La Quatrième
Dimension est sans doute la série télévisée américaine
de science-fiction la plus célèbre et probablement parmi les
meilleures de toute l'histoire de la télévision mondiale. Diffusée
pour la première fois entre le 2 octobre 1959 et le 19 juin 1964 sur
le réseau CBS, elle est constituée de 138 épisodes de 25 minutes
et 18 épisodes de 50. En 1985, trois cinéastes américains et un
réalisateur australien décident de s'unir afin de transposer sur
les écrans de cinéma, quatre épisodes de la série, le film
débutant par un prologue réalisé par John Landis, le réalisateur
du Loup-Garou de Londres.
C'est lui-même qui
ensuite transpose à l'écran La Grandeur du pardon
qui, contrairement à sa version, se situait lors de sa réalisation
par Buzz Kulik en 1961, le 6 août 1945 dans l'archipel des
Philippines. Cette fois-ci, pas d'officier désireux d'envoyer sa
section massacrer des japonais retranchés dans une grotte mais un
homme qui ne supporte pas l'idée qu'un autre aie bénéficié d'une
promotion qu'il espérait obtenir. Propos racistes envers les noirs,
les asiatiques, et les juifs, le voilà projeté durant la seconde
guerre mondiale, en terrain occupé par l'allemand et confondu avec
l'un de ces derniers. Pourchassé, blessé, il se retrouve ensuite
aux mains des membres du Ku Klux Klan qui tentent de le pendre, le
prenant pour un noir. Puis c'est dans les rizières du Vietnam qu'il
est projeté, l'armée américaine passant par là le prenant à son
tour pour l'ennemi. Puis, retour au temps des nazis où il est
transféré dans un camp en partance pour les camps. John Landis
réalise une section qui aurait sans doute mérité d'être un peu
plus étoffée mais qui ne laisse déjà plus aucun doute sur le
message véhiculé.
Le second segment est l’œuvre du cinéaste Steven Spielberg. Sans
doute le plus faible d'entre tous et d'une manière générale, le
plus ennuyeux. Un sketch dégoulinant de bons sentiments à
l'attention des familles. Adapté de l'épisode Jeux d'Enfants
réalisé par le cinéaste Lamont Johnson en 1962, ce segment ne vaut
en réalité que pour la présence de l'excellent acteur noir Scatman
Crothers qui joua le rôle de Dick Halloran dans l'adaptation de
Shining
de Stephen King par l'immense Stanley Kubrick. Se situant dans une
maison de retraite, le rythme qui nous est infligé reflète
finalement assez bien toute la tristesse du temps qui passe dans
cette institution où chaque patient n'a rien de mieux à faire que
d'attendre la mort. Un sentiment que l'on partage tant l'ennuie que
l'on ressent devant ce segment est pesant.
C'est ensuite au tour de Joe Dante de s'amuser à
adapter un épisode de la série originale. Contrairement à Steven
Spielberg qui ne s'est contenté que de proposer un portage couleur
de l'épisode qu'il a adapté, Joe Dante, lui, a réinventé le sujet
de C'est une Belle Vie
pour en faire un segment cartoonesque étrange et plutôt réussi.
Alors que le gamin de l'épisode réalisé en 1961 par le cinéaste
James Sheldon était tout à fait détestable, celui de Dante demeure
sympathique malgré l'emprise qu'il a sur ses proches. Lui-même
détenteur d'un pouvoir le rendant capable de donner vie à tout ce
qui lui passe par la tête, il vit auprès de ses deux sœurs (dont
l'une n'a plus de bouche), de ses parents et d'un oncle, dans une
demeure à l'architecture totalement délirante que n'aurait pas renié le Lewis
Carroll des
Aventures d'Alice au pays des merveilles.
On notera pour l'époque d'excellents effets-spéciaux permettant au
cinéaste de donner vie à des personnages de dessins-animés. Une
très belle réussite.
Quatrième et
dernier segment réalisé cette fois-ci non pas par un cinéaste
américain mais par le célèbre australien George miller (au hasard,
les quatre Mad Max
et Les Sorcières
d'Eastwick),
l'adaptation de l'épisode Cauchemar à 20 000 pieds réalisé
en 1963 par le cinéaste Richard Donner est une belle réussite. Et
ce, grâce à l'interprétation du génial John Lithgow. A bord d'un
avion, un homme angoissé découvre que sur l'aile gauche de l'engin
une créature tente de détruite les moteurs. Bien évidemment,
personne n'est prêt à le croire. Le segment de George Miller est
similaire à l'épisode original. John Lithgow campe merveilleusement
bien ce passager perdant pied, jusque dans les derniers instants,
lors de l'atterrissage, et révélant la réalité des événement
s'étant produits durant le vol...
Dans
l'ensemble, si la version cinéma de La
Quatrième Dimension est
plutôt réussie, elle n'atteint tout de même pas la qualité de la
série originale mais demeure tout de même généralement un bel
effort...
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