La carrière de la cinéaste américaine Mary lambert n'a été
émaillée que par onze longs-métrages. Alors qu'elle a d'abord
signé plusieurs clips vidéos pour la célèbre chanteuse Madonna,
c'est en 1989 qu'elle se fait un nom et devient mondialement connue
du grand public en signant l'adaptation cinématographique de l'un
des romans les plus sombres de l'écrivain Stephen King, Simetierre.
Si les deux fautes d'orthographes dans le titre sont évidemment
volontaires, c'est pour souligner une fois de plus l'importance
accordée aux enfants par l'écrivain. Mais alors qu'il a l'habitude
de les doter de pouvoirs paranormaux, ceux de Simetierre
demeurent
tout à fait normaux en dehors des nombreux cauchemars apparemment
prémonitoires que fait la jeune Ellie Creed (l'actrice Blaze Berdahl
dont la carrière au cinéma ne sera constituée que de trois
longs-métrages). Simetierre
tourne autour d'une famille constituée par Ellie, donc, mais
également par Louis, le père, Rachel, la mère, ainsi que par Gage,
le petit dernier. Ce dernier est campé par l'acteur Miko
Hughes qui, alors âgé de seulement trois ans, interprète son rôle
de manière tout à fait remarquable. Aux côtés des membres de la
famille Creed, nous faisons la connaissance de Jud Crandall, vieil
homme dont la femme est morte il y a quelques années et seul
habitant d'une campagne comptant deux maisons séparées par une
dangereuse route où passent sans cesse et à vive allure des
poids-lourds.
Lorsque
Louis (Dale Midkiff) découvre la présence d'un chemin disparaissant
derrière un fourré, le vieux Jud (Fred Gwynne) propose à toute les
mebres de la famille Creed de leur montrer où celui-ci mène.
L'endroit est un cimetière pour animaux créé par les enfants de la
région (d'où les fautes d'orthographes). Si le chemin semble
continuer au delà des limites du cimetière, il paraît au demeurant
impraticable. Plus tard, nous découvrirons qu'il n'en est rien. Et
ce grâce (ou à cause) de ces maudits camions qui traversent la
route séparant la demeure des Creed de celle du vieux Jud. Au delà
des drames qui vont se jouer au cœur de cette famille aimante,
l'aspect fantastique de Simetierre
ressort
de la légende qui entoure un cimetière, lui, placé à une distance
et à des hauteurs insoupçonnées au delà de celui consacré aux
animaux.
Si
en France l’œuvre de Mary Lambert a obtenu des critiques mitigées
(alors même qu'il remporta le prix du public au festival
international du film fantastique d'Avoriaz 1990), on ne pourra pas
lui reprocher d'avoir dénaturé le produit originel puisque Stephen
King lui-même en a écrit le scénario du film. L'écrivain se
permet même un caméo en apparaissant dans le rôle du prêtre lors
de la cérémonie d'enterrement du petit Gage. Le casting et une
partie de l'équipe technique faillit arborer un visage bien
différent puisque l'acteur Bruce Campbell fut le premier pressenti
pour interpréter le rôle de Louis Creed et que les noms de George
Romero et Tom Savini furent évoqués en moment de choisir celui qui
réaliserait l'adaptation.
Même
si l’œuvre de Stephen King aura connu en d'autres temps son heure
de gloire avec de très belles adaptations cinématographiques,
Simetierre
demeure une belle réussite. Peut-être pas aussi forte que l'ouvrage
lui-même qui, par essence, permettait aux lecteurs de laisser parler
leur imaginaire, mais tout de même. Un récit terrible, des scènes
parfois cauchemardesques (la sœur de Rachel (l'actrice Deniose
Crosby surtout connue pour avoir interprété à la télévision le
personnage du Lieutenant Tasha Yar dans la série Star
Trek : La Nouvelle Génération)
atteinte d'une méningite cérébro-spinale,
ou encore les terribles visions d'un chien et d'un ancien soldat
revenus à la vie dans des conditions épouvantables), et une
interprétation tout à fait honorables avec une distinction très
nette pour le très jeune acteur Miko Hughes dont les talents seront
mis à contribution dans de nombreux films dont le Code
Mercury
de Harold Becker avec Bruce Willis, sorte d'ersatz de l'excellent
Sixième Sens
de M. Night Shyamalan. On pourra également louer les louanges de
Church, le chat des Creed. Un félin effrayant auquel donnèrent vie
pas moins de sept chats. A savoir que trois ans plus tard en 1992,
la cinéaste Mary Lambert a réalisé une suite « non-officielle »
du roman original et de son adaptation. Une séquelle qui ne
rencontrera malheureusement pas le succès escompté...
J'avais été beaucoup plus sévère que toi sur ce film... il faut dire que je venais tout juste de relire le bouquin. Je pense même avoir préféré la suite... avec énormément de réserve.
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