I Love You
est l'un des segments constituant l'anthologie horrifique The
Theatre Bizarre, et celui réalisé par le cinéaste Buddy
Giovinazzo que je n'avais pas évoqué depuis son traumatisant Combat
Shock réalisé
en 1986. Alors que Maniac 2 demeurera
sans doute à jamais une arlésienne, et que le cinéaste n'a pas
même tourné une dizaine de longs-métrage en trente ans de
carrière, il signe donc en 2011 ce court-métrage dramatique mettant
en scène un individu remontant le court du temps afin de comprendre
les raisons pour lesquelles il s'est réveillé dans sa salle de bain
couvert de sang. I Love You,
c'est l'histoire d'une rupture entre un homme fou amoureux de son
épouse et de celle-ci, bien décidée à le quitter. En un peu plus
d'un quart d'heure, Buddy Giovinazzo remonte jusqu'aux prémices de
leur histoire. De ce repas partagé dans un restaurant et où ils
s'avoueront leurs sentiments jusqu'à l'ultime instant où l'on
découvrira pourquoi tout ce sang maculant le tee-shirt d'Axel.
Buddy
Giovinazzo affirmant qu'un meurtre ou un suicide étant un acte
« sale », le suicide de son personnage à la fin du
court-métrage est donc logiquement filmé avec un luxe de détails.
Pourtant, on est loin ici de l'ambiance crapoteuse de Combat
Shock.
I Love You
est même presque trop timide en la matière et surtout, bien trop
court. En dix-huit minutes à peine, le spectateur n'a pas le temps
de s'identifier au personnage campé par l'acteur André Hennicke (ou
à celui de Mo incarné par Suzan Anbeh), sa mort ne nous
attendrissant alors pas du tout. I Love You
dresse
surtout le portrait d'un homme si amoureux de sa femme qu'il en
devient étouffant de jalousie lorsqu'un autre ose seulement la
regarder ou trop peu entreprenant en matière de sexe afin de la
préserver. Mo, c'est le portrait de la femme éprise de sexe.
Cultivant un amour immodéré pour ce dernier, elle trompe sans cesse
un époux qui ne la satisfait plus. I Love You
aurait
mérité un format plus important que le simple court-métrage qu'il
est. Un moyen ou un long aurait sans doute permi à Buddy Giovinazzo
de développer un véritable sentiment d'horreur face à ce couple
auquel il ne laisse finalement pas assez de temps pour se déchirer
devant l'objectif de la caméra. C'est d'autant plus dommageable que
l'on sent le potentiel de ses interprètes. Pour autant, l'auteur de
No Way Home
et de Life Is Hot in Cracktown
demeure fidèle à son univers même s'il le transpose cette fois-ci
loin des rues sordides du cultissime Combat
Shock...
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