Alexa Woods est le genre
de personnage hautement irritant qui aurait droit à une bonne leçon.
Sous prétexte que l'équipe d'expédition formée autour de Charles
Bishop Weyland (qui n'est autre que le grand patron de la société
Weyland Industries dont la saga Alien nous rabâche les
oreilles depuis le tout premier volet datant de 1979) compte sur
cette jolie jeune femme, guide de haute montagne et experte en
traitement des déchets pour mener à bien la mission, celle-ci se
comporte en véritable despote, indiquant à qui veut l'entendre que
l'expédition se fera selon ses règles. Même Weyland lui-même en
prend pour son grade. Mais on n'en impose pas à un vieux briscard et
Charles Bishop Weyland termine d'argumenter en faveur de sa
participation malgré le mal dont il semble atteint. Les fans de
Aliens, le Retour reconnaîtront l'acteur Lance
Henrikson dans la peau du grand patron de Weyland Industries. Et pour
ceux qui auraient encore un doute sur la paternité du personnage
qu'il incarne sur celui que l'acteur interprétait dans le
long-métrage de James Cameron, rappelez-vous donc le nom que portait
l'androïde : Bishop. On peut donc supposer que ce dernier fut
créé à l'image du mégalomane Weyland.
On l'aura compris assez rapidement, l'actrice new-yorkaise Sanaa
Lathan sera donc l'héroïne de ce crossover inutile dans
lequel vont croiser le fer les mythiques Alien de
Ridley Scott et Predator de John McTiernan. Deux
légendes du bestiaire fantastique et de science-fiction. Deux
créatures extraterrestres que l'on ne s'attendait certainement pas à
voir dans un seul et même long-métrage. Une infamie pour les fans
des deux licences mais sans doute un spectacle réjouissant pour ceux
qui ne sont pas encore coutumiers de ces deux prestigieuses sagas.
Nombreux sont ceux qui ont certainement versé de chaudes larmes
après avoir découvert Alien VS Predator. A commencer
par les historiens spécialisés dans l'étude de l'effondrement de
la civilisation Maya puisque l’œuvre du cinéaste Paul
W. S. Anderson évoque, contrairement aux spécialistes, l'idée
d'une pyramide souterraine au centre de laquelle se trouve une
chambre sacrificielle où furent sacrifiés les mayas. Des sacrifiés
servant de chambres d'incubation aux futurs xénomorphes, ces
derniers devant permettre aux predators de prouver leur valeur lors
de combats dantesques face à ces ennemis retors. Mais comme on
l'apprendra lors un flash-back, les aliens finiront par avoir le
dessus sur les predators et décimeront leur ennemi ainsi que a
civilisation maya toute entière.
James Cameron travaillait sur le cinquième volet
de Alien
lorsqu'il apprit l'éventualité d'un tournage autour des mythes
Alien
et Predator.
Cette idée farfelue, mais qui allait finalement faire son chemin,
effraya tant l'auteur de Aliens, le
Retour qui voyait dans cette
alternative la mort de la franchise qu'il abandonna son propre
projet. L'idée de mélanger les deux franchises n'est pourtant pas
toute neuve puisque déjà, dès 1989, l'éditeur de comics Dark
Horse Comics publie plusieurs ouvrages mettant en scène aliens et
predators. En 2001, le studio de développement de jeux vidéo
Monolith Productions sort même un jeu et plusieurs extensions dont
le thème est identique. D'ailleurs, au sortir de la séance de
Alien VS Predator,
on a parfois l'impression d'avoir davantage assisté à une très
longue cinématique de jeu vidéo plus qu'à un véritable
long-métrage.
Le
film de Paul W. S. Anderson est bourré d'incohérences et d'autant
de scènes de bravoure, elles par contre totalement improbables. Tout
au plus peut-on estimer que le cinéaste aura su gérer l'espace
alloué et surtout cette immense pyramide où ont lieu les
événements. Les effets-spéciaux demeure irréprochables et mêlent
CGI et animatronic. L'histoire par contre laisse amer. Une fois les
membres de l'expédition plongés au cœur de la pyramide, le
scénario est en roue libre. Ne surnage alors que l'architecture
changeante de l'édifice, d'où parvient à se dégager d'ailleurs un
peu trop facilement l'héroïne. Paul W. S. Anderson convoque deux
des plus emblématiques créatures du bestiaire fantastique mais sans
jamais véritablement en tirer ce qui fait leur valeur. On assiste
tout au plus à un combat de catch viril au final assez ennuyeux. Une
suite sera mise en chantier et sortira en 2007. Réalisée par Les
frères Colin et Greg Strause, Aliens vs. Predator: Requiem aura la
particularité d'intégrer un personnage emblématique mais invisible
jusque là de la saga Alien : John Yutani de la compagnie
Weyland-Yutani, prenant ainsi la relève de Charles Bishop Weyland
dont la mort était prévisible dans ce premier crossover d'Alien
et de Predator...
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