Crée par le producteur Tomoyuki Tanaka et l'immense maison de
production japonaise Tōhō, le monstre japonais Godzilla
est de retour pour sa troisième aventure sur le sol japonais. Après
avoir laissé la main à Motoyoshi Oda pour le second volet (Le
Retour de Godzilla), le cinéaste
Ishirô Honda se réapproprie la paternité de la gigantesque
créature ayant révolutionné le principe du cinéma de monstres
(Kaijū eiga
) dès 1954 avec Godzilla,
le premier long-métrage ayant mis en scène ce que l'on évoquera
comme étant un dinosaure aux dimensions extraordinaires.
Une
fois encore, la thématique du nucléaire est abordée puisque c'est
au contact d'un sous-marin nucléaire que la bête est réveillée
alors même qu'elle semblait s'être endormie au cœur d'un immense
iceberg. Dès lors, la créature n'aura d'autre but que de se diriger
vers Tokyo, capitale du Japon, laissant derrière elle, ruines et
désolation. Selon sa définition, ce reptile
préhistorique intermédiaire
Godzillasaurus
possède en effet un pouvoir hautement dévastateur puisque grâce à
son souffle radioactif, il est en mesure de tout balayer sur son
passage.
Face à lui, les
scénaristes imposent un autre mythe du cinéma fantastique. Le bien
nommé King Kong, immense singe vivant sur l'archipel de Faro. Une
île fictive n'ayant apparemment aucun rapport avec celle de Fårö
sur laquelle le cinéaste Ingmar Bergman alla s'installer durant une
partie de sa carrière. Ne faisant preuve d'aucune originalité en
matière d'écriture, les passages montrant la créature qui est
apparue pour la première fois au cinéma en 1933 dans l’œuvre de
Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack ne fait que piller des
passages entier du King Kong
original. On retrouve toute la partie se déroulant sur l'île du
singe géant pour lequel, un peuple d'indigène voue un véritable
culte. Danse, prosternation, tambours, et une immense barricade
censée contenir la créature à l'écart des hommes. S'ensuit la
capture du singe qui, après s'être libéré ira se réfugier au
sommet d'un building situé à Tokyo avec dans une main, devinez
quoi ? Une jeune femme.
Alors
que la créature de Ishirô Honda semble se nourrir de radiations, la
rendant ainsi pratiquement invulnérable, King Kong, lui, reprend des
forces au contact de l'électricité. L'armée n'ayant pas la
capacité de contenir les deux créatures qui, comme un fait exprès,
semblent se rejoindre vers une zone similaire du Japon, tout est mis
en œuvre pour qu'elles se rencontrent et qu'elles se battent entre
elles, permettant ainsi aux hommes de s'en débarrasser
définitivement.
King Kong contre
Godzilla marque une nette différence esthétique par rapport
aux deux premiers films consacrés à Godzilla puisque cette fois-ci,
le long-métrage est en couleur. Comme on peut le constater, le film
est une collaboration américano-japonaise. Il existe d'ailleurs deux
versions du film dont l'une propose des stock-shots uniquement
visibles dans la version américaine. Des scènes qui d'ailleurs
proposent des catastrophes plutôt réussies si l'on tient compte du
fait que le film date de 1962. la RKO possédant les droits sur King
Kong, la Tōhō les a racheté afin de
pouvoir employer le mythe dans ce troisième long-métrage consacré
à Godzilla. Un Kaijū qui
dans une grande partie du long-métrage se montrera beaucoup plus
menaçant durant les combats l'opposant au grand singe. Une donne qui
s'inversera puisqu'à la fin, c'est bien King Kong qui remportera la
victoire et laissera un répit de deux ans seulement avant de voir
réapparaître Godzilla dans Mothra
contre Godzilla.
Malgrés certains avis mitigés qui considèrent King
Kong contre Godzilla
comme un nanar, le film est plutôt une bonne surprise. Des maquettes
par dizaines qui ne résistent pas aux assauts des deux créatures et
des centaines de figurants qui participent à un projet de grande
ampleur. King Kong contre
Godzilla
n'est peut-être pas le meilleur de la série, c'est en tout cas
celui qui connut le plus de succès dans son pays d'origine...
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