir pour tous ceux qui aimeraient se lancer dans le métier. Pas besoin de longues études, de bagage ou de savoir-faire. Contrairement aux classiques cités plus hauts qui faisaient preuve d'une maîtrise étonnante pour des premières œuvres, le film du danois Emil Ishii est d'un indigence totale.

Assumant, je l'espère pour lui, le statut de navet de son film, le cinéaste tente d'exploiter un thème rabattu des centaines de fois sans y injecter le moindre événement original qui lui permettrait de sortir du lot. Quoique, en y réfléchissant, c'est peut-être l'inverse qui s'est produit. Rovdrift est si mauvais qu'il aurait tendance à demeurer dans l'esprit de ceux qui sont, comme moi, tombés dans le piège. Le scénario tient sur une feuille de papier-toilette. Une jeune femme est kidnappée par un dingue après avoir quitté son service. Un chauffeur de taxi qui n'a apparemment pas supporté que sa compagne le plaque. S'ensuit une série d'événements dont l'intérêt pique les yeux. Mal mis en scène, mal interprété, mal cadré, et esthétiquement tellement en dessous de tout que finissent par nous revenir en mémoire des références inattendues. Je me souviens d'un sketch volontairement kitsch du duo d'humoristes formé par Kad Merad et Olivier Baroux dans lequel les deux hommes étaient installés à l'avant d'un véhicule. Alors que la voiture était à l'arrêt, on pouvait apercevoir en arrière-plan des types portant de faux arbres en carton tourner autour afin de simuler le mouvement.
Il faut savoir que Rovdrift est entièrement construit sur ce principe. Le film ayant été en grande partie tourné dans le taxi du tueur, le réalisateur use de subterfuges inadmissibles pour tenter de nous faire croire que le véhicule fonce sur la route. On devine un technicien allumer et éteindre à intervalles réguliers une lampe-torche afin de faire croire aux spectateurs que la voiture passe devant toute une série de lampadaires. Ensuite, quelques mouvements de caméra de bas en haut et de haut en bas semblent simuler les mouvements d'un véhicule s'adaptant à la morphologie de la route. C'est grotesque, mal fichu, et au final, assez comique. Les meurtres dont les attentes du public finiront par se révéler vaines sont aussi construits sur le même schéma. Rovdrift est l'exemple type du film tourné entre potes. Mal négociée, la mise en scène est même en dessous de cette légion de films tournés depuis quelques années directement en vidéo. Une agonie !

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