Avant :
C'est les mains moites et
le cœur prêt à flancher que j’insère le DVD de Birdemic :
Shock & Terror
dans le lecteur de salon. Celui-là, cela fait des mois
que j'attends de pouvoir le découvrir. Tout a commencé avec une
bande-annonce. Le retour fulgurant des oiseaux comme créatures de
malheur. On pense évidemment au classique d'Alfred Hitchcock, The
Birds, Les Oiseaux, cette œuvre magistrale,
aux effets-spéciaux saisissants et qui à l'époque, a dû donner
des sueurs froides aux vieilles dames qui ensuite ont certainement
cessé de nourrir les pigeons. J’éteins la lumière du plafond,
mon portable, et je lance le film. Encore cinq ou six secondes
d'écran noir et les premières images apparaissent...
Pendant :
Ils se sont à peine
croisé lorsqu'ils étaient étudiants mais Rod, lui, se souvient
très bien de Nathalie. Il est vendeur, elle, mannequin. Ils se
croisent un jour dans un restaurant et lui ose l'aborder. Ils ne
discutent pas plus de quelques minutes qu'ils s'échangent déjà
leur carte respective. Il est sûr de lui et elle très jolie. Chacun
de leur côté, ils vont obtenir un bel avancement. L'avenir leur
sourit et ils se retrouvent un soir à dîner dans un restaurant
chic. Nathalie est conquise mais refuse d'inviter Rod à entrer chez
elle. Pas le premier soir. Un autre jour, la jeune femme propose une
sortie à quatre. Sa meilleure amie Mai fréquente Tony qui lui, est
le meilleur ami de Rob. Pratique. Les jours passent, se ressemblent,
et Nathalie, passionnée par la relation qu'elle entretient avec Rod,
décide de le présenter à sa mère. Qui elle aussi tombe sous le
charme de ce beau jeune homme. Tout va pour le mieux entre les deux
amants. Mais le bonheur va être de courte durée car la nature va se
réveiller bientôt et se venger des désastres écologiques que
l'homme s'acharne à lui faire endurer. Et pour cela, elle va se
servir d'une arme étonnante : des oiseaux. Mouettes et aigles
vont devenir la main vengeresse de Mère Nature. Nathalie et Rob vont
se retrouver confrontés à une multitudes de dangers, bientôt
rejoints par quelques survivants trouvés en chemin...
Après :
Je ne vais pas m'amuser à
vous faire croire comme d'habitude que le film est une perle avant de
vous affirmer ensuite le contraire. Non, d'entrée de jeu, je préfère
vous prévenir que Birdemic : Shock & Terror,
dans le top dix des plus infâmes productions cinématographiques, se
situe sans doute entre la troisième et quatrième places de mon
classement personnel. Certainement pas aussi dégueu à voir que le
nullissime Sergio Lapel's Drawing Blood
(qui je le rappelle est second) mais pas très loin non plus. Dans le
domaine des CGI foireux, Sharknado
et consorts ont trouvé leur maître. Et dire que le cinéaste James
Nguyen est mauvais est un euphémisme, doublé d'un pléonasme tant
son nom demeure désormais synonyme de Nanar. Cela devient une
habitude ici, mais les définitions de « mise en scène
ratée », d'interprétation nulle » et de « scénario
bidon » n'ont jamais été aussi clairement établis qu'en cet
instant crucial où Birdemic : Shock &
Terror a
vu le jour. Alan Bagh (Rob) se déplace comme s'il suspectait la
présence de mines sous le goudron des cités qu'il foule en
compagnie de Nathalie. Un personnage campé par Withney Moore qui a
elle seule définit le terme d'interprète puisqu'elle semble être
l'unique actrice à avoir un semblant de talent dans ce conglomérat
de marionnettes qui jouent sans une once d'émotion. Birdemic :
Shock & Terror est
long, terriblement long. Toute la première partie tourne autour des
deux principaux personnages. Leur rencontre, ainsi que leur
rapprochement. Puis arrivent les dits oiseaux. Des CGI donc, mais
tellement mal intégrés et surtout animés d'une manière qui nous
renvoie aux canards du jeu vidéo huit bits Duck
Hunt
(mais si, souvenez-vous, ce jeu de tir aux canards était offert avec
la console de jeu NES dans les années quatre-vingt) que l'on n'y
croit pas une seule seconde.
James
Nguyen a si peu de respect pour son public que le montage lui-même
est une catastrophe. Des fins de scènes qui n'en finissent pas. Le
passage de l'une à l'autre se fait dans la plus grande douleur. Mais
le pire dans tout ça se situe au niveau sonore. Car autant, même le
pire long-métrage de l'histoire du cinéma demeure tout de même
capable de conserver une certaine continuité dans l'ambiance sonore,
autant là, à chaque changement de cadrage, le son est coupé et
radicalement différent du précédent. On y décèle donc un grave
problème d'amateurisme. A tel point que l'on se demande dans quelles
proportions le film a été monté avec un logiciel du médiocre
acabit de Windows Movie Maker. J'affirme donc en toute objectivité
que Birdemic : Shock & Terror
est nul. Ce qui ne l'empêchera pas de réjouir les amateurs de
séries ultra Z dont il est l'un des plus dignes représentants...
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